Pour la deuxième année, placée sous l'égide de la prestigieuse académie Goncourt, l'Institut français d'Algérie a annoncé le nom de la gagnante à l'issue du prix Choix Goncourt de l'Algérie 2020. Il s'agit de Nathacha Appanah qui est lauréate avec son roman «Le ciel par-dessus le toit», publié chez Gallimard. Dans un entretien réalisé en vidéo avec l'Institut français d'Algérie, Nathacha Appanah confiera d'emblée, à propos du confinement, être restée avec ses parents à Bordeaux où elle habite, soulignant avoir vécu «une période angoissante» tout en ajoutant que «c'était une situation très inégalitaire alors qu'on disait que c'était le moment pour réfléchir, alors que pour d'autres, c'était le moment pour survivre». Abondant vers l'histoire de son roman, elle fera remarquer que ses personnages «ont tous vécu confinés, enfermés... Un enfermement métaphorique...Ils doivent se poser des questions, de comment dire les choses, vivre ensemble, séparément. En tout cas, la distance pour les trois leur permet de dépasser les non-dits» À propos de ce prix, la romancière a fait savoir que « c'est une immense joie pour moi». Un prix qu'elle reçoit, en se distinguant largement des autres candidats, notamment Amélie Nothomb et Jean-Paul Dubois. «Je ne sais pas si le mot compétition est juste, car c'est extrêmement subjectif, ces choses-là. Je suis très touchée que plus de 100 jurés m'ont portée et défendu mon livre alors qu'ils ne me connaissent pas. Après le Moyen-Orient et maintenant l'Algérie, ça me console que ce livre ait été accepté... C'est un livre sur la pudeur, sur comment réussir à dire les choses quand on est enfermé, empêché en soi, quand personne ne vous a appris à dire les choses.» Et d'estimer: « J'ai toujours pensé que c'était le livre le plus oriental, le plus en creux. Je suis née dans l'océan Indien et dans mon pays, dans mon enfance le dialogue n'était pas très franc. Ça me console que ce livre touche ces lecteurs- là... Un jury de 102 lecteurs Sur la page de academiegoncourt.com, on peut lire que «reportée au 9 juillet, suite au Covid-19, l'annonce du nom de la lauréate qui remporte haut la main ce prix, provoque la joie de la centaine de jeunes jurés». Et de souligner que «fin septembre, une manifestation, très probablement en visioconférence, leur permettra de dialoguer avec Natacha Appanah et l'académicien Goncourt Pierre Assouline». Rappelons que cette manifestation est créée à l'initiative de l'Institut français d'Algérie, sous l'égide de la prestigieuse académie Goncourt. Le Choix Goncourt de l'Algérie est proposé dans six villes algériennes (Alger, Annaba, Batna, Constantine, Oran et Tlemcen) avec pas moins de 13 jurys d'étudiants et de lycéens et permettra encore une fois aux jeunes lecteurs algériens de découvrir la littérature contemporaine de langue française. 102 lecteurs au total avec une moyenne d'âge de 23 ans ont lu le roman de Natacha Appanah. Une visioconférence avec le jury fin septembre À noter que pour cette année, «sur la base de la deuxième sélection de l'académie Goncourt», neuf romans ont été choisis début octobre 2019. Des partenaires académiques comme le lycée international Alexandre Dumas à Alger et Albayan Academy à Batna prennent part à cette édition 2020, parrainée par David Diop, lauréat du Choix Goncourt de l'Algérie 2019 et du prix Goncourt des lycéens 2018 pour Frère d'âme. Dans chacune des villes, des jurys composés d'étudiants, de lycéens et de lecteurs des médiathèques de l'Institut français d'Algérie votent pour désigner leur lauréat. Ce dernier sera choisi sur la base des neuf romans de la 2ème sélection de l'académie Goncourt en vue de l'attribution de son célèbre prix. L'écrivain dont le roman aura été choisi sera invité à parrainer la prochaine édition du Choix Goncourt de l'Algérie.? En effet, lors de la 1re édition du prix Choix Goncourt de l'Algérie qui s'est tenue en mars 2019, David Diop fut le grand lauréat pour son roman «Frère d'âme». Un livre qui avait obtenu beaucoup de succès.