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La mèche à Brazzaville
Massacres du 8 mai 1945 : De Gaulle et les promesses de liberté
Publié dans L'Expression le 09 - 05 - 2021

Les complexes événements du 8 mai 1945 ne sont pas issus d'une génération spontanée. Des privations, des frustrations, des déceptions et des promesses non tenues après la fin de la Seconde Guerre mondiale, ont conduit le peuple algérien à braver mains nues l'armée coloniale.
Pour situer le contexte de cette époque, on a reproduit quelques déclarations d'hommes politiques et de militaires français, ayant conduit aux évènements du 8 mai 1945 qui se sont terminés par une répression féroce de l'armée coloniale. Ces déclarations sont contenues dans le livre de Mohammed Ghafir dit Moh Clichy Droit d'évocation et de souvenances sur le 17 octobre 1961 à Paris, préfacé par Jean-Luc Einaudi et B.Aidoun.
Pour de nombreux historiens, c'est le général de Gaulle qui, malgré lui, a allumé la mèche de ces événements. De Gaulle était loin de se douter de la réaction du peuple algérien brimé et réduit à l'esclavage quand il a promis monts et merveilles dans son discours de Brazzaville en 1944. Communicateur hors du commun, De Gaulle fascine par ses discours en usant de mots très forts. Il avait la capacité exceptionnelle à être beaucoup plus persuasif que les autres politiciens nonobstant les déboires qu'il a eus à un moment donné de sa vie politique. Les propos qu'il tenait dans des situations particulières, avaient toujours un réel impact sur la suite des événements. Lors de la conférence de Brazzaville qui s'est déroulée du
30 janvier au 8 février 1944, le général avait demandé aux «indigènes» de s'engager nombreux pour libérer «la mère patrie». Son appel s'adressait à toute «l'Afrique française» comme dans tous les autres territoires où des hommes vivaient sous le drapeau français. Pour le général, il était inconcevable qu'il n'y aurait progrès qui soit un progrès si les hommes sur leur terre natale n'en profitent pas moralement et matériellement. En d'autres termes, si ces hommes ne prenaient pas leur destin en main et donc la gestion de leurs propres affaires en toute liberté. «C'est le devoir de la France de faire en sorte qu'il soit ainsi», lance De Gaulle d'un ton solennel et les Algériens y ont fortement cru.
Mais les promesses n'engagent que ceux qui les croient. Près de 16 mois après cette déclaration, 45 000 «indigènes» ont été massacrés par l'armée coloniale un certain mardi 8 mai 1945 et les mois de juin et juillet à Sétif, Kherrata, Guelma et d'autres villes d'Algérie, sous le règne du général de Gaulle. Les Algériens ont manifesté pacifiquement ce jour de l'armistice demandant l'application du Pacte atlantique des alliés signé le 14 août 1941 et juillet 1942: «Le droit des peuples à la liberté sans distinction de race, de couleur et de religion. Notre victoire doit conduire à la libération de tous les peuples». Or, l'espoir de mettre à profit la conjoncture internationale pour se débarrasser du système colonial s'est transformé en cauchemar pour les Algériens. Les Européens festoyaient pour la fin du nazisme et les Algériens tombaient sous les balles de l'armée française. Il n'est pas faux d'avancer que la guerre d'Algérie a commencé lors de ces massacres du 8 mai 1945. C'était la rupture définitive avec l'ordre colonial et la chimère d'une Algérie sous la bannière française.
Après cette sanglante répression, le général Duval, chargé de la sécurité en Algérie déclare dans un rapport adressé au gouvernement sous les ordres du général De gaulle. «J'ai réussi à mettre fin à l'insurrection des indigènes durant les mois de Mai -Juin et Juillet», il ajoute avec prémonition que «si la France ne fait rien avant 10 ans, tout recommencera en pire et probablement de façon irrémédiable». Il s'est trompé de peu. Neuf ans après, le 1er novembre 1954 survenait le soulèvement populaire, la lutte de Libération nationale est engagée sous le sigle du FLN.


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