La relance économique du pays est possible. Les transferts sociaux qui soutiennent le niveau de vie des Algériens ne seront pas abandonnés. En tout cas, pas tant qu'une partie de la population doit son accès à des services publics grâce à l'apport financier direct de l'Etat. Ces affirmations qui sont du chef de l'Etat, ont été formulées au plus fort de la crise économique aggravée par une pandémie mondiale, dont l'impact sur les finances du pays n'est plus à démontrer. Le président de la République a annoncé, avant-hier, en Conseil des ministres un état de santé du pays, certes difficile, mais très loin d'être désespéré. En alignant les milliards de dollars que le Trésor peut récupérer par le simple truchement d'économie dans certaines dépenses, aujourd'hui, inutiles et l'arrêt des comportements qui faisaient fuir la devise, le chef de l'Etat montre la voie à des ministres qui devront monter au charbon, créer les conditions de la relance économique, sans compter sur un quelconque autre apport que celui des économies prises sur des dépenses superflues. Il faut forcément être très fort de caractère, ou en tout cas, d'une intelligence hors du commun pour décrypter le propos d'un président de la République qui refuse visiblement d'accorder une importance particulière aux ressources financières que d'aucuns estimeraient plus qu'indispensables pour «exciter» l'économie du pays et produire la richesse. Dans l'écrasante majorité des pays, l'endettement est la seule option retenue par les gouvernements. Les plus faibles n'ont pas hésité à frapper à la porte du FMI pour financer les déficits causés par les effets désastreux de la crise sanitaire sur leurs économies. Dans d'autres pays encore, à l'image du Liban, pour ne citer qu'un seul cas, l'heure est à la banqueroute. En un mot comme en mille, la planète est sens dessus dessous et une bonne majorité de dirigeants affiche des mines défaites et parle des années 2021 et 2022, problématiques. Face à «ce monde en folie», l'Algérie garde la tête froide et met un pas après l'autre, sans trop de stress et semble refuser de confondre vitesse et précipitation. S'il est vrai que la personnalité d'un président déteint sur le fonctionnement de l'Etat et de la société, il convient de noter la sérénité dont font montre les Algériens et leurs dirigeants vis-à-vis d'une situation qui aurait «allumé le feu», dans un passé assez récent, faut-il le rappeler. Et pour cause, lorsqu'on compare l'assurance avec laquelle le chef de l'Etat aborde l'avenir immédiat du pays et l'état d'alerte lancé au lendemain de la chute des prix du pétrole en 2014, on est forcé d'admettre qu'il ne sert pas à grand-chose de se laisser gagner par la panique. On aura déduit, des déclarations présidentielles lors du Conseil des ministres d'avant-hier, que la relance économique est à portée de main, avec les seuls moyens financiers du pays, associés aux IDE. Cela est-il possible? Rappelons-nous la promesse de Tebboune, en 2001, d'en finir avec la crise du logement. Il a réussi ce pari. Pourquoi pas celui de la relance?