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Le gouffre des caisses de retraite
Face au faible taux de croissance et aux tensions budgétaires
Publié dans L'Expression le 18 - 05 - 2021

Avec le pression démographique souvent oubliée, il faudra entre 2021-2025 créer plus de 350 000-400 000 emplois par an, qui s'ajoutent au taux de chômage, impliquant pendant plus de 5 à 7 ans un taux de croissance en termes réels entre 8-9%. La création d'emplois depuis des décennies provient essentiellement des effets indirects irriguant tout le corps économique et social, de la rente des hydrocarbures qui procure, selon l'analyse de la structure des exportations du dernier rapport du ministère du Commerce de mai 2021, avec les dérivés, plus de 97% des recettes en devises.
Les expériences historiques dans le monde, montrent qu'il y a le système de répartition et le système de participation à travers les sociétés d'assurance, souvent combinées. En Algérie domine le système de répartition, deux caisses de retraites existent, l'une pour les personnes nommées par décret pendant 10 ans bénéficiant d'une retraite à 100% et l'autre majoritaire, plus de 80% bénéficiant d'une retraite à 80%. Dans le système en vigueur, toute personne ayant cumulé 32 années d'activité peut, si elle en fait le demande, partir à le retraite sans attendre l'âge de départ légal de 60 ans, encore que le ministère du Travail vient d'annoncer qu'il n'est plus question d'autoriser les retraites anticipées. Pour l'Algérie, le population active est de 12,5 millions sur une population totale résidente de 44,7 millions d'habitants au
1er janvier 2021 avec une sphère informelle non soumise aux cotisations, n'étant pas affiliée à le Caisse de sécurité sociale et par ricochet ne payant pas d'impôts, servant de soupapes sociales
Le déficit de la Caisse nationale des retraites pourrait atteindre 690 milliards de dinars en 2021, le nombre de retraités dépassant les 3,3 millions, la CNR enregistrant un taux de cotisation estimé à 2,2 travailleurs alors que pour chaque retraité l'équilibre est de cinq travailleurs pour un retraité. La réforme des retraites renvoie à la sphère informelle dominant plus de 50% de l'activité économique et contrôlant plus de 40% de la masse monétaire en circulation, la dynamisation du tissu productif, la lutte contre l'évasion fiscale, l'unification des caisses de retraite pour un sacrifice partagé et une nouvelle politique les subventions qui doivent être ciblées, constituant un revenu indirect. Or, toutes les lois de finances depuis de longues décennies, continuent une politique de subventions généralisées source d'injustice sociale, celui qui perçoit 30 000 dinars/mois bénéficiant des mêmes subventions que celui dont le revenu dépasse 200.000 dinars par mois, devant aller, comme je le préconise depuis 2008, vers les subventions ciblées devant être budgétisées par le Parlement, permettant aux entreprises publiques des comptes transparents selon les règles du marché.
Le piège de l'inflation
C'est que la situation économique actuelle est préoccupante et influe tant sur le pouvoir d'achat que sur les caisses de retraite. Selon les données officielles, l'inflation cumulée a dépassé les 82% entre 2000-2020 et en redressant les taux de 20%, nous avons une détérioration du pouvoir d'achat durant cette période de 100% avec une concentration excessive du revenu national au profit d'une minorité rentière où un fait nouveau, une partie de la classe moyenne commence à disparaître graduellement et à rejoindre la classe pauvre, l'inflation et c'est une loi universelle jouant comme facteur de concentration au profit des revenus variables et au détriment des revenus fixes. L'action louable au profit des zones d'ombre serait un épiphénomène face à la détérioration du pouvoir d'achat de la majorité de la société civile informelle silencieuse, la plus nombreuse, atomisée, non encadrée qui risque de basculer dans l'extrémisme, face à des discours de responsables déconnectés de la réalité, des partis politiques traditionnels et une société civile officielle souvent vivant de la rente, inefficiente comme intermédiation sociale et politique.
Pour comprendre la pérennité des caisses de retraite, il faut accorder une attention particulière aux équilibres macro-économiques et macro-sociaux entre 2021-2022. En attendant son adoption définitive en Conseil des ministres, il est prévu dans l'avant-projet de loi de finances complémentaire 2021, que les recettes budgétaires prévues sont de 5331,8 milliards de DA, contre 5 328,2 milliards de DA dans la loi de finances initiale, soit au cours actuel moyen de 130 dinars un dollar, respectivement 41,01 et 41,40 milliards de dollars.
La crise du Covid-19, a exposé les banques locales à dépasser 45% du total de leurs actifs bancaires avec une dette publique totale par rapport au PIB de 63,3%, contre 53,1% en 2020, et que la dette publique nette totale représentera 60,5%, contre 50,4% en 2020. Le taux de chômage incluant la sphère informelle et les emplois-rente, devrait atteindre 14,5 en 2021, et 14,9% en 2022, contre 14,2% en 2020, ce taux dépassant les 30% pour les catégories 20/30 ans et paradoxalement les diplômés. Comme conséquence nous avons assisté à une baisse du taux de croissance du PIB à prix courant, qui a été en 2019 de 0,8%, en 2020, moins 6% paradoxe, avec une sortie de devises 2020 de 20 milliards de dollars et une prévision différente avec celle du gouvernement, le FMI prévoyant 2,9% en 2021.
Les tensions sociales, sont atténuées artificiellement grâce aux recettes des hydrocarbures qui permettent des subventions et transferts sociaux représentant 23,7% du budget général et 9,4% du PIB pour l'exercice 2021, mais mal ciblées et mal gérées.. L' Algérie selon le FMI dans son rapport d'avril 2021, continue de bénéficier d'une marge de mouvement positive, la dette extérieure, restant modeste, qui devrait atteindre 3,6% et 5,2% du PIB en 2021 et 2022, contre 2,3% en 2020.
Une fiscalité impuissante
Mais il faut être réaliste, la chute drastique du cours des hydrocarbures via le faible taux de croissance, l'augmentation du chômage et la baisse des réserves de change qui ont clôturé fin 2000 entre 42-43 milliards de dollars contre 194 milliards fin 2013, menace la pérennité des caisses de retraite. Néanmoins, toute nation ne peut distribuer que ce qu'elle a préalablement produit, le populisme pouvant conduire à un processus inflationniste incontrôlable sans création de valeur et donc, à la dérive économique et sociale avec des incidences sécuritaires. D'où l'importance d'un nouveau modèle de croissance créant de la valeur, dont les sous segments sont une nouvelle politique des salaires, l'actuelle privilégiant les salaires-rente avec le nivellement par le bas, décourageant les énergies créatrices, de l'emploi, de l'intégration de la sphère informelle, de la gestion de la sécurité sociale et de la fiscalité. Premièrement, en ce qui concerne l'emploi, la politique passée et actuelle a été de préférer la distribution de revenus (salaires versés sans contreparties productives) à l'emploi, c'est-à-dire contribuant implicitement à favoriser le chômage. Aussi, s'agit-il de modifier les pratiques collectives et réduire les à-coups sur l'emploi en accroissant la flexibilité des revenus et des temps de travail par une formation permanente pour permettre l'adaptation aux nouvelles techniques et organisations.
Ce n'est pas un changement d'assiette des prélèvements qui résoudra les problèmes, mais dans la maîtrise de la dépense aussi bien la dépense globale que la dépense remboursée, car dans cette sphère spécifique, celui qui consomme n'est pas nécessairement celui qui finance, et cela n'est pas neutre pour l'activité productive. Aussi, l'ensemble des dépenses de la sécurité sociale ne doit pas croître, en volume, plus vite que la croissance du produit intérieur brut (PIB). Quatrièmement, cette rationalisation des dépenses ne saurait signifier restriction aveugle afin de permettre de couvrir les besoins des plus démunis, renvoyant à la rénovation du système fiscal, le niveau de l'impôt direct dans une société mesurant le degré d'adhésion de la population car le système d'impôt est au coeur même de
l'équité. Mais l'impôt pouvant tuer l'impôt modifiant l'allocation des ressources réalisée, notamment l'offre de capital et de travail ainsi que la demande de biens et services. Un système fiscal efficace doit trouver le moyen de prélever des recettes en perturbant le moins possible les mécanismes qui conduisent à l'optimum économique et s'articuler autour des prélèvements faiblement progressifs sur des assiettes larges.
Impact de la crise sanitaire
En attendant qu'une économie productive se mette en place, je propose cinq recommandations afin d'apaiser les tensions, permettre une meilleure efficacité économique et reposant sur plus de justice sociale qui ne saurait signifier égalitarisme, supposant une mutation de l'Etat providence: premièrement, 5% des recettes d'hydrocarbures doivent alimenter les caisses de retraite annuellement. Deuxièmement, toutes les personnes ayant 32 années de travail plein peuvent aspirer à la retraite, sauf s'ils sont volontaires, et cas exceptionnel pour des personnes malades ou ayant subi un accident de travail. Troisièmement, pour les métiers pénibles, et les femmes, il y a lieu de prévoir des clauses de spécificité, variant entre 20-52 ans.
En résumé, la solution pérenne des caisses de retraite, implique un nouveau modèle social permettant la création de richesses et donc la levée des contraintes de la mise en oeuvre des affaires avec les réformes des instituions pour moins de bureaucratie, du système financier et socio-éducatif non adapté, et la lutte contre la corruption, le rapport annuel, Doing business 2020, de la Banque mondiale classant l'Algérie à le 157ème place avec un score de 48,6 points, sur 190 pays, loin de ses potentialités. Surmonter l'actuelle crise politique et économique est un défi à la portée de l'Algérie afin d'éviter les tensions sociales et devenir un acteur clef de la stabilité de la région méditerranéenne et africaine. Espérons qu'avec l'impact de l'épidémie du coronavirus qui a paralysé toute l'économie mondiale et pas seulement l'Algérie, que le dialogue, outil par excellence de la bonne gouvernance, l'emporte sur les passions, l'objectif stratégie privilégier les intérêts supérieurs de l'Algérie.


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