«Je suis revenu pour sauver le Mouloudia», a affirmé Youcef Djebbari. Ce dernier, ayant occupé le poste de président intérimaire, suite au retrait de confiance à Tayeb Mehiaoui, signe son retour officiel. Il vient d'être désigné au poste de président du conseil d'administration de la SSPA/MCO à l'issue de l'Assemblée générale ayant regroupé, en fin de journée de lundi, les actionnaires de cette entreprise sportive. Saura-t-il épargner la relégation au club se trouvant dans le case rouge? L'élection de Djebbari survient après le refus catégorique d'Ahmed Belhadj, dit «Baba», de prendre en main les rênes du club, en raison des dettes pour lesquelles il (le club) est redevable. Il s'agit essentiellement des dettes réclamées par les joueurs auprès de la commission de résolution des litiges (CNRL). En fait, le club croule sous ces redevances devenues à la longue un lourd fardeau difficile à supporter. Elles sont, en tout, de l'ordre de 21 milliards de centimes. Les spécialistes sont unanimes à dire qu'à l'instar des autres clubs du pays, évoluant en Ligue 1 et Ligue 2, la société hamraouie est financièrement en faillite. À défaut d'investissements dans divers domaines, les dirigeants de ces clubs sont placides, attendant, voire plus revendiquant, les subventions de l'Etat. C'est le cas d'ailleurs du Mouloudia. Son ex-président, «Baba», dira: «Le wali nous a promis de l'argent pour régler la question des dettes réclamées par les joueurs.» D'autres réclament des solutions salutaires en remettant la gestion de ces équipes aux sociétés nationales. Là est toute la problématique posée: quand est-ce que ces responsables chasseront de leurs esprits cette idée de la gestion patriarcale de l'Etat et ses entreprises? Ces clubs sont, depuis 2010, rentrés dans le professionnalisme. Leurs dirigeants sont appelés à investir au lieu de se lamenter en quête de l'argent du contribuable. Faute de quoi, les solutions, selon des spécialistes, sont claires comme de l'eau de roche. «Que ces responsables jettent l'éponge et remettent la gestion des clubs aux compétences en ouvrant le capital de ces entreprises sportives.» Le cas du Mouloudia d'Oran est, depuis plus d'une décennie, édifiant. Ce club, lancé dans ce professionnalisme comme tous les autres clubs d'élite, en 2010, peine à boucler chaque saison sportive. Plus que ça, si les textes régissant le football sont explicites, ces textes sont totalement bafoués, voire plus, entièrement transgressés. Sinon comment interpréter le fait que la direction de ce club n'a, depuis plusieurs années, pas réussi à établir le bilan financier du club? Pourquoi donc toutes ces facilitations accordées à des clubs qui ne gagnent rien? Bien au contraire. Ils sont dépensiers à outrance. Ces questions reviennent très souvent sur les lèvres des analystes sportifs et les responsables du football. Faute est de constater que des mesures appropriées sont encore loin d'être prises. Il y a anguille sous roche.