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Les rois capitulent devant les Khazars
Bahreïnis et émiratis normalisent leurs relations avec israël
Publié dans L'Expression le 23 - 09 - 2020

Désormais, les Emiratis auxquels il faut ajouter le Bahreïn ont confirmé, le 15 septembre dernier, leur soumission comme vassaux au sionisme israélien. Comment sociologiquement lire cette idée dévastatrice? Se seraient-ils inspirés de l'Egypte et de la Jordanie qui ont signé des traités de «paix» avec Tel-Aviv il y a quelques années? Les Emirats arabes unis représenteraient-ils le Saint Graal tant recherché par l'entité sioniste depuis 1947 pour prolonger sa funeste présence sur la terre de Palestine? À mon humble avis, prendre au pied de la lettre la «normalisation» entre eux et Israël prouve, s'il en était besoin, qu'Abu Dhabi n'a cessé de caresser des chimères depuis 1972. Date de la création de la Fédération émiratie.
Enfin, pour une fois en ce XXIe siècle débutant, accepter d'être publiquement désigné comme vassal d'une entité de plus en plus contestée dans le monde, prouve l'aveuglement des Emiratis à comprendre la géopolitique de leur propre région: le Moyen-Orient.. C'est à travers ce minuscule niveau pédagogique que la question nous interpelle. Il suffit pour percevoir le caractère hasardeux de leur entreprise de se rappeler les traités signés entre l'Egypte et Israël en 1979 et celui de Wadi Araba en 1994 avec la Jordanie pour comprendre que ni Le Caire ni Amman n'ont gagné au change en se livrant, pieds et poings liés, à l'ennemi juré du Monde arabo-musulman. En particulier l'Egypte qui, avec Gamal Abd-Nasser aux commandes durant les années 1950, n'a eu de cesse de chercher à s'affranchir du conservatisme réactionnaire saoudien qui, en fait, représentait, depuis toujours, le cheval de Troie de toutes les trahisons. Soutien discret, mais indéfectible de l'association des «Frères musulmans» d'Egypte que Riyadh n'a eu de cesse de soutenir en sous-main tout en la fustigeant en public pour ne pas s'attirer l'ire de l'opinion arabe, son intention visait surtout à neutraliser la contestation anti- britannique des élites et des classes moyennes égyptiennes que l'association de Hassen El-Benna dénonçait comme complice de l'impérialisme pour alimenter la confusion.
Or, on sait depuis longtemps, depuis au moins 1945, que les Frères musulmans et les Saud travaillaient de concert à protéger les intérêts du Royaume-Uni au Moyen-Orient. Mais, abusé par le relent de trahison que lui révélait le dessous des cartes, usé jusqu'à la corde à vouloir mobiliser le Monde arabe à travers un panarabisme hélas, plus radiophonique que porteur de changement, le Raïs égyptien devait in fine s'incliner devant les régimes réactionnaires qui l'entouraient avant de rendre l'âme à 52 ans. Une mort suspecte dont le souvenir reste vivace chez les peuples arabes. C'était il y a 50 ans. Nasser à peine enterré, Anouar Sadate, membre lui aussi de l'organisation des «Officiers libres» qui a renversé le roi Farouk en 1953, le remplace quasiment au pied levé pour exposer l'Egypte à l'un des plus humiliants camouflets politiques de son histoire. À savoir: l'abdication d'une civilisation millénaire devant les exigences d'une entité sioniste pour le moins controversée.
Sadate en exemple
En se rendant à Tel-Aviv le 19 novembre 1977 Sadate commet, en toute évidence, un acte aussi aliénant que grave qui devait, in fine, rapporter à Oum-Dounia une obole de 3 milliards de dollars par an pour laisser aisément s'incruster Israël au Moyen-Orient. C'était le prix à payer pour entrer dans les bons papiers de Washington. Etait-ce suffisant pour essuyer les plâtres d'une trahison préméditée de longue main? Pour certains, ce dédommagement, au demeurant insignifiant au regard des valeurs d'une Egypte cinq fois millénaire qui venait d'être évincée de la Ligue arabe pour «trahison», représentait une goutte d'eau pour un pays peuplé de plus de 70 millions d'habitants à l'époque. Tout juste une obole! Est-ce le résultat qu'Anouar Sadate était allé chercher à Tel-Aviv ce jour-là? Bercé d'illusions, celui-ci paiera de sa vie sa complaisante naïveté au service d'un ennemi pour qui le mensonge et la trahison constituent l'épine dorsale de sa politique. Le cas de la Jordanie est bien sûr différent, mais le résultat est quasiment le même. En effet, 15 ans après la traversée de la ligne Barlev par Anouar Sadate, Amman prend exemple sur Le Caire et signe, à son tour, un traité de paix avec Tel-Aviv.
Un traité qui n'a surpris personne dans la mesure où l'opinion publique, habituée aux humeurs peccantes de la dynastie jordanienne, savait qu'il ne s'agissait là que d'une formalité qui n'allège en rien la vassalité de Amman envers l'Etat sioniste et ce, depuis au moins le jour où la Perfide Albion a décrété le territoire palestinien de Transjordanie, territoire hachémite au début des années 1920. Une manière aussi de hisser, sur le plan protocolaire, cette famille au niveau des derniers cités, à savoir les Saud qui, pourtant, n'ont jamais figuré dans le lignage héréditaire du prophète musulman.
À cette date, les Emirats arabes vivaient encore de troc et de pêche sur la côte des Pirates. Autrement dit petitement. C'est le pétrole qui va les libérer de leur léthargie millénaire. Ils forment par la suite une Fédération au sein de laquelle s'intégreront d'autres minuscules entités. Mais aux Emirats l'exercice du pouvoir est exempté d'alternance. De manière consensuelle, c'est la tribu la plus riche et la plus peuplée qui l'exerce.
À part cette ressemblance, leur proximité territoriale avec l'Arabie saoudite n'a, en fait, pas déteint sur eux, comme on l'avait longtemps cru, avant la manne pétrolière. La particularité de leur gouvernance apparaît dans la primauté du pouvoir qui revient systématiquement au clan des Zeïd qu'aucune tribu ne dépasse par le nombre des sujets et ne peut l'égaler. Depuis, l'influence politique des Zeïd n'a jamais failli aux Emirats arabes unis. Cependant, croire que les Emiratis vivent dans une société figée, voire hautement banalisée, serait une erreur.
L'expertise sioniste
L'Emirati se pose lui aussi des questions, s'interroge, quand il se ressaisit entre deux bouchées d'herbe opiacée... Or, dans ces régions isolées du Khalidj el-Arabi, le pouvoir n'est pas tenu d'expliquer sa politique au peuple qu'il dirige, lequel obéit aux ordres de l'Emir sans rechigner. Même s'il lui arrive souvent d'être remis à sa place d'une poignée de main pleine de pétrodollars pour acheter sa soumission. Autre trait de caractère des Emiratis. Ils sont excellemment formés aux échanges et au commerce moderne dont ils connaissent les arcanes grâce à une manière de gagner de l'argent toute levantine. Mais c'est seulement quand leurs comptes bancaires se sont mis à déborder, qu'ils en vinrent à s'impliquer dans des projets dont l'extravagance désarme autant par son caractère inédit que par l'audace des architectes que leur besoin de conquérir le ciel avait ramenés dans leur pays à prix d'or. Le tourisme de luxe devient du coup la motivation qui va les conduire à défier l'altitude en multipliant les tours de Babel sur terre et dans la mer. De tels exploits à l'aube du 3ème millénaire se dégustent avec ferveur et, bien sûr, autrement qu'avec du thé et de la baklawa.
En avance sur les autres entités de la fédération, la ville d'Abu Dhabi s‘enrichit alors d'une précieuse culture de substitution ramenée dans leurs impédimenta les nombreux conseillers étrangers parmi lesquels toute une communauté de sionistes d'Europe central et des Etats-Unis. Le sioniste étant curieux par vocation, s'est introduit dans les consciences émiraties pour, bien souvent, leur enseigner la «vie moderne» tout en guidant leurs premiers pas vers l'exploitation de leurs immenses gisements de naphte. Grace à cette manne, ils vont tenter d'en remontrer aux Saoudiens en mettant en avant leur propre dextérité à manager l'industrie pétrolière.
De ce côté-ci du Roubâa El Khali, le «Quart vide», il y a les Lieux saints de l'islam où, en principe, le mécréant n'a pas droit de cité. Certes! Mais il arrive parfois que des exceptions confirment cette règle, notamment quand, par nécessité, l'urgence s'impose de fait, même quand le gouvernement de Riyadh estime que la sacralité des Lieux saints risque, à ses yeux, d'être entachée par la présence de non-croyants. Le sauvetage des Lieux-saints par les agents du Raid de Christian Prouteau le 20 novembre 1979 ne devait alors être qu'une expérience condamnée à ne pas se renouveler.
Or, Riyadh connaît parfaitement ce cas de figure puisque, le roi Saud d'Arabie, prévoyant, pour ne pas dire visionnaire à sa façon, avait exigé de Franklin D. Roosevelt qu'il rencontra sur le SS Quincy en 1945 sur les berges de la mer Rouge, que la clause de protection de la dynastie wahabite fût clairement mentionnée dans l'accord global qui devait lier l'Arabie saoudite au pays de l'Oncle Sam dès la fin de la Seconde Guerre mondiale... Généreux envers le roi et les milliards de barils de pétrole celés dans les entrailles du sous-sol saoudien, Franklin Roosevelt décide sur le champ d'installer de façon permanente 20 mille soldats américains sur le territoire saoudien dans un lieu, où de préférence, ils ne seraient pas vus par les pèlerins étrangers et même par ses propres sujets.
La course des dromadaires
La mission de cette troupe était double: veiller à protéger les Lieux saints mais surtout la monarchie en place. On voit bien qu'à la même époque et d'après cette vision des choses, les Emiratis ne figurent nulle part dans les préoccupations prioritaires des Américains. Forcés par les circonstances à se forger seuls leur propre personnalité, les Emiratis ont quand-même appris beaucoup de choses en les fréquentant et en tenant compte des conseils que les Saoudiens leur ont dispensés sur l'art et la manière de gagner des milliards de dollars en laissant faire la providence. Un enseignement qui a donné cet étonnant résultat par la suite: la conversion quasi religieuse du citoyen émirati au dieu argent, que même son keffieh ne pouvait la cacher. Quelques années plus tard, ils enfourchent un autre cheval de Troie et anticipent, en prenant leurs premières leçons de prospective en faisant appel à leurs conseils sionistes sur l'après-pétrole.
Une option qui leur a parue aussitôt plus clean que la course de dromadaires qui entretient chez eux une certaine forme de nostalgie à l'égard du folklore traditionnel. Leur nouvelle vision du monde leur ouvre le champ encore inexploré du tourisme international. Mais pas n'importe quel tourisme! Pour attirer chez eux les plus fortunés de cette discipline, ils ont aussitôt fait appel à une pléthore d'architectes qui, de conclave en séminaire, leur ont fourni de quoi redonner vie aux étendues désertiques dans lesquelles ils ont vécu jusque-là. À partir de là, s'est imposée à eux une équation tenace qui, depuis la découverte du pétrole et, plus tard, du gaz en quantités industrielles, la nécessité de réfléchir à l'avenir en excluant la donnée du pétrole de leurs projections vers l'avenir.


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