La frontière entre le Liban et israël a connu, hier, une brusque tension après un «incident sécuritaire» qui a eu lieu dans la zone dite des fermes de Chebaa. Confirmé de sources à la fois libanaises et sionistes, l'incident a duré plusieurs heures puisque en fin d'après-midi, le calme n'était pas encore revenu selon les informations qui ont circulé sur les réseaux sociaux. Ces dernières ont fait état d'un missile lancé par des combattants du Hezbollah contre une cible située dans la zone des fermes précitées, ce qui a eu pour effet de déclencher une série de tirs d'obus par l'armée israélienne, en guise de riposte. Des correspondants de médias libanais, présents au Liban-Sud, notamment ceux d'al Manar et de L'Orient-le-jour, ont fait état de bombardements israéliens contre la localité de Roueissat el-Alam, sur les hauteurs de Kfarchouba, ajoutant que les attaques se déroulent dans une région constamment survolée par les drones-espions de l'Etat hébreu. Leur témoignage confirme, en outre, que des incendies ont suivi l'explosion des missiles dans toute la zone concernée. Les échanges de tirs ont été confirmés par l'agence nationale officielle ANI qui a indiqué que l'armée israélienne a pris comme cible une maison située dans le village de Hebbariyé, proche des fermes de Chebaa et de Kfarchouba, et que ses tirs ont entraîné des dégâts considérables. De son côté, le porte-parole de la Force intérimaire des Nations unies au Liban-Sud, Andrea Tenenti, a assuré, dans un communiqué, que des efforts sont déployés en vue «d'évaluer la situation et de faire baisser la tension». L'armée israélienne a, quant à elle, ordonné à la population présente sur le plateau du Golan et le long de la frontière avec le Liban d'éviter tout déplacement à cause de cet «incident de sécurité». Elle a ainsi bloqué les routes dans tout le secteur du Mont Dov, relevant de la partie israélienne de la ligne bleue qui sépare les deux pays depuis des décennies. Dans une déclaration au quotidien israélien Haaretz, le Premier ministre sioniste Benjamin Netanyahu a qualifié cet incident de «situation très compliquée»,alors qu'un Conseil des ministres réduit devait être consacré à l'examen de cette «attaque», en fin de journée. Il avait déclaré la veille qu'il considère le Liban et la Libye «responsables de toute attaque contre Israël» alors même que l'armée sioniste a renforcé, depuis plusieurs jours déjà, sa présence dans toute la frontière nord. Dimanche après-midi, le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, s'est rendu au siège du commandement nord de l'armée pour y proclamer que l'Etat hébreu défendra ses intérêts au plan sécuritaire, selon le Jerusalem Post. Le numéro 2 du Hezbollah, Naïm Kassem, a exclu l'éventualité d'un conflit armé avec l'Etat sioniste, en évoquant la situation interne en Israël et la baisse de popularité du président américain Donald Trump. «Les menaces israéliennes ne nous entraîneront pas sur une voie que nous ne voulons pas», a-t-il assuré, tout en ajoutant que «si Israël décide de provoquer une guerre, nous ferons face et nous réagirons, comme en juillet 2006». Cette flambée de violences entre Israël et le Hezbollah intervient au lendemain des attaques aériennes sionistes visant Damas, au cours desquelles un combattant du parti chiite libanais a été tué. De nombreux partisans du Hezbollah ont alors réclamé, sur les réseaux sociaux, une riposte comme s'y était déjà engagé Hassan Nasrallah, le chef du mouvement.