Jeudi, à la surprise générale, les autorités judiciaires à travers l'ensemble du territoire national ont remis en liberté 76 personnes arrêtées lors des manifestations populaires à travers le pays. Selon les collectifs d'avocats en charge de la défense des personnes concernées, il s'agit de libérations provisoires, leurs procès sont reportés à des dates ultérieures. Parmi les personnes remises en liberté, figurent 51détenus de la prison d'El Harrach. Dans les autres régions du pays, on compte 6 libération à Chlef, El Oued 3 personnes, Constantine, Tlemcen, Tipasa, El Tarf, d'Oran, 2 détenus par ville. Tissemsilt et Boumerdès, un détenu dans chacune de ces deux wilayas. Ils sont, pour la plupart, accusés d'atteinte à l'unité nationale) et de port de l'emblème amazigh. La première libération à être annoncée, a été celle du moudjahid Lakhdar Bouregaâ. Selon des sources concordantes, son procès se tiendra le 12 mars prochain. Pour rappel, Lakhdar Bouregaâ a été arrêté au mois de juin dernier à son domicile pour «outrage à corps constitué» et «atteinte au moral de l'armée». Dès cette annonce, l'opinion publique n'a pas tardé à réagir, affirmant que cette nouvelle laissait présager le même sort pour le reste des détenus. C'est notamment ce qu'a laissé entendre Abdelaziz Rahabi, qui affirme que «cette décision est un signe positif annonceur du début d'une mise en place de procédures de confiance et de calme, sans lesquelles personne ne pourrait imaginer une sortie de crise». . En effet, la journée de jeudi a été marquée par la libération des détenus à travers l'ensemble du territoire national. Le général à la retraite Hocine Benhadid, l'activiste Hakim Addad, une dizaine de militants de l'association Rassemblement action jeunesse (RAJ), dont Ahcen Kadi, Karim Boutata, Djalel Mokrani et Massinissa Aïssous, ou encore Mohamed Tadjadit, plus connu sous le nom de « poète de la révolution», condamné à 18 mois de prison ferme pour «atteinte à l'unité nationale», par le tribunal de Sidi M'hamed. Cela dit, selon les avocats en charge des dossiers des détenus d'opinion, il reste encore plusieurs détenus, pour la plupart à Alger, à l'instar de Karim Tabbou, Fodil Boumalala, Samir Belarbi, Abdelwahab Fersaoui, Kaddour Chouicha à Oran, Brahim Lallami à Bordj Bou Arréridj. Affirmant en outre que dans certaines villes telles que Tamanrasset, Djelfa, et Tiaret, aucun détenu n'a été libéré. La nouvelle concernant la libération des 76 détenus s'est répandue comme une traînée de poudre, les réseaux sociaux se sont enflammés. Les réactions n'ont pas tardé à se faire connaître. L'opinion nationale a bien accueilli cette annonce, se félicitant pour la mobilisation continue en faveur des détenus d'opinion. Affirmant par ailleurs que c'est un signe fort en direction du dialogue national, auquel appelle le président de la République et plusieurs acteurs politiques. Par ailleurs, jeudi, ont également été libérés quatre étudiants communément appelés les vendeurs de pins, après avoir purgé une peine de six mois de prison ferme. Il s'agit de Akram Ghimouz, Abdelkader Toufik Bacha, Fazil Dechicha et Kheïreddine Benzine. En effet, c'est par dizaines que des détenus qui ont purgé leur peine, ont retrouvé la liberté.