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Y a-t-il un homme à abattre dans la salle?
Publié dans L'Expression le 25 - 02 - 2006

Un véritable coup de théâtre politique, comme l'Algérie n'en a pas connu depuis longtemps, s'est produit jeudi matin à Club des Pins. L'homme, que ses détracteurs et néanmoins amis au sein d'une alliance s'apprêtaient à sa mise en terre au cours d'une cérémonie officielle à laquelle trente millions d'Algériens devaient assister à la messe médiatique du J.T. de 20 heures de ce même jeudi, a ressuscité par la volonté de la realpolitik. Et surtout des exigences de la bonne gouvernance. Le cadavre tout chaud n'était-il pas dans leur placard? C'est la classique histoire du bon élève auquel s'en prennent les cancres de sa classe. Le Maître a départagé, le ton sévère et la règle à la main, sur une malencontreuse dispute de «bons points». Cette fois-ci, la morale a triomphé. Le bon élève s'en tire à bon compte. Mais pour combien de temps encore?
Dans cette histoire de gros sous qui oppose Ahmed Ouyahia, d'un côté, à l'Ugta, soutenue, dans sa sempiternelle revendication salariale, par le FLN de Belkhadem et le MSP de Boudjerra Soltani, de l'autre, le bon sens - celui du FMI aussi - a fini par triompher.
Les margoulins de la politique comprendront désormais qu'il est malsain d'utiliser l'argent pour tenter les pauvres.
L'homo politicus qu'est Ahmed Ouyahia a triomphé dans ce bras de fer face à ses «amis de l'alliance» sans coup férir. Ouyahia, c'est un Borgia avec un visage de Michel Ange. Les bisbilles de la politique, il en sait quelque chose. Nous avons assisté, sous les acclamations des syndicalistes les plus virulents, à un véritable vibrato qui transforma le discours du président Bouteflika en serment d'amour pour son Premier ministre. «Ne succombons pas au mirage de la démagogie et du populisme, les paramètres de la gestion de notre économie ne nous permettent pas d'augmenter les salaires.» La bonne gouvernance s'en est tirée à... un cheveu près dans ce pays qui ne doit sa survie qu'à la pompe à essence et dont les exportations hors hydrocarbures restent figées en deçà du milliard de dollars, alors que nos voisins marocains et tunisiens font des miracles rien qu'en cultivant des tomates et des oignons ou en développant leurs manufactures de matières premières et le secteur des services.
Alors, les syndicalistes qui croient au Père Noël et qui jurent, comme tous les tenants de la force ouvrière, que le FMI est une crapule, ça n'existe qu'en Algérie?
L'Algérien est un enfant gâté. On ne va pas céder à tous ses caprices. Il n'aura pas son train électrique. Le père Ouyahia ne veut pas devenir la risée de ses voisins. Tant pis pour tous ceux qui ont glosé sur sa fin imminente en se livrant à un véritable jeu de miroirs destiné à cacher la vérité à leur peuple.
Riche ou pauvre, l'Algérie a besoin de se repenser. Sa classe politique, si elle en a véritablement une, devra, d'évidence, faire son mea culpa en ne rendant désormais plus la République otage d'une culture de coup d'Etat permanent.
Mais la théorie, qu'elle soit économique ou qu'elle réponde à un mode de gestion politique, a toujours ses limites. Les Etats de la planète entière savent aujourd'hui que l'avenir des peuples n'est pas toujours lié ni à leur mystique du travail ni aux aléas de la nature, mais bien, parfois, à des rapports complexes qui sont aujourd'hui étroitement liés aux règles de l'OMC et à l'arrogance de l'Amérique.
Bouteflika a bien fait, ce jeudi, d'avoir rappelé cette réalité en s'interrogeant: «Que représentons-nous devant les Etats-Unis? Ne sommes-nous pas une mouche face à un éléphant?»
Lors du sommet Nord-Sud de Cancun, au Mexique, en 1981, l'on débattait des rapports entre les riches et les pauvres de la planète. Ronald Reagan, président des USA à l'époque, dont certains saluaient la perspicacité politique, voulut convaincre l'aréopage de ses pairs en racontant une histoire vraie. La voici:
- Le problème du tiers-monde, dit-il, c'est celui de l'ardeur au travail. J'ai un copain en Californie qui avait un petit bout de terrain, mais pas un rond. Il a creusé. Il a trouvé de l'eau. Il a beaucoup travaillé et l'argent est venu.
Alors le président du Kenya, Daniel Arap Moi, s'était exclamé:
- C'est formidable. Vous me rappelez mon grand-père.
- Vous voyez, dit Reagan. Et qu'est-ce qu'il est devenu votre grand-père?
- Il est mort de faim.
L'Etat se refuse à augmenter les salaires en arguant du prétexte que l'argent servira à assurer le bon développement du pays. Mais comment, dès lors, expliquer que tous les projets de prêts bancaires soumis par les Algériens restent bloqués et que nos banques se plaignent de la surliquidité dans leurs réserves?
Il est vrai, comme le dit l'adage, que l'on ne prête qu'aux riches.


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