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Les clés d'une privatisation réussie
Bonne gouvernance, vision stratégique, stabilité juridique...
Publié dans L'Expression le 26 - 12 - 2020

Certains responsables évoquent dans une conjoncture particulièrement délicate, alors qu'ils devraient redresser leurs secteurs avant tout, celui de la privatisation partielle tant de certaines entreprises, que de certaines banques. Ils demandent, au vu des expériences historiques une longue préparation et une communication transparente pour éviter des délits d'initiés d'un passé récent et au niveau des pays développés où l'impact de la crise du coronavirus dans le monde, dont les ondes de choc, selon le FMI, la Banque mondiale et l'Ocde, sur la croissance mondiale se feront sentir jusqu'en 2021. Sous réserve de la maîtrise de l'épidémie, la majorité des entreprises ayant recours aux Etats pour leur survie avec la crise actuelle, on assiste à des recapitalisations des entreprises fiables en difficultés. Or, selon nos informations ce sujet sensible, qui engage l'avenir du pays, pouvant créer des remous sociaux, n'est pas à l'ordre du jour des plus hautes autorités du pays, n'étant d'ailleurs nullement invoqué, ni par le président de la République, ni par le Premier ministre, ni par le porte-parole du gouvernement. Etant un processus éminemment politique, toute décision sur un sujet aussi sensible et complexe doit avoir d'abord l'aval du Conseil des ministres certainement après consultation du Haut Conseil de sécurité car engageant la Sécurité nationale... Aussi, je me propose de livrer quelques remarques et propositions sur les finalités du processus de privatisation, qu'il soit partiel ou total à travers mon expérience en tant que président du Conseil national des privatisations entre 1996-1999, du temps de la présidence de Liamine Zeroual, m'amène à formuler cinq conditions de la privatisation via la Bourse d'Alger supposant une clarté dans les objectifs et les moyens de mise en oeuvre.
Déficit structurel
Premièrement: il ne peut y avoir de Bourse fable sans une vision stratégique des réformes, face aux tensions budgétaires où le déficit budgétaire selon le PLF2021, serait de 21,75 milliards de dollars en 2021 au cours de 128 dinars un dollar, au moment de l'adoption de cette loi, contre la clôture 2020 de 18,60 milliards de dollars et un déficit global du Trésor prévu de 28,26 milliards de dollars. La majorité des entreprises publiques souffre d'un déficit structurel, endetté vis-à-vis des banques, les assainissements supportés par le Trésor public ayant largement dépassé 100 milliards de dollars entre 2000-2020. Certaines, dont les techniques de production sont obsolètes ne répondent pas aux nouvelles technologies et aux normes internationales. Il s'agit donc de distinguer les entreprises non rentables étant un gouffre financier permanent où l'on doit appliquer les règles du Code de commerce de la faillite de celles potentiellement rentables dans le cadre des nouvelles valeurs internationales qui nécessiteront une restructuration avant leur privatisation. Comme on ne doit pas confondre privatisation avec le partenariat public privé-PPP où dans le cadre d'un PPP, l'Etat verse une somme au secteur privé en contrepartie de l'offre de service et de la prise en charge éventuelle de la construction et de la gestion des infrastructures. La privatisation suppose que le secteur privé soit le seul responsable d'assurer les services, alors qu'avec un PPP, l'Etat conserve son rôle de responsable envers les citoyens et reste présent dans le projet étant donné qu'il fait partie du contrat. Mais afin d'éviter les dépassements, de s'assurer que le partenaire privé livre et exploite les actifs du projet dans les délais, cela suppose la maîtrise des coûts et une meilleure gouvernance. Comme il ne faut pas confondre démonopolisation et privatisation qui est un transfert de propriété d'unités existantes vers le secteur privé et la démonopolisation consistant à favoriser l'investissement privé nouveau, supposant la levée des contraintes bureaucratiques. La privatisation autant que le PPP et la démonopolisation ne peuvent intervenir avec succès que si elles s'insèrent dans le cadre d'une cohérence et visibilité de la politique socio-économique globale au sein d'univers concurrentiel, un dialogue soutenu entre les partenaires sociaux, mettre fin à l'instabilité juridique, la rénovation de toutes les structures du ministère des Finances à travers sa numérisation, fiscalité, domaine, banques, douane. Comme il faut dans le cadre de la politique économique globale, analyser lucidement les impacts de l'Accord d'association de libre-échange avec l'Europe, toujours en négociations pour un partenariat gagnant-gagnant, de la zone de libre-échange avec l'Afrique, avec le Monde arabe, ainsi que tous les accords internationaux, ne pouvant exporter que si l'Algérie possède des entreprises publiques ou privées concurrentielles en termes de coûts/qualité. Deuxièmement, la Bourse d'Alger est en léthargie depuis sa création, ayant construit un stade sans joueurs et paradoxe, ayant introduit par injonctions administratives certaines entreprises publiques déficitaires achetant des entreprises déficitaires oubliant que dans la pratique des affaires, il n'existe pas de sentiment. Il s'agira de lever la contrainte majeure qui est la bureaucratie centrale et locale paralysante, renvoyant à la refonte du système sociopolitique, avec pour objectif la décentralisation autour de quatre à cinq pôles régionaux, qui ne saurait signifier déconcentration (Mondialisation, réformes et privatisation ouvrage A. Mebtoul Office des Publications Universitaires -Alger- 2 volumes 500 pages 1981 reproduit dans Editions Amazon Paris -2018). Il ne peut y avoir de Bourse fiable sans la concurrence, évitant les instabilités juridiques renvoyant à un Etat de droit. Nos responsables sont-ils conscients qu'existe un marché mondial de la privatisation où la concurrence est vivace où le facteur déterminant est la demande avec la prise en compte du goodwill (demande potentielle) et pas seulement l'offre et éviter que certains prédateurs ne soient intéressés que par les biens immobiliers et non pas par l'outil de production.
Des dépassements à éviter
Troisièmement: une Bourse doit se fonder sur un système bancaire rénové. Or, le système financier algérien depuis des décennies est le lieu par excellence de la distribution de la rente des hydrocarbures et un enjeu énorme de pouvoir. La dynamisation de la Bourse passe forcément par le refonte du système financier. En effet, malgré le nombre d'opérateurs privés, nous avons une économie de nature publique avec une gestion administrée, la totalité des activités quelle que soit leur nature se nourrissant de flux budgétaires, c'est à la capacité réelle du Trésor. On peut considérer que les banques en Algérie opèrent non plus à partir d'une épargne puisée du marché, mais par les avances récurrentes (tirage: réescompte) auprès de le Banque d'Algérie pour les entreprises publiques qui sont ensuite refinancées par le Trésor public sous forme d'assainissement pas seulement pour la période récente, mais devant compter les coûts de la restructuration entre 1980-1990. Cette transformation n'est pas dans le champ de l'entreprise, mais se déplace dans le champ institutionnel (répartition de la rente les hydrocarbures) et dans cette relation, le système financier algérien est passif. Plus de 90% de ces entreprises sont revenues à la case départ montrant que ce n'est pas une question de capital argent, la richesse réelle supposant la transformation de stock de monnaie en stock de capital et là est toute la problématique de développement.
L'utilité de la Bourse
Quatrièmement: il ne peut y avoir de Bourse sans la résolution des titres de propriété qui doivent circuler librement segmentés en actions ou obligations renvoyant d'ailleurs, à l'urgence de l'intégration de le sphère informelle par la délivrance de titres de propriété comme il ne peut y avoir de Bourse des valeurs fiables sans des comptabilités claires et transparentes calquées sur les normes internationales par la généralisation, les audits et de le comptabilité analytique afin de déterminer clairement les centres de couts pour les actionnaires. Cela pose la problématique de la refonte du système comptable et de l'adaptation du système socio-éducatif, n'existant pas d'engineering financier. Le poste services au niveau de la balance des paiements avec des sorties de devises varie entre 2010-2019 entre 9-11milliards de dollars par an qui s'ajoute aux sorties de devises des biens d'importation. À quelques rares exceptions, il se trouve que les comptes des entreprises publiques et privées algériennes, de la plus importante à la plus simple, dans leurs état actuel sont en contradiction avec les audits les plus élémentaires. À titre d' exemple, Sonatrach a besoin d'un nouveau management stratégique à l'instar de la majorité des entreprises algériennes, avec les comptes clairs afin de déterminer les coûts par sections, Or, nous assistons à l'opacité de le gestion de Sonatrach qui se limite à livrer les comptes globaux consolidés sans distinguer si le surplus engrangé est dû à des facteurs exogènes, les prix au niveau international ou à une bonne gestion interne.
Cinquièmement: pour attirer les opérateurs tant nationaux qu'internationaux, s'impose la stabilité monétaire, juridique et la résolution des dettes et créances douteuses. Or, les banques publiques croulent sous le poids de créances douteuses et la majorité des entreprises publiques est en déficit structurel, surtout pour la partie libellée en devises supposant des mécanismes transparents en cas de fluctuation du taux de change. À titre d'exemple? nous assistons à une instabilité monétaire qui ne permet pas des prévisions à moyen terme sur la rentabilité des actifs. La dépréciation simultanée du dinar par rapport au dollar et l'euro, principales monnaies d'échange, ne répond pas aux valeurs en Bourse où la cotation est inversement proportionnelle, ayant pour but essentiel de combler artificiellement le déficit budgétaire, assimilable à un impôt indirect. Ainsi, le gouvernement actuel projetant pour 2023 environ 185 dinars un euro et 156 dinars pour un dollar et en prenant un écart de 50% par rapport au marché parallèle, nous aurons environ 300 dinars un euro minimum en 2023 sous réserve de la maîtrise de l'inflation, sinon l'écart serait plus important, avec une projection de 240-250 euros fin 2021 en cas d'ouverture des frontières et l'inévitable hausse des taux d'intérêts des banques primaires pour éviter leurs faillites.
Vivre d'utopie?
En résumé, il ne faut pas vivre d'utopie. Sans vision stratégique, la stabilité politique, juridique, monétaire et des comptes transparents, la privatisation partielle via la Bourse d'Alger est difficilement réalisable et se pose cette question: combien a-t-elle coûté pour son fonctionnement depuis sa création en 1997 (22 ans), sans résultats probants? Entrer en Bourse c'est comme jouer au casino, espérant gagner et non perdre. La bonne gouvernance, la transparence, des objectifs précis, la levée des entraves bureaucratiques et la réforme du foncier, du système bancaire, domanial, douanier, fiscal, assurer la stabilité juridique, monétaire et intégrer la sphère informelle qui représente, hors hydrocarbures plus de 50% de la superficie économique, par des mécanismes économiques et non bureaucratiques, sont les critères essentiels pour tout investisseur national ou étranger.


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