Le pôle pénal près la cour d' Alger a programmé le réexamen du procès de l'autoroute Est-Ouest à l'audience du 6 janvier 2022. Quelque 22 personnes morales et physiques sont impliquées dans cette affaire dont les groupes chinois Citic-Crcc, japonais Cojal, canadien Sminc, espagnol Isolux Corsan et l'entreprise portugaise Coba, ainsi que l'entreprise suisse Caravantas SA et Pizarrotti. La plupart de ces entreprises ont dû recourir à des intermédiaires et au versement de pots-de-vin pour obtenir des marchés en Algérie. Les accusés dans cette affaire sont poursuivis pour plusieurs chefs d'inculpation, dont «association de malfaiteurs», «corruption et trafic d'influence», «abus de fonction», «blanchiment d'argent», «infraction à la législation et à la réglementation des changes et des mouvements de capitaux de et vers l'étranger», «dilapidation de deniers publics» et «perception d'indus cadeaux». Le coût de l'autoroute Est-Ouest, la plus chère au monde, a connu plusieurs réévaluations depuis l'attribution de sa réalisation, en 2006, au groupe chinois Citic-Crcc et au consortium japonais Cojal. Le montant est passé d'un peu plus de 11 milliards de dollars, arrêté initialement à 13 milliards de dollars. 17 ans après son lancement, le projet n'est toujours pas achevé. L'ancien ministre des Travaux publics Amar Ghoul, arrêté et incarcéré en juillet 2019, dans le cadre d'affaires de corruption, n'avait été interrogé, par le juge d'instruction, en 2009, que par écrit, en tant que témoin. Ce dernier avait nié en bloc sa responsabilité dans les irrégularités qui ont entaché l'attribution dudit projet. L'ancien président du TAJ a été auditionné plusieurs fois par le juge d'instruction près la Cour suprême et celui du pôle pénal financier et économique près le tribunal de Sidi M'hamed. Le second s'est penché, en 2019, sur la suppression du cahier de charges par les autorités algériennes de l'exigence de l'expérience dans la réalisation de l'autoroute aux normes, pour permettre au groupe chinois Citic-Crcc, spécialisé dans le bâtiment et les chemins de fer, de participer à la réalisation de ce projet. Cette affaire a été programmée pour être rejugée après l'acceptation du pourvoi en cassation introduit devant la Cour suprême. Le 10 juin dernier, le réexamen de cette affaire a été ajourné «en raison de l'absence de l'ensemble des accusés à l'audience, dont l'accusé principal, Chani Medjdoub établi au Luxembourg et le représentant des entreprises étrangères». Pour rappel, le tribunal criminel d'Alger avait prononcé, en mai 2015, des peines de prison ferme allant de 10 ans à l'acquittement, contre une amende de cinq millions de dinars a été infligée à chacune des sept entreprises étrangères impliquées dans cette affaire. Une peine de 10 ans de réclusion criminelle assortie d`une amende de trois millions de dinars ont été requises contre le principal accusé, Chani Medjdoub. Une peine d'emprisonnement ferme de 10 ans assortie d'une amende de trois millions de dinars a été également prononcée contre Mohamed Khelladi. Par ailleurs, Hamdane Rachid Salim, (cadre au ministère des Travaux publics), a été condamné à une peine de sept ans de réclusion et à un million de dinars d`amende. L'homme d'affaires, Abou Tadj Eddine a écopé de la même peine, assortie d'une amende de 3 millions de dinars. Par ailleurs, le tribunal a ordonné la confiscation des biens mobiliers, immobiliers et comptes bancaires de Chani Medjdoub, ainsi que ceux de Mohamed Khelladi.