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La révolte, puis le vide
Publié dans L'Expression le 16 - 03 - 2006

En tant que mode d'expression, l'émeute n'est soumise à aucune obligation de résultat.
L'émeute est aux portes d'Alger, plus exactement à Réghaïa. Rien de nouveau à cela. Il y a quelques jours, la colère sociale grondait à Ouled Moussa, peu auparavant, cela se passait à Bordj El Bahri. Comme de juste, et devant le black-out des autorités, la violence sociale est devenue le basic instinct des Algériens. On casse d'abord, pour essayer de discuter ensuite, mais comme personne n'écoute, on continue dans l'émeute et dans la casse. C'est ce que nous savons faire de mieux. Les manifestations sont interdites depuis le 14 juin 2001 à Alger, qu'à cela ne tienne; on laisse exploser sa colère, on érige des barricades, on brûle des pneus, on incendie des agences bancaires ou des commissariats, on ferme des routes... Il y a quelque temps, à la suite d'un accident de voiture qui avait entraîné la mort d'une femme, dont le mari était mort quelque temps auparavant dans les mêmes conditions, la population résidant sur l'axe El Achour-Baba Hassan a laissé éclater sa colère en exigeant l'établissement de ralentisseurs. La réponse de l'Exécutif ne se fit pas attendre: on réglementa les dos-d'âne.
Un réunion du conseil de gouvernement fut consacrée à cette question, toutes affaires cessantes, comme s'il n'y avait rien de plus urgent à faire dans le pays. C'était l'une des rares fois à notre connaissance que le gouvernement réagissait, après coup, à une émeute. Car, généralement, sa politique est claire. On ne dialogue pas. On fait le dos rond, tout en mettant en place un dispositif de répression impressionnant.
Lorsque le mal survient, il n'est même pas besoin de se poser la question pour savoir ce qui a bien pu mettre le feu aux poudres, tous les motifs étant valables pour allumer la mèche. Car une émeute en Algérie, n'est jamais qu'un remake d'une autre qui eut lieu juste quelques jours plus tôt dans une autre localité du pays. Une liste de logements jugée inique, une coupure d'eau qui dure plus que de coutume, un jeune qui meurt dans un commissariat ou une brigade, un chauffard qui tue un enfant à la sortie de l'école, les gens protestent et devant le silence radio des autorités, se mettent à tout casser. En se disant : c'est le seul langage qui est compris par les princes qui gouvernent.
Malheureusement les autorités ne font rien ni pendant ni après l'émeute, se contenant d'envoyer les brigades anti-émeutes, qui commencent à être bien rodées à ce genre de situation : les listes de logement ne sont pas révisées, les coupures d'eau continuent à empoisonner la vie des ménagères, les routes tuent toujours autant d'innocentes victimes et ainsi de suite. Car il faut bien le reconnaître : avec le temps, l'émeute est bien devenue un mode d'expression politique, mais en tant que tel, il est sans lendemain et sans effet, puisqu'il n'est soumis à aucune obligation de résultat. D'où l'angoisse que l'on peut ressentir devant une telle impasse. Le gouvernement laisse faire, sachant bien que ces mouvements spontanés, selon les uns, ou bien téléguidés selon d'autres, ne sont pas canalisés et s'éteignent d'eux-mêmes comme un feu de paille. Le gouvernement est inaccessible dans sa forteresse. C'est clair. Le vide politique et associatif qui existait avant l'émeute se réinstalle de lui-même. On a laissé éclater sa colère. On a trouvé un exutoire, mais les problèmes qui ont motivé l'émeute perdurent et perdureront encore longtemps.
Les partis politiques, qui inscrivent leur action en dehors de l'émeute, font le dos rond. Ils ne cherchent pas à récupérer un mouvement incontrôlé et incontrôlable dans lequel ils voient au mieux une action spontanée au pire, une manipulation qui nuit à leur réputation. Le mouvement associatif n'en profite pas non plus : les gens qui cassent ne sont pas organisés. L'émeute ne les pousse pas à davantage réfléchir à la meilleure manière de capitaliser leur colère, voire à mettre en place des structures représentatives. Il est rare que l'on voie émerger des leaders charismatiques en mesure de donner une suite à cette action violente dans son expression et dans sa forme.
On doit le reconnaître, personne ne gagne à la suite d'une émeute : ni le pays, ni les citoyens, ni a fortiori le mouvement associatif.


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