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Bachtarzi chez lui
Publié dans L'Expression le 20 - 12 - 2005

Le hall du Théâtre national d'Alger a vécu une cérémonie émouvante lors de notre passage pour un entretien avec M'hamed Benguettaf: M.Hamdane Bachamar, neveu de Mahieddine Bachtarzi, - dont le lieu porte le nom- , a offert au TNA un portrait réalisé par un jeune artiste . La cérémonie s'est déroulée en présence de M.Rachid Belhocine, président de l'association El Djazaïr el Assima. Est-il utile de rappeler que Mahieddine Bachtarzi est l'un des pères fondateurs du théâtre algérien?
L'artiste, qui est né en 1897 à la Casbah, a d'abord travaillé comme «hazab» dans une mosquée, provoquant l'admiration des fidèles, parce qu'il récitait parfaitement le Coran et qu'il avait une voix extraordinaire. C'est sa rencontre avec Allalou qui marquera le début d'une carrière riche et époustouflante, au cours de laquelle il aura à écrire et à monter des sketches et des pièces de théâtre, ainsi qu'à composer des chansons. Et c'est ainsi que de fil en aiguille, Mahieddine Bachtarzi franchira le pas pour fonder sa propre troupe théâtrale. Il crut bon à ses débuts d'utiliser l'arabe classique, mais devant les résultats décevants, il se résolut à avoir recours à l'arabe dialectal, plus accessible au public.
En outre, Mahieddine Bachtarzi a adapté de nombreuses pièces, qui sont venues enrichir le parcours de l'artiste, dont Fi sabil el watan, ou bien Tarik Ibnou Ziyad. Ces oeuvres à caractère historique étaient complétées par des pièces marquées par l'actualité politique du pays, en cette période coloniale caractérisée par la montée du mouvement nationaliste, comme Aâla nif, Fakou; El khadaïne, et Beni-oui-oui. C'est-à-dire qu'à une époque où le peuple entier, soumis au code de l'indigénat, concentrait tous ses efforts pour la libération du pays, le théâtre a été là pour apporter sa contribution.
Mahieddine Bachtrazi, qui a été un homme de théâtre exceptionnel, a touché à toutes les facettes, écrivant et adaptant des pièces, dirigeant des troupes. Comédien et chanteur doué d'une voix de ténor incomparable, il a, vers la fin de sa vie, consacré son énergie à la formation des nouvelles générations. Quant à ses Mémoires, publiés en deux tomes, ils sont une référence à la fois historique et culturelle.


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