La grève contre une réforme controversée des retraites en France est entrée, hier, dans sa 28e journée sans que se profile le «compromis rapide» souhaité la veille par le président Emmanuel Macron dans ses voeux, les syndicats contestataires ne voyant «rien de nouveau» dans ses déclarations. Mardi soir, depuis le palais présidentiel, le président a plaidé «l'apaisement» plutôt que «l'affrontement» mais sans infléchir sa détermination à «mener à son terme» la réforme des retraites, parce qu'il s'agit selon lui «d'un projet de justice et de progrès social».Le système de retraite est un sujet éminemment sensible en France, la population restant attachée à un système par répartition jusqu'à présent réputé comme l'un des plus protecteurs au monde.Le système à points voulu par le gouvernement vise à fusionner les 42 régimes existants, dont des régimes spéciaux qui permettent notamment aux conducteurs de train de partir plus tôt. L'exécutif promet un dispositif «plus juste», quand les opposants à la réforme redoutent une «précarisation» des retraités, avec un départ plus tardif et des pensions plus basses.L'opposition à ce projet se traduit par une grève affectant principalement la circulation des trains à travers le pays et les transports en région parisienne, toujours très perturbés en ce jour de l'An. «Avec les organisations syndicales et patronales qui le veulent, j'attends du gouvernement d'Edouard Philippe qu'il trouve la voie d'un compromis rapide» sur ce projet, a déclaré mardi soir Emmanuel Macron dans une allocution sobre de 18 minutes, où le secrétaire général du syndicat CGT, en tête de la contestation, ne décèle «rien de nouveau». Interrogé par la chaîne BFMTV, Philippe Martinez a dénoncé hier un discours «entendu mille fois» et «un président enfermé dans sa bulle qui considère que tout va bien dans le pays».»Bien sûr», le numéro 1 de la CGT se dit prêt à se rendre au prochain rendez-vous de concertation avec le gouvernement le 7 janvier, mais il «demande toujours d'arrêter le projet, donc le retrait».Même scepticisme à Force ouvrière (FO), 3e syndicat français: Yves Veyrier, le secrétaire général de ce syndicat, constate que le président «n'a pas réussi» à convaincre en «2 ans et demi». La CFDT, qui joue un rôle clé puisque la première organisation syndicale du pays est aussi la seule favorable, sur le fond, au système de retraites universel par points, n'a pas réagi aux propos présidentiels. Son secrétaire général, Laurent Berger, a fait de l'âge-pivot, en dessous duquel on ne pourra pas partir à la retraite avec une pension à taux plein, une «ligne rouge». Le président français n'a pas évoqué ce sujet, mardi, dans ses vœux.