Le Haut Commandement de l'ANP n'avait pas tort lorsqu'à l'occasion de prises de parole de son premier responsable, Saïd Chanegriha, il pointait du doigt la menace qui pesait sur la stabilité du pays. Le chef d'état-major de l'ANP avait, à maintes reprises, évoqué la guerre de 4e génération qui était menée contre l'Algérie. Les Algériens, très sensibles aux mises en garde de l'armée, ont désamorcé de nombreuses cyberbombes lancées au sein du Mouvement populaire. «Djeïch-Chaâb khawa khawa» avait pris, au coeur de la crise institutionnelle, toute sa signification. Cette expression demeure à ce jour, le leitmotiv de millions de citoyens qui ont toujours su, d'instinct, déjouer les «plans hostiles», comme qualifiés dans le dernier éditorial de la revue El Djeïch. Les auteurs de ces plans, dont on devinait l'identité, sont sortis du bois en passant de la virtualité des réseaux sociaux à la réalité cruelle et criminelle des incendies de forêt et l'assassinat abject de Djamel Bensmaïl, un jeune volontaire parti en Kabylie, prêter main forte pour éteindre les feux de forêt. «L'implication du Makhzen, d'une manière ou d'une autre, dans ce crime odieux et impardonnable», est établi. Les recoupements faits par les enquêteurs ont clairement mis en évidence le «lien fort et avéré du Maroc avec les deux organisations terroristes», que sont le MAK et Rachad, impliquées dans les assassinats de 90 Algériens, lors des incendies. C'est dire que le doute ne subsiste plus. La rupture des relations devenait inéluctable. La position ferme de l'institution militaire a été appuyée par le deuxième personnage de l'Etat. En effet, le président du Conseil de la nation, Salah Goudjil, a renvoyé le Maroc à sa véritable nature de pseudo Etat dénué du courage d'affronter l'Algérie, comme le ferait n'importe quel pays digne de ce nom. En choisissant l'épisode de la déclaration menaçante à l'endroit de l'Algérie du ministre israélien des Affaires étrangères, le Moudjahid confond le Makhzen. «Le Royaume est allé jusqu'à permettre à l'ennemi de l'Algérie et des Arabes de menacer l'Algérie depuis son territoire, dans le cadre d'une visite officielle, avec l'assentiment du ministre marocain des Affaires étrangères», a noté le président du Conseil de la nation dans son discours inaugural de la session parlementaire. Manquant de courage d'afficher son opinion, Rabat s'est abaissée au statut de «franchise diplomatique», pour faire dire à un ministre sioniste ce que Mohammed VI avait sur le coeur et n'osait pas l'afficher par peur. Il faut être un Etat couard pour agir de la sorte. Mais ce que le roi du Maroc doit savoir, c'est que «l'Algérie est prête à faire face vigoureusement à toutes les tentatives hostiles visant l'Etat», exprime franchement l'éditorialiste d'El Djeïch, en ne manquant pas de souligner la détermination de l'ANP à «éradiquer les organisations terroristes qui tentent en vain de saper sa stabilité, l'unité du peuple et du territoire». Cette fermeté que partage l'ensemble de la société s'est traduite sur le terrain, à travers l'exceptionnel élan de solidarité en direction de la Kabylie, ce qui a permis de déjouer le plan diabolique et sauver la stabilité du pays. L'échec de Rabat à traduire sa guerre de 4e génération sur le terrain a mis à nu ses desseins funestes. Le président de l'APN, Brahim Boughali, remet le roi à sa place et retient que «le régime du Makhzen a déclaré de manière flagrante son hostilité, en affichant son soutien aux terroristes qui se sont mis au service des agendas du mal visant à disloquer les peuples et les sociétés et à provoquer des conflits ethniques ou idéologiques». Ainsi, en cette rentrée politique, le message de l'Algérie est on ne peut plus clair.
