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L'artiste des mélodies berceuses
CHEIKH EL HASNAOUI
Publié dans L'Expression le 01 - 03 - 2006

De son vrai nom Khelouate Mohamed, il est né en l'an 1910 dans le village d'Ihessenaouen de la Haute Kabylie.
El Hasnaoui fait partie de ces légendes qui, durant des années (de son vivant comme après sa mort), n'a livré ne serait-ce qu'un signe de son mystère. D'ailleurs, le nom du cheikh ne lui avait été attribué que pour son travail de haute qualité et ses compositions perfectionnées.
En écoutant ses mélodies, le cheikh nous donne l'impression qu'il se trouve souvent ou presque sous l'effervescence d'une inspiration qui le consume.
El Hasnaoui porte un amour fou à ce qu'il chante, à ce qu'il dit : Sur la femme, l'amour, la beauté, l'exil... C'est un artiste qui hypnotise ses auditeurs, car en l'écoutant on se trouve, on se sent comme sous l'effet de l'extase, parce que l'artiste ne chantait que ce qu'il ressentait réellement avec un amour inégal. Il a chanté cette femme qu'il a tant aimée et qui lui a ravagé le coeur, emporté ses pensées par sa beauté sauvage, comme il l'a bien dit, énoncé et décrit dans ses différentes chansons. L'exil et l'errance font aussi partie de ses albums, ce thème cher à cheikh El Hasnaoui.
Exil imposé par les conditions de la vie, mais aussi par l'amour fou qu'il portait à une femme, du moins ce qu'on raconte, qui l'avait hanté, mais les parents de cette «gazelle» lui ont refusé sa main.
Néanmoins, de son vivant, l'artiste avait avoué à bien des curieux et même des chercheurs en la matière, que cette femme mythique n'existait pas. Seulement, à se référer aux chansons du cheikh, on est bien tenté de se demander: s'agissait-il d'amour réel ou tout simplement d'une passion platonique qui est le propre de l'imagination du poète?
Connaissant la pudeur de l'artiste, outre qu'il est issu de l'ancienne génération (difficile, presque impossible d'avouer pareille chose) des analystes de la chanson kabyle, optent plutôt pour la première proposition. En tous les cas, le cheikh a déjà emporté dans sa tombe son secret.
Dans bien des fresques, il décrit sa dulcinée comme sortie droit du paradis, notamment la chanson Azahia où il met en exergue les traits du charme et de la beauté sensuelle et exquise. Ainsi est fait El Hasnaoui, la beauté est presque sa deuxième religion.
Parce qu'on l'avait remarqué pour son don, son talent pour la guitare, comme une étoile qui se distingue du lot, El Hadj El Anka l'avait choisi pour être son bras droit dans son orchestre. Mais là aussi, il ne tardera pas à quitter le pays définitivement, pour d'autres cieux. C'est en France qu'il s'est forgé après avoir côtoyé des artistes chanteurs s'inspirant de leurs styles, mêlés au chaâbi algérien, un mariage qui donnera naissance à des chefs-d'oeuvre qui continuent à bercer de nos jours les âmes les plus rigides. El Hasnaoui a su surtout profiter de la science d'Iguerbouchen, le maestro, l'immense compositeur universel.
Parmi les qualités requises aussi, le cheikh possède une oreille musicale détectrice de la moindre note musicale émanant d'un quelconque instrument. D'ailleurs, il maîtrise différents instruments. Avec un esprit errant, comme dans un rêve, l'artiste sonde les coins les plus refoulés de l'art et avec subtilité, il nous revient avec des mélodies chatouillantes, comme d'une main magique il plonge au plus profond des âmes impénétrables et ressuscite des âmes plus disposées à déguster l'art.
El Hasnaoui semble nous suggérer qu'il faut attendre que le coeur se brise pour chanter. Tout d'abord par cette déception amoureuse, qui l'a poussé certainement à l'exil, le voilà donc notre artiste avec ses quelques fresques, peintes à la couleur d'amour qui donnent frénésie (Azahia) où on croirait entendre Majnoun Leïla chanter ou psalmodier même son amour pour cette chère Leïla. Des paroles dites avec la sincérité d'un blessé, mariées à une musique très élaborée, où chaque note dépeint la beauté de sa bien-aimée avec une sensualité mielleuse.
Comme une incitation au voyage, penché sur sa guitare (son autre amante), sous l'effet du chagrin, l'artiste nous fredonne d'autres airs, aux allures tristes, une tristesse qui lui donne encore du charme, l'exemple de Ana l'memhoun biha (Moi le malheureux d'elle), Ya mahla leïl (Comme la nuit est douce), Adjini (Viens avec moi)... Un coeur brisé aussi par sa condition d'exilé comme cette chanson Ya noudjoum elleïl (O les étoiles de nuit), telle une complainte, il s'adresse aux étoiles pour lui tenir compagnie, avec une touche musicale si triste à fendre le coeur, qui reflète l'état d'âme d'un exilé. Bnat el ghourba (Filles de l'Occident : car el ghourba elle a dans ce contexte la signification du monde occidental), où il décrit les vicissitudes de l'exil, là où le climat est favorable pour toutes les dérives morales. Un milieu en paradoxe à celui des paysans embarqués.
Un artiste ivre au génie certain, avec une âme hypersensible qui communique avec le chant et la poésie, le cheikh comme dans un état de grisaille n'a pas pu résister, et il a chanté, puis d'un coup il a cessé en 1969, parce que tout simplement cette communication a cessé d'être.


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