L'avant-projet de la loi électorale a fait sortir la classe politique de son sommeil profond. Cela est visible et perceptible à travers les déclarations qui se succèdent à propos de la mouture et aussi par rapport à l'événement majeur qui découlera de cette mouture une fois adoptée, à savoir la mise en branle des élections législatives et municipales anticipées. Les partis de l'allégeance et ceux dits de l'opposition semblent «intéressés» par cette mouture qui va déterminer le nouveau spectre politique une fois que le processus électoral sera mis en oeuvre. À suivre ceux qui s'expriment via des déclarations et des prises de position de la classe politique dans son ensemble, hormis quelques partis, l'on constate que le ton a changé et le discours est nuancé par rapport à ce qu'on a eu à lire et a déconstruire desdits partis il y a de cela une année. La tendance est à la prudence et à la révision tactique de positions et de démarches. Cela saute aux yeux, il y va de la survie de cette classe politique qui préfère avoir une démarche pragmatique dans le but de se maintenir sur la scène politique nationale et ne pas voir ses «acquis» politiques au sein des institutions élues s'évaporer. C'est le cas du Parti des travailleurs (PT), de Louisa Hanoune qui essaye de remodeler son discours et retrouver son discours d'avant l'élan populaire du 22 février 2019. Le PT se prononce sur les questions politiques, économiques et sociales avec un ton vigilant et prudent. Mais la démarche de ce dernier semble s'inscrire dans une logique qui n'essaye pas de rompre avec le processus en cours, à savoir ce qui se prépare comme nouvelle configuration politique à travers un nouveau processus électoral qui s'esquisse. À ce propos, le PT et via sa secrétaire générale, Louisa Hanoune, a qualifié l'avant-projet de la loi électorale «concrétise la discrimination en matière du droit de se présenter candidat aux élections» et d'ajouter «le diplôme, l'âge et l'argent, ces critères sont rejetés par les accords internationaux et sont incompatibles avec les lois algériennes depuis l'indépendance», a-t-elle asséné. La patronne du PT n'aborde pas le principe de processus électoral qui a trait aux élections législatives et communales anticipées, elle ne fait pas allusion du tout au rejet ni à la participation quant à ces joutes électorales qui détermineront l'avenir des partis politiques et leur existence politique. Les jours à venir vont éclaircir la position du PT qui s'est lancé dans un débat général en son sein dans la perspective d'étayer les enjeux et les contradictions de la situation politique en général et l'événement crucial des législatives et communales en particulier. L'attitude du PT est presque similaire à celle des partis dits démocratiques qui se confinent dans une attitude «mi-figue, mi- raisin», de par la complexité du choix et de la décision à entreprendre face à un enjeu en rapport direct avec la vie des partis politiques. Le Front des forces socialistes (FFS) est dans une logique politique opaque, il ne rejette pas le processus en cours, mais il suggère que les garanties doivent suivre un processus qui donnera naissance à une étape de consensus et de dialogue sérieux avec tous les protagonistes pour trouver une issue consensuelle à la crise politique. Dans ce sens, le FFS souligne que «les élections quel que soit leur niveau, les lois qui les régissent, ne constituent pas une solution à la crise politique algérienne», et d'ajouter «les mesures d'apaisement, l'ouverture des champs politiques et médiatiques et la levée de toutes les entraves sur l'exercice des libertés. tout agenda politique qui ne prend pas en considération ces préalables, est voué à l'échec», a-t-il précisé. Les partis qui étaient appelés jadis les partis du pouvoir, le Front de Libération nationale (FLN), et le Rassemblement national démocratique (RND), ne trouvent pas d'inconvénient de participer au nouveau processus électoral, d'autant plus que leurs remarques sur la mouture de l'avant-projet de la loi électorale, ne sont que techniques, elles ne remettent pas en cause l'ossature de ladite mouture. Quant à la parité, les 11 partis ont souligné « que nous appelons à la suppression de l'article 174 qui stipule que chaque liste proposée à l'élection doit respecter le principe de parité entre les hommes et les femmes, sous peine de rejet de la liste», précise le communiqué. Au-delà de la démarche qui sied aux partis politiques qui constituent la trame de fond de la classe politique en présence, il est clair que la joute des législatives et communales anticipées aura son poids et son influence sur l'ensemble des acteurs politiques. La raison est tout à fait simple, à savoir leur raison d'être qui est engagée.