Même si l'Algérie fait face à une 3ème vague sévère de contaminations au Covid-19 avec le redoutable variant Delta, il n'y aura pas de confinement. Le ministre de la Santé qui l'a assuré, hier, au micro des journalistes de l'Entv, a cependant insisté sur l'obligation d'atteindre un taux de vaccination conséquent permettant d'endiguer la pandémie. En fait, la vaccination qui n'est pas obligatoire en Algérie risque de devenir incontournable dans les prochains mois. Il ne s'agira point pour les autorités d'imposer aux Algériens d'aller se vacciner même si la situation épidémiologique dans le pays est actuellement «très préoccupante et dangereuse» comme ne cessent d'alerter les professionnels de la santé. Mais avec l'exigence d'un pass sanitaire pour accéder à certains endroits ou assister à certaines manifestations, la nouvelle contrainte va finir par décider de nombreux vaccino-sceptiques à franchir le pas. En insistant sur l'importance de généraliser la vaccination, le professeur Abderrahmane Benbouzid a affirmé que le code-barres (QR code) du vaccin contre la Covid-19 sera disponible, au cours des quelques prochains mois, sur la plateforme numérique des vaccins élaborée par le ministère. Le ministre a clairement dit que «dans les quelques prochains mois, le code-barres (QR code) qui prouve que le concerné a bien reçu le vaccin (anti-Covid) sera disponible sur la plateforme numérique du ministère dédiée à cet effet» avant d'ajouter que «ce code-barres en question sera inclus sur la carte de vaccination, pour permettre au citoyen de le présenter lors des différentes activités organisées, afin de réduire la propagation de la Covid-19». Ce qui laisse entendre donc que les personnes non vaccinées risquent de se voir refuser l'accès ou du moins, se voir exiger un test PCR datant de moins de 48 heures. Le coût n'étant pas minime, le citoyen qui voudra mener sa vie normalement, choisira, sans doute, un «laisser-passer» permanent que lui offre la carte de vaccination plutôt que de débourser à chaque déplacement quelque 8.000 DA pour un test PCR. Revenant sur le risque de saturation des structures sanitaires en cette période de rebond des cas de contaminations, le ministre a expliqué que le problème ne se pose pas en termes de disponibilité de lits d'hospitalisation, mais «dans la difficulté de répondre aux besoins en oxygène du nombre croissant des personnes atteintes». Il a souligné «l'urgence d'une étude sur cette question pour y remédier». Concernant l'élargissement de l'opération de vaccination pour toucher toutes les franges de la société, le premier responsable du secteur a assuré que les pouvoirs publics ont mobilisé tous les moyens, en ouvrant les établissements de proximité et des espaces au niveau des places publiques et en mettant en place des équipes mobiles dans des zones enclavées et d'autres dans des mosquées, insistant sur «la disponibilité des vaccins pour tous». Il a, à ce propos, annoncé l'arrivage, hier, d'une nouvelle quantité de 1,5 million de doses de vaccins. Face à l'appréhension enregistrée chez les citoyens par rapport à certains vaccins dont l'inefficacité ou encore l'existence d'effets secondaires ont été largement relayées sur les réseaux publics, Abderrahmane Benbouzid a tenu à être rassurant en soutenant que tous les vaccins acquis par l'Algérie «sont efficaces. Aucun effet secondaire dangereux de ces vaccins n'a été enregistré chez ceux ayant bénéficié de cette opération selon les résultats du Centre national de la veille pharmaceutique». Enfin, le ministre a mis en garde contre les rassemblements dans n'importe quelle circonstance qui risquent «d'aggraver la situation» ne manquant pas d'inviter les citoyens à éviter les visites familiales durant l'Aïd el Adha, outre le respect des gestes barrières et le port obligatoire du masque.
