Rien ne se cache éternellement. L'écume finit toujours par prendre sa place à la surface avant d'être ôtée. C'est le cas des scandales qui ont éclaboussé le pays ces deux dernières décennies. Ces affaires qui, pour certaines, ont été traitées une première fois par la justice, qui n'avait cependant pas «ratissé» large, refont surface et sont à nouveau soumis à l'œil scrutateur des magistrats. C'est le parquet général de la cour d'Alger qui, «soucieux de tenir informée l'opinion publique des derniers développements en matière de procédure dans les affaires de corruption», l'a fait savoir, en fin de semaine. Dans son communiqué, le parquet a annoncé ainsi que des charges ont été retenues à l'encontre d'anciens ministres et walis dans nombre d'affaires. Il s'agit en premier de l'affaire de l'Algérienne des autoroutes (ADA) où l'instruction a donné lieu à retenir des charges contre Mohamed Bedjaoui, l'ancien ministre des Affaires étrangères, Amar Ghoul ex-ministre des Travaux publics et Chakib Khelil, l'ex- ministre de l'Energie et des Mines. Ce dernier est également cité dans le dossier Sonatrach II. Mais pas seulement, son nom est cité dans l'affaire BRC qui est de retour avec la mise en évidence de la responsabilité aussi de Abdelmoumen Ould Kaddour, en tant que gérant de la société BRC Algérie. Dans le dossier SNC Lavalin, en plus de Chakib Khelil, l'ex- ministre Noureddine Boutarfa est cité également. L'affaire de l'Agence nationale des barrages et transferts (Anbt) a abouti, quant à elle, à mettre en évidence des charges contre les nommés Abdelmalek Sellal, ancien ministre des Ressources en eau, Rachid Fatmi qui occupait le poste de wali de Béjaïa et les ex-walis de Tizi Ouzou et Mostaganem respectivement Hocine Ouadah et Nouria Yamina Zerhouni. L'affaire de l'entreprise publique Batigec, également instruite, a donné lieu à retenir des charges contre Hamid Temmar, ancien ministre des Participations et de la Promotion de l'investissement. Saisis de ces affaires, les juges d'instruction près le tribunal de Sidi M'hamed ont rendu des ordonnances pour incompétence , a fait savoir la même source, relevant que les dossiers ont été transmis au procureur général près la Cour suprême conformément aux dispositions de l'article 573 du Code de procédure pénale. à préciser enfin que l'ex-wali de Sidi Bel Abbès, Mohamed Hattab, a été auditionné, jeudi dernier, par le procureur près la Cour suprême. L'ex-wali qui est accusé de plusieurs délits, dont l'octroi d'indus avantages en violation des dispositions législatives et réglementaires, dilapidation volontaire de deniers publics, abus de fonction et conflit d'intérêts, a été placé sous contrôle judiciaire avec retrait de ses passeports et obligation d'émargement une fois par mois.