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Une plaie encore béante
63e anniversaire du 8 Mai 1945
Publié dans Le Maghreb le 08 - 05 - 2008


Le peuple algérien commémore, aujourd'hui, le 63e anniversaire des massacres du 8 Mai 1945 pendant lesquels des milliers d'Algériens ont été tués par des soldats français. Soixante-trois années après ces massacres, l'ancienne puissance coloniale n'a toujours pas reconnu les crimes commis en son nom durant cette période même si un début de reconnaissance a été esquissé par des officiels français qui ont qualifié ces évènements de tragédie inexcusable. En effet, la responsabilité de la France de ses crimes coloniaux a été soulignée récemment par l'ambassadeur français en Algérie, Bernard Bajolet, qui a qualifié de massacres les atrocités commises contre le peuple algérien durant les sombres journées du Mai 1945, principalement à Sétif, Guelma et Kherrata et leurs régions limitrophes. A cette occasion, M. Bajolet, qui s'exprimait devant des étudiants à Guelma, a reconnu que le 8 Mai, qui a marqué pour le mondela fin du régime nazi, a, dans cette ville, d'autres résonances qui renvoient à l'un des épisodes les plus dramatiques de l'histoire de l'Algérie coloniale. Dans le même contexte, M. Bajolet a soutenu que ces journées ont fait insulte aux principes fondateurs de la République française et marqué son histoire d'une tache indélébile, assurant que son pays n'entend plus les occulter et que le temps de la dénégation est terminé. La journée de Mai 1945 avait, en effet, vu s'abattre sur les populations algériennes sans défense une féroce campagne de terreur d'Etat. Des massacres à grande échelle auxquels prirent part la marine et l'aviation française, avec des moyens lourds, avaient fait des dizaines de milliers de victimes qu'aucune comptabilité n'arrivera à dénombrer avec exactitude, même si la mémoire nationale a retenu le nombre symbolique de 45 000 morts. Aussi, un nombre inconnu de corps de victimes innocentes de tout âges étaient jetés dans les fours à chaux près de Guelma, alors que des milliers d'autres étaient balancés dans des oueds et des ravins pour être enterrés discrètement. En réaction à la déclaration de l'ambassadeur français, la Fondation du 8-Mai 1945 a noté dans ses propos un pas supplémentaire qui est franchi par l'Etat français dans la reconnaissance des crimes commis en son nom durant la période coloniale. Entre autre, l'historien français, Benjamin Stora, a estimé que la France reconnaissait officiellement et pour la première fois sa responsabilité, arguant que non seulement l'ambassadeur a qualifié les faits de massacres, mais il a reconnu la très lourde responsabilité des autorités françaises de l'époque dans ce déchaînement de folie meurtrière ayant fait des milliers de victimes innocentes. A noter que cette relative évolution dans la décolonisation de l'histoire, à l'actif de l'ancien occupant, est cependant reléguée au second plan par cette nouvelle loi sur les archives privées relatives à la période coloniale, votée récemment par le Parlement français qui a prorogé de plusieurs décennies leur ouverture au public. La France, qui a levé l'embargo sur les archives à caractère politique, économique et social de la période coloniale, a repoussé par une loi la consultation des archives privées de 75 ans, tout en maintenant hermétiquement fermé pour l'éternité l'accès aux documents touchant la sûreté de l'Etat et ceux relatif à la pratique de la torture. Il est important de noter que la résistance algérienne accompagna, 132 ans durant, la présence française sur le sol du pays, il reste que c'est le 8 Mai 1945 que naquirent les oscillations à origine de la lame de fond qui déferla depuis Dechrat Ouled Moussa, dans les Aurès, emportant au prix d'immenses sacrifices, l'ordre colonial, ses tenants et ses partisans. Dans le même contexte, un témoignage vivant de Mohammed Hadi Cherif, un octogénaire sétifien, jeune scout à l'époque des abominables massacres de 1945, sent son menton pris de tremblements saccadés, à peine perceptibles, tandis que son regard se voile ; il avait à peine 20 ans et cette journée du 8 Mai 1945 est gravée à jamais dans sa mémoire. C'est comme si c'était hier, dit-il. Il se souvient et raconte .Ce jour-là, la France fêtait au milieu des flonflons la victoire alliée contre le nazisme. Une victoire à laquelle des milliers d'Algériens, conscrits de force, payèrent, sans trop savoir pourquoi, le tribut du sang. des Algériens, sujets français, qui, à cette époque, étaient contraints, pour beaucoup d'entre eux, de se nourrir, dans leur propre pays, de talghouda pour ne pas mourir de faim. Le général De Gaulle avait beau promettre en 1944, à partir de Brazzaville, l'amélioration du statut des populations indigènes, la faim tenaillait les ventres et obscurcissait les regards. C'est dans ce contexte que sous l'impulsion de nationalistes algériens, dont Ferhat Abbas, des indigènes décidèrent de profiter de la chute d'Adolf Hitler pour clamer, eux aussi, à Sétif, à Guelma et dans d'autres régions du pays confisqué, leur soif de liberté. A Sétif, lieu professionnel de Ferhat Abbas qui y tenait une pharmacie, le futur président du gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), avait crée, le 14 mars 1944, l'AML, Association des amis du manifeste de la liberté. En effet, une marche organisée qui s'ébranlerait de la mosquée de la gare pour rejoindre le Monument aux morts, au centre-ville, pour y déposer une gerbe de fleurs à la mémoire de toutes les victimes de la Deuxième Guerre mondiale ; mais le fait que les organisateurs aient décidé de placer de jeunes scouts en tête de la procession prouve, aujourd'hui, que la manifestation ne se voulait effectivement pacifique. Les choses ne se passèrent pas tout à fait comme prévu. Des centaines de curieux, en majorité des paysans, qui n'étaient là qu'en raison du marché hebdomadaire, bientôt rejoints par des nationalistes purs, durs et non enclins à la moindre concession, armés de slogans indépendantistes et de banderoles discrètement préparés, faisaient grossir à chaque mètre les rangs des manifestants, des pancartes où l'on pouvait lire "Libérez les détenus politiques , Halte à l'oppression, Algérie libre" se mirent à fleurir sous les yeux effarouchés de Français qui s'apprêtaient à sabrer le champagne pour célébrer la chute du Reich. Dans le même contexte, des crimes et des massacres commis à hauteur de l'ex-café de France, alors que la procession allait bifurquer vers la gauche, en direction du Monument aux morts. Le commissaire Oliverie ne put supporter la vue de l'emblème algérien brandi par un jeune homme de 22 ans nommé Bouzid Saâl. Le policier, offusqué, lui ordonna de cacher l'étendard avant de sortir son arme de poing et de tirer en l'air en criant police. Ce fut le point de départ d'atroces massacres qui s'étendirent sur toute la région pour durer une dizaine de jours. Amoucha, Aïn El Kebira, Beni Aziz, El Eulma, Kherrata et tous les environs furent le théâtre d'arrestations par milliers, d'exécutions collectives sommaires tandis que des dechras entières étaient enfumées ou rasées corps et bien. En conséquence, l'expédition punitive française, soutenue dans les campagnes par l'aviation et l'artillerie, menée dans la région de Sétif mais aussi à Guelma et dans d'autres contrées du pays, causera la mort de 45 000 Algériens. Novembre venait de naître.

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