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Le rêve d'une République européenne
TOKIA SAIFI SOULÈVE UNE QUESTION DE FOND
Publié dans L'Expression le 12 - 04 - 2006

Sans repères identitaires, l'Europe des 25 est aujourd'hui sans Européens.
«L'Europe est au tournant de son histoire.» ce constat vient d'une responsable politique française d'origine algérienne, Tokia Saïfi, députée au Parlement européen. Elle estime que le processus de construction de ce bloc géostratégique est en phase d'hibernation. Un statisme qui, selon Mme Saïfi, découle de la déception née suite au vote négatif à la Constitution européenne. «Les institutions européennes sont dépassées. A l'origine, ces institutions ont été conçues pour une dizaine de pays. Elles se retrouvent face à 25 nations». Avec 15 membres, l'Union européenne a fonctionné difficilement, avec 25 elle est presque paralysée. L'ex-ministre française l'affirme et le souligne avec une franchise crue. «Aujourd'hui, elle est en panne». Les plus éminents théoriciens de l'Union ont d'ailleurs fait le même constat. Lors de son passage à L'Expression, la militante franco-algérienne a soulevé une question de fond. Il s'agit de la problématique identitaire qui se pose cruellement aujourd'hui pour l'Europe. «L'Europe est en quête d'une identité et ce n'est pas par hasard que l'idée d'une éventuelle adhésion de la Turquie soulève des débats très passionnés», indique-t-elle.
Historiquement, aucune nation n'est encore née sans mythes et sans symboles: Au fil des idées et de la discussion, Tokia Saïfi a livré les ébauches de cette construction identitaire. Elle fait référence à la communauté du souvenir: «Pour se constituer en bloc, l'Europe a souffert, elle a connu des guerres et des drames particulièrement entre la France et l'Allemagne». Cette construction se réfère tout d'abord à la constatation faite après la seconde Guerre mondiale, catastrophes, drames humains, dévastations... Mais le mythe de l'Europe prend également racine dans la pensée grecque, judaïque et chrétienne.
Le mot-clé qui revient dans les débats intereuropéens est «Islam». Cependant, si l'Europe peut facilement retrouver un islam qui lui est propre dans sa mémoire collective du fait de la confrontation séculaire entre l'Occident et l'Orient, il n'en est pas de même pour la démarcation par rapport aux Etats-Unis. Car, il y a aussi, cette quête identitaire dans la démarcation par rapport aux Etats-Unis qui raisonne comme un parricide. L'Amérique a bien sauvé le vieux continent du fascisme durant la Seconde Guerre mondiale. Toutes les autres puissances concurrentes de l'Europe ont leur propre identité. Et sous cet aspect, l'Europe est en position de faiblesse. «L'Europe n'a pas d'âme» a affirmé l'ancien ministre français des Affaires étrangères, Michel Rocard. Pour l'ancien ministre polonais des Affaires étrangères, Bronilaw Geremek: «Nous avons l'Europe; maintenant nous avons besoin d'Européens.» A ce niveau de réflexion, Mme Saïfi a soulevé une question de fond: comment créer un citoyen européen qui ne se revendique pas d'être Allemand, Français ou Italien? Pour l'instant le sentiment d'identité européenne n'existe pas.
Alors que les pères fondateurs de l'Europe étaient motivés par le pragmatisme et l'histoire, aujourd'hui, la construction de l'Europe porte une dimension stratégique. Elle se doit en tant que puissance géographique, politique et économique, faire face à l'hégémonisme américain. Mais paradoxalement, chaque extension la fragilise et met en danger sa consistance interne et la rapproche des zones de conflits. La réunification de l'Europe de l'Ouest et de l'Est après 50 ans de séparation par un rideau de fer n'a pas mis fin à la malédiction géopolitique.
Cette extension, place l'Europe face à la nouvelle donne mondiale issue des attentats du 11 Septembre et face aux zones de conflits au bord de ses frontières, issues de la constellation des pays de l'ex-Urss.
A ce niveau aussi, la question sécuritaire est récurrente au sein de ce bloc. Le tandem germano-français considéré comme le moteur de l'unification européenne a montré ses limites notamment durant l'invasion de l'Irak. Les autres Etats membres, ceux de l'Europe centrale et oriental, se sont alignés du côté américain. Ces pays considèrent que leur sécurité et surtout leur liberté fraîchement conquise se trouvent du côté des Etats-Unis et au sein de l'Otan. Ce qui fait dire que les nouveaux Etats membres forment, en quelque sorte, un bloc pro-américain soudé. Grâce à ces nouveaux Etats, les Américains jouent un rôle prépondérant dans la cohésion de l'Europe. De nombreux théoriciens de la géostratégie à l'imagination débordante, voient l'Europe décliner jusqu'à devenir une sorte de ballon sonde dans le jeu des grandes puissances de l'avenir, les USA, la Chine, l'Inde, le Japon, la Russie et le Brésil. Les Américains possèdent la puissance militaire et la technologie, les autres l'énergie, la créativité et la volonté. L'Europe qui possède le marché et la compétence sera pour ces géants un butin de chasse.


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