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46 ans après, les séquelles demeurent
ESSAIS NUCLEAIRES FRANÇAIS DANS LE SAHARA
Publié dans L'Expression le 14 - 02 - 2006

L'Algérie colonisée devait connaître en un tel mois de février, vingt explosions atomiques à Reggane d'abord et à In Eker avant 1967 qui a vu le départ de l'armée française de ces deux bases, mais aussi de Béchar et de Mers El Kébir, consécutivement aux Accords d'Evian.
C'est à l'aube du vendredi 13 février 1960 que Gerboise Bleue a inauguré le premier essai nucléaire (bombe atomique) français. C'était une bombe A (aérienne) dite à fission nucléaire. Cette bombe constituait l'arme de dissuasion voulue pour la France par le général De Gaulle.
La France devenait, ce matin-là, le quatrième pays à pouvoir pratiquer des explosions nucléaires, après les USA en 1945, l'URSS en 1949 et la Grande-Bretagne en 1952. Le point zéro de cette explosion s'appelait et s'appelle toujours Hamoudia. Il se situe à seulement une quarantaine de kilomètres, à vol d'oiseau, de l'agglomération de Reggane, à la limite sud de la vallée du Touat. Ce site de Hamoudia se trouve distant d'Oran de 1400 km au sud et à une distance légèrement supérieure pour Alger.
Ce jour-là, le vent soufflait selon la dominance des lieux, en venant d'ouest. Sa vitesse était faible, bien inférieure à 6 mètres par seconde, c'est-à-dire sans être à l'origine d'un vent de sable qui pouvait compromettre l'explosion. L'imminence de cette explosion atomique a été un secret bien gardé et donc aucun avertissement à prendre pour se prémunir des effets de la radioactivité, n'avait été donné à la population locale. Aucun indigène des ksour environnants ne fut averti qu'il s'agisse de ceux de Tinoulef, de Taârabt, de Zaouiet Reggani, de Taourirt, Timadanine ou même de Sali et ses 11 ksour un peu plus loin. Même après l'explosion, l'événement est resté plus comme une information, genre rumeur vérifiée, que comme un bruit ou un témoignage sur l'observation d'un champignon qui se forme et monte dans le ciel puis en voie de se dissiper. Tous les éléments qui ont entouré cette explosion, notamment le choix du site et l'heure matinale, ont participé à la rendre discrète. Pourtant, la bombe atomique d'Hiroshima qui avait, le 6 août 1945, fait 130.000 morts et laissé 177.000 sans-abri, et celle de Nagasaki, le 9 août 1945, qui avait fait 80.000 victimes dont 20.000 morts, auraient dû donner à l'armée française quelques scrupules et ne pas laisser les autochtones dans une totale ignorance. Les risques et les traumatismes majeurs qu'encourait la population si proche de l'épicentre étaient connus du monde entier.
C'est peut-être pour cela qu'elle n'a rien fait comme si elle voulait avoir sa propre expérience grandeur nature. On dit même que les militaires avaient poussé cette expérience jusqu'à mettre des prisonniers à une distance «utile» et qu'une collection d'animaux domestiques était à proximité de ces prisonniers au moment de l'explosion.
Il faut voir dans les mesures prises par les militaires une volonté de réussir leur expérience coûte que coûte pour en tirer le maximum d'enseignements en vue d'autres expériences. Les personnes et les animaux ne devenaient que des tubes à essai d'un laboratoire où chaque chose a un rôle à remplir.
En fait, si l'on en croit un documentaire sur les militaires qui ont participé au programme nucléaire en Algérie et dans le Pacifique, ils n'auraient pas bénéficié de beaucoup plus d'égard.
Ce qui a conduit ces militaires à avoir des séquelles graves avec différentes formes de cancer avec des décès prématurés ou des handicaps sérieux. Ces militaires, réunis dans une association nationale dont le siège est à Lyon, se manifestent de nos jours sous plusieurs formes, médiatique ou juridique pour alerter l'opinion publique et faire reconnaître leurs droits à des indemnités. Les tribunaux français qui, pendant longtemps, ont tergiversé sur la question pour ne pas responsabiliser l'armée viennent, pour la première fois, de condamner cette dernière en 2005. Cette condamnation pourrait faire jurisprudence et pourrait réparer quelques cas de militaires qui sont toujours en vie. Les autres, hélas, ce sera toujours trop tard.
Les militaires auraient dû dire à cette population locale de rester chez elle, d'obstruer les portes et les fenêtres ou seulement de s'abriter le temps du souffle et la dissipation du champignon nucléaire selon un protocole qu'ils devaient connaître. Mais rien n'a été fait ni pour cette première explosion ni pour les trois autres (aériennes) sur le site de Hamoudia. La Gerboise était devenue blanche le premier avril 1960, rouge le 27 décembre 1960 et verte le 25 avril 1961.
Si on en croit quelques militaires d'un documentaire sur le sujet, même les dosimètres (appareils servant à évaluer la quantité de rayonnements ionisants administrés ou reçus) qui furent distribués à tous les participants de l'opération, n'auraient pas été récupérés jusqu'à ce jour puisque l'un d'entre eux exhibe le sien.
A partir du 7 novembre 1961, les explosions atomiques françaises devaient changer de lieux en quittant Reggane pour In Eker et de nature en optant pour des explosions souterraines. Agate fut le nom de la première bombe suivie de seize autres jusqu'à Grenade le 16 février 1966.
Nous ignorons les dégâts occasionnés par cette série d'explosions subis par la population et les risques que représente le site de ces expériences. Celui de Hamoudia est relativement libre d'accès à des civils qui voudraient s'en approcher et il procure l'opportunité de ramasser des cailloux calcinés avec des formes originales qui a même conduit des lycéens de Reggane à en exposer dans leur établissement. Aujourd'hui, il y a des difficultés à forer dans la «fameuse» nappe phréatique dite «albienne» ou du «continental intercalaire» pour donner de l'eau potable à Tamanrasset.
Les tentatives sont en général faites au nord de cette ville et précisément à des distances égales ou supérieures à 150 km qui la séparent du site d'In Eker.
On peut se demander si cette disparition de l'eau aurait quelque lien avec le site atomique, avant de pouvoir accuser ces explosions des désordres hydrogéologiques constatés?
Quarante-cinq ans après la fin des explosions atomiques sur ce site, et en considérant que les trois dernières explosions sont presque passées inaperçues auprès des habitants (sans se protéger), il est difficile d'évaluer les conséquences sur cette population très proche de Hamoudia. Les victimes des radiations sont probablement mortes de «mort naturelle», ne serait-ce que par défaut d'un encadrement sanitaire jusqu'à la fin des années 1980 qui existait à Reggane.
Par contre, à une centaine de kilomètres du site, dans l'axe ouest-est, la daïra d'Aoulef aurait enregistré un record absolu pour l'Algérie (décès/1000 habitants) de cas de cancers dont l'origine de la maladie ne ferait aucun doute pour les notables et le milieu soignant.
Une association (ONG) de défense aurait été créée dont la raison d'être est d'obtenir réparation pour ces dommages. Ce ne serait que justice, même tardive.


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