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Ce qu'ils disent de Abane Ramdane
Ferhat Abbas, Belaïd Abdesslam et Benyoucef Benkhedda
Publié dans L'Expression le 16 - 01 - 2020

L'attaque d'un obscur directeur de la culture d'une wilaya dont est issu le père du FLN, Mohamed Boudiaf , contre l'une des têtes de la Révolution si étonnante et saugrenue qu'elle puisse paraître n'est pas accidentelle. Elle est le produit d'un courant révisionniste qui plonge ses racines au cœur même des luttes de pouvoir durant la guerre de libération. L'absence d'une version officielle définitive et objective de l'histoire de la guerre de libération fait le lit de toutes les attaques, de toutes les rumeurs et de toutes les manipulations avec comme terrible résultat la falsification de l'histoire faisant d'un héros un traître et des planqués des frontières les véritables héros. L'histoire est toujours écrite par les vainqueurs. Et le duo si atypique Ben Bella-Boumediene a triomphé grâce à son armée sur la légalité représentée par le président Benkhedda.
Il est donc tout à fait logique qu'un jeune, fut-il directeur de la culture-et on connaît le niveau des responsables sur le plan de la connaissance de notre histoire- aille aussi loin dans l'infamie. Mais, pour parler d'Abane, le grand Ramdane, l'héroïque Ramdane, et pour témoigner pour lui, il y a ses contemporains.
D'abord Ferhat Abbès qui a eu maille à partir avec les cinq colonels qui ont décidé d'assassiner Abane Ramdane : Krim Belkacem, Amar Ouamrane, Mahmoud Cherif, Lakhdar Bentobbal et l'exécuteur Abdelhafid Boussouf.
Ecoutons Abbas : « Quelques jours après, le 19 février (1958), Krim vint me voir. « Abane est mort, me dit-il, et je prends la responsabilité de sa mort. En mon âme et conscience, il était un danger pour notre mouvement. Je ne regrette rien. » « Qui t'a autorisé à être juge ? Ai-je répondu. Et qui te jugera à ton tour ? Ne crains-tu pas que la mort de Abane retombe un jour sur ta tête et celle de tes enfants ? Je ne puis admettre que Abane ait été coupable de trahison. Au cours de nos réunions que pouviez-vous lui reprocher ? Il était objectif, correct, fraternel.
A quel moment a-t-il montré qu'il voulait dominer notre insurrection et imposer sa dictature ? Où allons-nous ? La question dépasse aujourd'hui la personne de Abane. Voilà une direction du FLN constituée par neuf personnes désignées par le CNRA. Cinq se réunissent et décident de se débarrasser de l'un d'entre eux. En avaient-ils le droit ? En agissant ainsi, ils ont créé un précédent dangereux. C'est le retour pur et simple aux mœurs du Moyen-âge. Si vous continuez à agir ainsi vous finirez par créer non pas une Algérie libre, mais autant d'Algériens qu'il y a de colonels. »
Quant à Belaïd Abdesslam, il est on ne peut plus explicite : « Mais il était exclu que les fautes commises par Abane fussent celles d'une intelligence avec l'ennemi, d'une trahison ou d'un manquement au devoir dans la conduite de l'action et de la Révolution. Elles résidaient probablement-pour ne pas dire certainement- en de graves et sordides questions de personnes qui ont, malgré tout, leur importance dans la manière d'agir et de se comporter pour un dirigeant dans un mouvement révolutionnaire. »
Enfin, écoutons le témoignage de Benyoucef Benkhedda qui fut le dernier président du GPRA. « On a parlé de ‘‘déviation'' réformiste de la Révolution imputable aux centralistes» (Benkhedda est centraliste, NDLR). En réalité, s'il y a eu déviation, elle prit corps à partir de la mort de Abane. «Certains dirigeants de la Révolution ne lui ont jamais pardonné son fameux principe de la primauté du Politique sur le militaire, car ils redoutaient de se voir amoindris dans leur rôle, et leur statut de «chefs de guerre».
Son exécution au mépris de la légalité révolutionnaire, constitue un camouflet innommable aux principes et valeurs de Novembre. » Ceux qui ont tué Abane ne récolteront pas les fruits de leur acte. A l'indépendance, ils furent soit écartés, soit assassinés. Tout comme lui. Le crime ne paie pas.


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