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Du sacré au profane
HOMMAGE À MAHIEDDINE BACHTARZI
Publié dans L'Expression le 13 - 05 - 2006

«Grâce au chant je suis monté sur scène et cette dernière m'a poussé vers le théâtre qui, dès lors, m'a habité.»
Parler aujourd'hui de Mahieddine Bachtarzi c'est, inéluctablement, parler d'une vie consacrée au service du théâtre algérien. Ceux qui inscrivent son nom aux côtés de ceux de Allalou, de Rachid Ksentini, le donnant comme l'un des pionniers du quatrième art en Algérie ne se sont pas trompés. Toutefois, même si sa vie est étroitement liée au père des arts, il n'en demeure pas moins que son premier attachement quasi amoureux reste le chant. «Il maîtrisait tous les genres musicaux, c'est-à-dire aussi bien le medh, le hawzi, le aroubi que l'andalou», a précisé le musicologue Nacer-Eddine Baghdadi, lors de la conférence animée, jeudi dernier, au Théâtre national d'Alger à l'occasion de l'hommage qui a été rendu, par l'association Djazaïr El Assima, à ce géant dont le TNA porte le nom.
Du chant au théâtre, la vie de Bachtarzi est assez particulière. Dans ses mémoires, il écrit cette phrase, que nous citons de mémoire: «Grâce au chant, je suis monté sur scène et cette dernière m'a poussé vers le théâtre qui, dès lors m'a habité». Mais entre le crépuscule de l'adolescence et les premières lueurs précédant l'aube de la maturité, Bachtarzi a assumé la fonction d'un «hazzab» (lecteur du Coran) à la mosquée de Djemaâ Djedid, à Alger, avant de devenir «bach hazzab»(maître lecteur), à l'âge de vingt-deux ans, c'était en 1919. Doté d'une voix suave, chaude et d'une sensibilité remarquable, Mahieddine Bachtarzi a été invité par Abdelhamid Ben Badis pour psalmodier à la mosquée de Constantine. Dans ses mémoires, Bachtarzi raconte, avec force détails, les anecdotes relatives à ses premiers pas dans le monde magique de la musique. En effet, à l'époque, Edmond Nathan Yafil, qui était professeur de musique, entendait, lors de son passage devant la mosquée, la voix suave de Mahieddine alors que celui-ci psalmodiait. Yafil, fort impressionné par tant de force, de chaleur et d'énergie, s'introduisait secrètement à l'intérieur de la mosquée pour «s'offrir» quelques instants de pure délectation. Décidé à récupérer ce rossignol et l'insérer dans son orchestre, Yafil s'entretient avec Bachtarzi et le convainc.
Quelques années plus tard, en 1928, il est nommé président de l'association musicale El Moutribia, une promotion qui lui offre l'occasion de promouvoir la musique en se produisant avec sa troupe dans un bon nombre de villes européennes : Berlin, Venise, Anvers, Paris, Francfort, Bruxelles, Lyon...
Aussi, le patrimoine musical algérien lui doit le mérite de l'avoir préservé. Cela à travers notamment la composition de 400 oeuvres musicales. «Son souci était d'enregistrer le patrimoine», a indiqué le musicologue Nasser-Eddine Baghdadi. En outre, mis à part ce travail titanesque, Bachtarzi a également apporté des encouragements aux jeunes pour apprendre et perpétuer la musique. Il a, en sus, découvert les jeunes talents tels que Mustapha Skandrani, El Hachemi Guerouabi et Ahmed Wahby. Abordant son apport au théâtre, M.Baghdadi a parlé des adaptations des oeuvres réalisées par le dramaturge et des oeuvres écrites dans les années trente, et qui furent l'objet de censure de la part de l'administration coloniale. Justement à propos du rôle que Bachtarzi a joué dans l'élaboration d'une assise du théâtre algérien, il est nécessaire de souligner l'attrait qu'a exercé sur lui le père des arts. Cela notamment après la rencontre qu'il avait faite avec le comédien Allalou au cours d'un sketch présenté au cinéma Triano, à Alger. Cependant, il n'était pas à son premier essai, car entre 1921 et 1925, il avait fait la tentative de créer un théâtre en arabe littéraire. En ce sens, il a mis en scène deux pièces Fi Sabil El Watan (Pour la patrie) et Feth Al Andalous (La conquête de l'Andalousie).
Cette dernière a été présentée le 18 juin 1923 dans la ville de Blida. Néanmoins, le premier texte écrit par Mahieddine reste El Jouhal El Moudaîn El Ilm (Les ignorants qui se prennent pour des savants).
Ainsi fut la vie de celui dont l'histoire du théâtre et de la musique retient le nom. Il s'éteint le 6 février 1986 à Alger à l'âge de 88 ans.


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