Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Belkacem Zeghmati, n'a pas écarté le retour à l'exécution de la peine de mort contre notamment les auteurs de rapt d'enfants. «Nous avons les mains libres. S'il s'avère que cela est nécessaire pour préserver l'ordre public, nous rétabliront l'exécution de la peine de mort», a déclaré le ministre, en réponse aux questions des membres du Conseil national, dont la plupart, ont montré, à travers leurs interventions, qu'ils sont partisans du retour à l'application de la peine capitale. Prévue par le Code pénal, la peine de mort a fait l'objet d'un moratoire et n'est plus appliquée depuis 1993. Le ministre a également indiqué que le débat autour de cette question n'est pas spécifique à l'Algérie. «Comme partout ailleurs dans le monde, en Algérie la peine de mort fait l'objet de débats philosophiques et idéologiques», a-t-il soutenu. Dans ce contexte, il a ajouté: «Absolument rien ne pourra empêcher l'Algérie de renouer avec l' exécution de la peine de mort.» «L'Algérie n'a signé et n'a ratifié aucun accord ou convention ou traité international interdisant le recours à la peine capitale, qu'il s'agisse de législation ou d'exécution», a-t-il souligné. Il a, en revanche, précisé que «l'Algérie a signé des traités internationaux interdisant le travail forcé, une peine que la justice ne peut infliger aux auteurs d'enlèvement». Il a souligné que «la recommandation de 2007 de l'Assemblée générale des Nations unies n'est pas contraignante, car étant une obligation morale et éthique uniquement». Il a aussi affirmé l'existence d'une volonté politique pour lutter contre ce phénomène de kidnapping car le projet de loi relatif à la protection et la lutte contre les crimes d'enlèvement a été initié par le chef de l'Etat, suite à la proliférations d'actes d'enlèvements. Il a rappelé que «le débat entre les partisans et opposants à l'application de la peine de mort, existe dans tous les pays du monde, y compris dans les pays ayant aboli la peine capitale». C'est dans un contexte de vive inquiétude et d'émotion intense au sein de l'opinion publique que la question du retour à l' application de la peine de mort est posée. Le ministre refuse de s'attarder sur les mobiles d'enlèvement d'enfants, «comme la pédophilie, la frustration sexuelle, l'emprise de la drogue, le règlement de comptes, la demande de rançon(s), sorcellerie... qui ne peuvent en aucun cas justifier le crime crapuleux d'enlèvement». «Ce crime, étranger à la société algérienne, menace ses valeurs et ébranle ses fondements», a appuyé le ministre, pour lequel les arguments relatifs au caractère irrémédiable et irréparable de la peine de mort comme sanction, la vie est un droit sacré, avancés par les militants des droits de l'homme, ne sont pas concevables. Le projet relatif à la prévention et à la lutte contre les crimes d'enlèvement «ne permet pas aux kidnappeurs de bénéficier de circonstances atténuantes, notamment si ces crimes sont perpétrés contre des enfants, en cas de recours à la torture, à la violence sexuelle ou à la demande de rançon». Ce texte stipule «la possibilité pour le parquet général de mettre en mouvement systématiquement l'action publique même en l'absence de plainte. Les associations et les organismes activant dans le domaine de la protection des droits de l'homme pourront, en vertu du même texte, porter plainte devant les juridictions, se constituer partie civile et demander réparation», a-t-il noté. Par ailleurs, interpellé sur le sort des centaines de véhicules, introduits frauduleusement en Algérie, saisis, le ministre a affirmé que le règlement de ce dossier est confié, par le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, au ministre de l'Intérieur. La mise en circulation de ces véhicules introduits par des réseaux de trafiquants, est contraire à la réglementation en vigueur, a-t-il indiqué, mettant en relief le dysfonctionnement des mécanismes de contrôle.