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«Je suis très optimiste pour notre cinéma»
Amar Sifodil, réalisateur, à L'Expression
Publié dans L'Expression le 25 - 06 - 2020

L'Expression: Réalisateur discret mais néanmoins productif, vous avez réalisé cette année un nouveau long métrage intitulé Le sang des loups qui a été en outre sélectionné dans plusieurs festivals. Tout d'abord pourriez-vous nous parler de ce film?
Amar Sifodil: Discret? Non, je ne le pense pas! J'ai effectivement plusieurs courts-métrages, des films autoproduits que j'ai réalisés entre 2005 et 2010. Des films fabriqués avec très peu de moyens, mais un passage obligé quand on veut apprendre à faire ce métier. Souvent, je me retrouvais à faire le comédien, le montage et même la musique de ces films. J'ai aussi à mon actif les longs métrages, Jours de cendre (2013) et El Achiq (2017). Deux films qui ont eu des parcours sympathiques, surtout El Achiq, qui a été sélectionné dans plusieurs festivals: Festival arabe d'Oran, Festival méditerranéen d'Alexandrie, Festival maghrébin de Oujda, la Semaine du film africain en Grèce, l'Arab film festival de Tubingen (Allemagne) et les Journées culturelles franco-algériennes de Toulouse. Et plusieurs autres projections en Algérie, à la cinémathèque de Tizi Ouzou et celle de Saïda. Le sang des loups est le dernier en date, produit par Yahia Mouzahem (Mycen Production) et interprété par une pléiade de comédiens algériens. J'avoue que je suis très fier d'avoir pu réunir autant de talents pour mon film: Youcef Sehaïri, Mourad Oudjit, Mohamed Djouhri, Abdelkrim Beriber, Ahmed Benaïssa, Zahara Doumandji, Tarek Bouarara, Omar Zaouidi, Nesserine Serghini... Le film raconte l'histoire d'un jeune policier et son enquête dans le monde du grand banditisme. Le film s'inscrit aussi dans la tradition du buddy-movie, une histoire où se mêlent amitié, violence et vengeance. Le parcours de mon film Le sang des loups en festivals a débuté en juin 2019 où j'ai eu l'honneur de participer à la première édition du Festival international du film arabe de Meknès (Maroc). Mon film avait remporté le Prix de la meilleure interprétation masculine pour le comédien Youcef Sehairi. Ensuite, le film a été sélectionné au Pan African film festival de Los Angeles (Etats-Unis), le Festival arabe de San Diego (Etats-Unis) et l'International Film Festival of Detective (Russie) et finir avec le festival Africlap à Toulouse (France) qui se tiendra le mois d'août 2020. Le sang des loups, ainsi que d'autres films algériens, seront prochainement distribués en salles.
Avez-vous rencontré des contraintes pour sa réalisation?
Les contraintes et problèmes font partie des risques du métier. Ces contraintes sont souvent le résultat du manque de moyens financiers. Le développement de mon film Le sang des loups a subi quelques problèmes avant sa production, entre autres, le changement de producteur: le film devait être initialement produit par le défunt Rabie Benmokhtar, puis Yahia Mouzahem a repris les choses en main. On a aussi rencontré quelques soucis liés au manque de certains décors, costumes et accessoires particuliers. Le sang des loups est un film policier. Une grande partie du film se déroule dans un commissariat, ce fut l'un des problèmes majeurs de mon tournage. Tourner dans un vrai commissariat était impossible, alors il nous fallait trouver un décor qui ressemblerait à un poste de police pour y tourner plusieurs jours. à défaut de studios de tournage, on se retrouvait à tourner dans des décors réels, Mon film comporte plus de 60 décors, il fallait trouver tous ces lieux séparément, ce qui rendait la tâche encore plus difficile. Bien heureusement et grâce à notre acharnement, on a réussi finalement à regrouper plusieurs décors dans un même lieu.
Cette année vous vous êtes plaint à de nombreuses reprises car vous n'arrivez pas à participer à ces festivals par manque de budget. Que préconisez-vous dans ce sens?
Le problème s'est posé uniquement avec la sélection de mon film au Pan African film festival de Los Angeles, plus grande manifestation cinématographique en rapport avec la culture africaine aux Etats-Unis, un grand festival avec un grand marché du film. Le festival a eu lieu en février 2020. Effectivement, je n'ai pas pu être présent à ce festival. J'avoue que j'étais très attristé de manquer certaines rencon-tres prévues, comme celle avec le Directors Guild of America (DGA), plus grand syndicat des réalisateurs aux Etats-Unis. Sincèrement, je ne sais pas où réside le problème, car souvent les cinéastes algériens sont confrontés à ce genre de difficultés. Je sais que des solutions existent pour répondre à ces besoins, mais des fois les procédures sont compliquées et prennent tellement de temps que c'est trop tard après. Je pense qu'il est dans l'intérêt de tout le monde que certaines institutions qui font dans la promotion culturelle soient plus à l'écoute des professionnels du métier, surtout quand les films sont aidés, produits ou coproduits par l'Etat.
Quel regard portez-vous objectivement sur la situation du 7e art en Algérie?
Objectivement, je suis très optimiste pour le futur de notre cinéma. Les choses évoluent très vite et dans le bon sens. Ça va peut-être prendre un peu de temps, mais le plus important est de sortir de cette situation de léthargie dans laquelle on a sombré depuis quelques années. Je suis très optimiste aussi parce que je constate la richesse des propositions cinématographiques actuelles. Des cinéastes algériens arrivent à se démarquer dans des festivals prestigieux. Je sens une effervescence et un bouillonnement chez la nouvelle génération des faiseurs de films. J'ai fait partie des sélectionneurs de courts-métrages pour le premier festival du film virtuel d'Alger, on a reçu plusieurs films d'une très grande maturité technique et artistique. La matière et les talents sont là! Il faudra juste ressouder les maillons qui ont éclaté depuis plusieurs années. Sans complaisance, je pense que la création du secrétariat d'Etat chargé de l'Industrie cinématographique est peut-être l'évènement le plus important qu'a vécu notre cinéma depuis l'indépendance. Ne ratons pas cette occasion unique pour faire évoluer les choses dans le bon sens. Unissons nos forces pour aller de l'avant.
L'Algérie est sur le point de mettre en place une nouvelle loi sur le statut de l'artiste. Qu'en pensez-vous?
Franchement, je n'ai pas encore d'avis sur la question. Je n'ai pas toutes les données concernant le sujet. J'attends de voir les choses plus concrètes en ce sens. Par ailleurs, il est primordial de faire participer les concernés (les artistes) à l'élaboration d'un tel projet. Je suis un peu naïf peut-être, mais je pense qu'il faut impérativement arriver à créer un état de quiétude chez les artistes. Un environnement professionnel où les créatifs peuvent s'épanouir, en renforçant bien évidemment les mécanismes juridiques de protection des droits des artistes, (droits d'auteurs, la santé, retraite). Je pense aussi qu'il est essentiel que les différentes corporations du métier s'organisent en associations ou syndicats pour défendre les intérêts de chaque groupe. Les producteurs, les réalisateurs, les scénaristes...On doit aussi prendre des initiatives et faire des propositions. Trouver des solutions pour les problèmes du secteur est aussi la responsabilité de tous les professionnels du métier. Il ne faut pas aussi oublier un autre maillon de la chaîne, les techniciens qui travaillent dans les différentes disciplines du métier, cinéma, théâtres et autres...le cinéma n'existerait pas sans ces techniciens, femmes et hommes de l'ombre.
Et quelles seraient d'après vous les prérogatives de l'Etat et les changements et nouvelles mesures qu'il faudra appliquer pour la relance effective du 7e art en Algérie?
Dans la situation actuelle des choses, je pense qu'il est nécessaire à l'Etat d'élargir son champ d'intervention dans l'aide à la production artistique en général et cinématographique en particulier. Les choses se sont tellement fragilisées ces dernières années qu'il est impossible d'imaginer la moindre relance du secteur culturel sans un appui fort de l'Etat. Le fonds d'aide du ministère de la Culture est aujourd'hui l'unique guichet qui permet le montage financier des films. Fonds essentiel, mais insuffisant. Dès lors, il est impératif de trouver d'autres moyens et guichets qui pourraient s'ajouter au plan de financement d'une production cinématographique. Par exemple, un organisme comme l'Onda pourrait être un solide partenaire pour des productions de films. D'autres partenaires, telles les chaînes de télévision publiques et privées pourraient représenter des solutions aux problèmes de financement dont souffre notre cinéma. Je pense que plusieurs chantiers sont déjà lancés dans ce sens. Les rencontres organisées entre le secrétaire d'Etat chargé de l'industrie cinématographique et les professionnels du métier ont démontré, dans leur forme et leur contenu, une réelle volonté pour aller de l'avant. Par ailleurs, on ne cessera de rappeler qu'il faudra récupérer toutes les salles de cinéma pour leur rendre leur activité initiale. Faciliter et encourager les investissements dans le domaine de la distribution de films cinématographiques. Permettre et faciliter l'investissement dans les structures culturelles, telles que les salles de cinémas et multiplexs privés. Et avec le temps, il faudra s'ouvrir sur d'autres formes de financements privés et développer d'autres mécanismes de production en partenariat direct ou indirect avec des mécènes, financiers, des banques et autres sources de financement.


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