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Les défis de la nouvelle politique
Subventions en Algérie
Publié dans L'Expression le 30 - 10 - 2021

Dans son Plan d'action, le gouvernement a fixé l'objectif de cibler les subventions. Cette présente contribution est une brève synthèse, d'une brûlante actualité, d'un rapport réactualisé remis à l'ancien gouvernement le 14 septembre 2012 dont les recommandations n'ont jamais été appliquées. Une politique des subventions ciblées suppose une autre gouvernance et un système d'informations fiable en temps réel, système qui s'est effrité Pour preuve les déclarations contradictoires sur la masse monétaire au niveau de la sphère informelle et contrôlant une masse monétaire hors banques, selon les informations données par le président de la république lors de sa conférence de presse, fin 2020 entre 6100 et 10.000 milliards de dinars soit au cours de 137 dinars un dollar entre 44,52 et 72,99 milliards de dollars pour un PIB en nette diminution en 2020 de 160 milliards de dollars et selon le FMI de 153 milliards de dollars pour 2021. Au niveau des subventions, le PLF2022 fait ressortir un montant qui avoisine en moyenne 3.250 milliards de dinars par an sur la période 2012-2017 (soit environ 19,3% du PIB) ce qui représente entre 30 et 41 milliards de dollars en fonction de la fluctuation du taux de change. Pour les prévisions 2022, en plus de l'alimentation des caisses de retraite et de retenir 3% de la taxe pétrolière ce qui donne environ 63 milliards de dinars., les subventions implicites, constituées notamment de subventions aux produits énergétiques et des subventions de nature fiscale, représentent environ 80% du total des subventions et que les subventions explicites représentent un cinquième du total des subventions.
Des projets créateurs de richesse
Le montant des subventions est contremandé par la dévaluation du dinar, où la loi de finances prévisionnelle PLF2022 prévoit une dépréciation progressive par rapport au dollar, de 149,3 dinars un dollar en 2022, 156,8 en 2023 et 164,6 en 2024, posant le problème du fait de l'extériorisation de l'économie algérienne dont le taux d'intégration ne dépasse pas 15% des impacts d'actions spéculatives sur les devises, sur le taux d'inflation qui constitue une épargne forcée, et de l'opportunité du lancement de projets créateurs de valeur ajoutée dont le retour en capital est à moyen et long terme.
Pour le PLF2022, le montant des subventions est estimé à 1942 milliards de dinars, 14,17 milliards de dollars au cours d'octobre 2021, soit 19,7% du budget de l'Etat contre 24% en 2021 et 8,4% du PIB. Sans entre exhaustif, nous avons les subventions du prix du pain, de la semoule et du lait où bon nombre d'Algériens vivent dans la pauvreté se nourrissant essentiellement de pain et de lait ce qui traduit une fracture sociale. Les subventions octroyées coûtent au Trésor public un différentiel qui reste mobile en fonction des fluctuations du prix d'achat de la matière première sur les marchés mondiaux. Toutefois, le Trésor public paie ce différentiel, quel que soit son niveau. Les subventions les plus importantes supportées pat le Trésor sont les subventions des carburants et de l'électricité. L'Algérie est classée parmi les pays où le prix du carburant est le moins cher au monde. Mais conserver cette politique coûte de plus en plus cher.
Les différentes formes de subventions
Les subventions de l'eau, renvoyant au problème de la tarification de l'eau qui se pose, à peu près, dans les mêmes termes que les carburants. Son prix de cession demeure faible malgré des coûts croissants (investissement additionnel) plus importants pour l'eau dessalée qui nécessite de lourds investissements, problème aggravé par les déperditions du réseau de distribution (45 à 50% de pertes, en moyenne nationale), le différentiel étant payé par l'Etat. Pour le système de santé, les subventions supportées par l'Etat sont importantes... Pour le transport, il n'y a pas uniformité devant distinguer le transport par rail subventionné, des autres moyens. Pour Air Algérie, du fait d'une gestion défectueuse et de sureffectifs les coûts sont de loin plus élevés par rapport aux normes internationales.
Nous avons la charge financière du transport des étudiants, de la restauration et de l'hébergement des étudiants internes sans distinction ce qui se répercute sur la gestion des OEuvres universitaires comme les frais de la carte d'abonnement annuel du transport universitaire où le prix de la restauration, date des années 1970. Qu'en sera-t-il avec plus de 3 millions d'étudiants horizon 2025. Nous avons les exonérations fiscales et de TVA accordées par les différents organismes d'investissement (Andi, Ansej) y compris pour les entreprises étrangères, dont il conviendrait de quantifier les résultats par rapport à ces avantages (exportation et création de valeur ajoutée interne) les subventions à travers les OEuvres sociales des CEM et des lycées? À cela s'ajoutent les assainissements répétés aux entreprises publiques qui ont coûté au Trésor public, selon un rapport du Premier ministère, repris par l'APS, le 1er janvier 2021, ces trente dernières années, plus de 250 milliards de dollars de quoi créer tout un nouveau tissu productif et dont plus de 80% sont revenus à la case départ et les différentes réévaluations qui selon le Premier ministre ont été évaluées entre 2005-2020, à 8 900 milliards de dinars soit au cours moyen de 135 dinars un dollar environ 66 milliards de dollars: continuer sur cette voie est un suicide collectif Il ne faut pas se tromper de cibles pour paraphraser les stratèges militaires. Il ne faut pas se focaliser uniquement sur les subventions mais revoir la gouvernance actuelle pour plus de cohérence et de visibilité de la politique économique et sociale, une lutte contre la corruption et les surcouts et concilier l'efficacité économique avec la cohésion sociale. Aussi, se pose cette question stratégique pour l'Algérie avec la chute du cours des hydrocarbures, l'Etat pourrait ne pas avoir les moyens de continuer à subventionner certains produits alimentaires, comme se pose actuellement l'alimentation des caisses de retraite le déficit approchera les 700 milliards de DA, fin 2021. Le recours à la planche à billets est-elle la solution? L'instauration d'une Chambre nationale de compensation indépendante, devrait permettre des subventions ciblées, par un système de péréquation intra socioprofessionnelle et interrégionale. Aussi, il y a lieu d'éviter les effets d'annonce car cette opération est techniquement impossible, sans un système d'information fiable en temps réel, mettant en relief la répartition du revenu national par couches sociales et par répartition régionale pour éradiquer les zones d'ombre: quelle est la répartition spatiale des richesses en fonction des populations; combien de personnes et d'entreprises payent leurs impôts en fonction de leurs revenus réels; combien sont-ils à percevoir moins de 20 000 DA par mois net? Combien sont-ils à toucher entre 30 000 et 50 000 DA; combien sont-ils à être payés entre 50 000 et 100 000 DA et combien 200 000 dinars et plus?
Le mythe de l'efficacité économique
En Algérie, de celui qui gagne le Snmg au chef d'entreprise national ou étranger, bénéficient des prix subventionnés, n'existant pas de système ciblé de subventions. Pour le pouvoir algérien, ne voulant pas de remous sociaux, les subventions, tant qu'il y a la rente des hydrocarbures, constitue un tampon pour juguler la hausse des prix internationaux, avec ce retour à l'inflation car en dehors des subventions, le taux d'inflation réel dépasserait largement 10%. Ainsi, toutes les lois de finances de 2 000 à 2022, proposent des mesures qui ont pour finalité de pérenniser la politique de l'Etat, en matière de subvention des prix des produits de large consommation. Or, comme je l'ai analysé dans plusieurs contributions nationales et internationales, le montant des subventions et des transferts sociaux par an, très important par rapport au PIB, a eu un impact peu perceptible au niveau de la population. Les subventions généralisées faussent l'allocation rationnelle des ressources rares et ne permettent pas d'avoir une transparence des comptes, fausse les normes de gestion élémentaires. Les prévisions, tant au niveau micro que macroéconomique, aboutissent au niveau des agrégats globaux (PIB, revenu national) à une cacophonie additionnant des prix du marché et des prix administrés. Ils découragent la production locale avec un gaspillage croissant des ressources financières du pays. Comme se pose cette question stratégique: qu'en sera-t-il avec après le dégrèvement tarifaire pour les zones de libre-échange avec l'Afrique, le Monde arabe et avec l'Europe horizon dont la révision de certains articles est toujours en négociation sans compter la volonté affichée récemment par le ministère du Commerce d'une éventuelle adhésion à l'OMC. Les produits énergétiques sont également concernés notamment par la suppression de la dualité du prix du gaz et en rappelant que pour pouvoir exporter, il faut des entreprises publiques et privées compétitives en termes de coût/qualité. La faiblesse des exportations hors-rente, le dérapage accéléré du dinar officiel, pour combler artificiellement le déficit budgétaire avec un impact inflationniste, le cours officiel pourrait dépassant les 137 dinars un dollar et 159 dinars un euro et avec la levée des restrictions de voyage et la baisse des réserves de change (44 milliards de dollars, fin juin 2021, et se pose cette question les réserves d'or de 173,6 tonnes d'environ 11 milliards de dollars en mai fin 2021 sont-elles incluses dans les réserves de change?) et l'allocation devises dérisoire, le cours sur le marché parallèle pourrait être 300 DA courant 2022 contre plus de 210 DA un euro, cours, achat, début. Car selon les données du ministère du Commerce sur les 3,1 milliards de dollars d'exportation, hors hydrocarbures, les neuf premiers mois de 2021, plus de 75/80% sont des dérivées d'hydrocarbures et des produits semi-finis, où pour avoir la balance nette en devises pour l'Algérie, il faudrait soustraire toutes les exonérations fiscales et toutes les matières premières importées en devises.
En résumé, malgré les tensions financières où le déficit budgétaire pour les prévisions de la loi de finances 2022 s'élèvent à 4175,21 milliards de dinars, soit 30,47 milliards de dollars au cours d'octobre 20211, les tensions sociales, tant qu'il y a la rente, sont atténuées artificiellement grâce aux recettes des hydrocarbures qui permettent des subventions et transferts sociaux, mais mal gérés et mal ciblés, qui ne profitent pas toujours aux plus démunis. Les recettes des hydrocarbures traditionnels qui permettent les subventions généralisées, au nom d'une paix sociale fictive, pourraient s'épuiser à l'horizon 2030, au moment où la population algérienne sera d'environ 50 millions d'habitants. Il y a urgence de dépasser le statu quo actuel suicidaire par l'émergence d'une économie hors hydrocarbures et ce, pour le bien-être de l'Algérie et des générations futures, mettant fin au cancer de l'économie de la rente qui se diffuse dans la société par des subventions généralisées et des versements de traitements sans contreparties productives. Face à la concentration excessive du revenu national au profit d'une minorité rentière, renforçant le sentiment d'une profonde injustice sociale, l'austérité n'étant pas partagée, la majorité des Algériens veut dans sa totalité et immédiatement sa part de la rente, reflet du divorce Etat / citoyens, quitte à conduire l'Algérie au suicide collectif. Or, une nation ne peut distribuer plus que ce qu'elle a produit quitte à aller vers la dérive économique et sociale.


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