C'est donc tout naturellement qu'il a pris sa plume pour raconter. Mais l'appétit de l'écriture est venu en s'adonnant à elle. Salah Mekacher ne s'est donc pas limité à un seul livre où il narre la guerre d'indépendance telle qu'il l'a directement vécue lui-même en tant qu'acteur et témoin oculaire. Il a continué d'écrire et il écrit toujours avec la même verve. À plus de 87 ans, Salah Mekacher trempe toujours sa plume dans ses souvenirs lointains, restés vifs dans sa mémoire encore fraiche malgré le poids de l'âge et en dépit de toutes les souffrances endurées durant les années de guerre. Il poursuit ses témoignages poignants et émouvants par écrit. Salah Mekacher a vu le jour le 15 décembre 1932 dans la localité de Tizi Ouzou où il vit toujours. Sa famille, comme la majorité des Algériens de l'époque, était de condition modeste. Salah Mekacher a poursuivi ses études au collège moderne de la ville de Tizi Ouzou puis à la medersa d'Alger. Quand la grève des étudiants, en guise de soutien à la guerre d'indépendance et aux combattants de l'ALN, survient en mai 1956, Salah Mekacher était en classe de terminale. Doté d'une âme nationaliste, Salah Mekacher ne manque pas l'appel de la patrie et du FLN. Il participe à la grève des étudiants. Il est enrôlé dès lors dans une cellule de fidaïyine sous les ordres de Amar El Boukhalfi dit Amar Charlot. Il ne tarda pas à rejoindre les rangs de l'ALN en octobre 1957 après que les colons se soient lancés à ses trousses. Salah Mekacher a été incorporé par le sous-lieutenant Salah Aït Gharbi, chef de la région à l'époque. Après quoi, il fut affecté par le colonel Amirouche au PC de la Wilaya III historique. Il échappe à la purge, et depuis, il est affecté d'un PC à l'autre. Il termine la guerre aux côtés du colonel Mohand Oulhadj en qualité de secrétaire du PC de la Wilaya III. Après l'indépendance, il occupa de nombreux postes de responsabilité dont celui de directeur de l'hôpital de Tizi Ouzou après avoir effectué un stage de formation professionnelle à l'Ecole nationale de santé publique de Rennes, en France. Le dernier poste qu'il a eu à occuper durant son parcours professionnel est celui de directeur de la santé de la wilaya de Tizi Ouzou jusqu'à 1988 avant de prendre sa retraite. De l'ALN à l'indépendance Tous les épisodes de sa vie aussi bien dans les maquis de l'ALN que dans les différents postes de responsabilité qu'il a occupés après l'indépendance sont racontés dans les livres qu'il a écrits depuis son premier ouvrage intitulé «La guerre de Libération nationale: aux PC de la Wilaya III, de 1957 à 1962», édité en 2006. Deux années après la parution de ce premier ouvrage, réédité à maintes reprises car très convoité par les lecteurs, Salah Mekacher rebondit avec un deuxième livre: «Les récits de la mémoire: Tizi-Ouzou, le destin d'une ville et de sa région.» Au service de la cause nationale La guerre d'indépendance étant un thème inépuisable, Salah Mekacher publie un autre livre sur ce sujet en 2010: «Fureurs dans les djebels: la guerre de Libération nationale». Par la suite, il change de registre en publiant «Chronique hospitalière», lequel, comme son titre l'indique revient sur le parcours professionnel de l'auteur dans le corps de la santé. D'autres livres vinrent enrichir la bibliographie de Salah Mekacher comme «Les lendemains du cessez-le-feu, espoirs et désillusions», «Les services de presse de la Wilaya III» ainsi que les «Annales des maquis de la liberté». Ce dernier a été publié en 2019. Dans tous ses livres, Salah Mekacher fait vivre au lecteur tous les événements qu'il raconte et décrit avec minutie et avec moult détails et dans un français impeccable, lui qui a eu la chance d'étudier aussi bien en langue française qu'en arabe à une époque où l'école n'était guère accessible à la majorité des Algériens. Salah Mekacher a mis son savoir au service de la cause nationale. Et bien plus tard, au service de la culture et de l'écriture. Ses livres sont lus par des milliers de personnes au moment où l'on ne cesse de déplorer le peu d'intérêt exprimé à l'égard du livre et de la lecture depuis quelques années. C'est dire qu'il y a toujours des exceptions en tout.