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Une tâche très lourde qu'il faut assumer
Innovation et neurosciences en Algérie
Publié dans L'Expression le 14 - 05 - 2022

Le Premier ministre a installé, le 26 mars 2022, un nouveau Conseil appelé, cette fois, Conseil national de la recherche scientifique et technologique. Son mot-clé: l'innovation. Lorsque la Dgrsdt l'évoque, elle scrute la pluridisciplinarité. Or, à l'aune de ce qui se fait selon la norme universelle, lorsqu'un nouveau concept est introduit dans les discours, il faut le définir, l'expliquer dans ses références et son contexte, appel fait aux experts sur titres. Or, en Algérie, la science «se décrète», sans le recours à l'expertise ès qualité.
Cet article en démontre les écueils, qui vont accélérer le retard socio-économique, lequel est justifié par la notion d'importation, source de corruption. Aux fins de son application avisée au terrain du besoin, lui-même scientifiquement étudié, définir un concept constitue le point de départ pour le recréer dans un contexte nouveau, afin qu'en apparaisse l'apport novateur à l'international, aux fins de son exportation. Ainsi, «l'innovation c'est le processus d'influence, qui conduit au changement social et dont l'effet consiste à rejeter les normes sociales existantes et à en proposer de nouvelles» (Larousse, 2022); «L'innovation c'est la capacité de trouver des solutions, de mettre de nouvelles idées en oeuvre d'un point de vue pratique en réponse à la complexité de projets de toute taille» (Wikipedia, 2022); «L'innovation désigne l'introduction, sur le marché, d'un produit ou d'un procédé nouveau ou significativement amélioré par rapport à ceux précédemment élaborés par l'unité légale» (Insee, 2020). Ceci amène à distinguer trois dichotomies novatrices.
Innovation-importation
En Algérie, le concept de pluridisciplinarité est un voeu pieux. La création, il y a moins de 30 ans en pays développés, du courant des neurosciences cognitives ou sciences de l'Homme intelligent, a un objectif économique. Née au milieu des années 70 en Algérie, la recherche scientifique orthophonique nous l'a fait découvrir: l'objet en est l'intelligence (humaine, industrielle et artificielle), dont le fruit est exporté ou importé, en économie. Et l'orthophonie c'est justement le soin des pathologies del'expression de l'intelligence par le langage et ses supports acoustiques-voco-auditifs.
L'idée, c'est que, pour approcher valablement l'intelligence exportatrice, il faut mettre en branle un maximum de sciences, permettant la compréhension de l'Homme, dans son exhaustivité et son fonctionnement aux fins d'en optimiser la productivité. Ceci fait déboucher sur l'idée, non moins novatrice, d'intégrer les sciences humaines et sociales dans les sciences médicales et réciproquement, car la vie, c'est un cycle qui se réitère. Ayant évolué indépendamment, les sciences ont atteint leurs limites et des recoupements se font aujourd'hui, spontanément entre elles, question de survie. Créer les neurosciences en Algérie, à l'instar de la Russie, la Chine, les USA et l'Europe pour intégration dans le modèle économique moderne et devenir compétitif, nous est, en effet, suscité par la recherche en orthophonie, car c'est la seule science qui croise les trois sciences de base de l'Homme: linguistique, médecine et psychologie. Une synthèse de toutes les sciences, amène à postuler que, sous-tendues par les sciences exactes et technologiques (biophysique, biochimie, imagerie...), les sciences médicales tendent, aujourd'hui, à intégrer les SHS, à l'intérieur du courant actuel des «neurosciences cognitives». Les fonctions cognitives permettant l'expression de l'intelligence par le langage de 0 à 06 ans, étape de l'acquisition et par la langue de 06 ans jusqu'à la fin de la vie, étape des apprentissages, sont logées dans le cerveau. De-là découle le raisonnement sur la transdisciplinarité.
Comme en médecine, les techniques orthophoniques, sont scientifiquement justifiées par la psychologie et la linguistique cognitives, sans exclure les sciences exactes (acoustique en surdité et en phoniatrie, informatique et intelligence artificielle en E-santé: le logiciel thérapeutique, le TAL et l'imagerie. Ceci laisse donc prévoir ma réaction à l'égard de la prévalence faite des sciences exactes et technologiques, par la Dgrsdt et les Hauts Conseils, sur les SHS. Nos chercheurs ne sont pas des robots ni des applicateurs de formules, sans âme ni savoir les écrire et les transmettre! S'il n'y a pas l'esprit et l'éducation depuis le primaire, à l'âge cognitif piagétien de la fonction hypothético-déductive (4 à 12 ans) pour raisonner, créer des hypothèses, analyser et recevoir la technologie universelle afin d'en tirer une innovation à l'âge adulte, les brevets énumérés ne resteront que le résultat du parcoeurisme, qui emplit l'école et l'université et donc, qu'une source d'investissements budgétivores, sans objectifs ni impact socio-économiques.
En outre, nos entreprises préfèrent importer la technologie, plutôt qu'exploiter la science des jeunes Algériens, qui finissent en diaspora. Ceci veut dire que l'avenir innovateur en Algérie sera l'enseignement-recherche en sciences de l'homme car bientôt la dichotomie sciences médicales / sciences humaines n'aura plus de sens.
La médecine n'est pas une science animale, c'est une science humaine et c'est le syntagme au pluriel «sciences» de l'homme, qui fait fureur en pays avancés, aujourd'hui et pour le futur de toutes les sciences.
Une science explicative
Innover n'est point s'enorgueillir de l'assemblage des pièces d'un drone, d'un robot ou d'une voiture ni digitaliser le système de santé, ce qui s'apparente à du mimétisme! C'est plutôt, à partir de l'international, créer quelque chose, qui n'existe pas ailleurs et qui fera avancer la recherche en Algérie et ailleurs. Décrire un problème ne suffit pas, il faut le résoudre. En SHS, le «social humain», c'est le symptôme, le comportement et un comportement, on ne peut que le décrire pour en dégager des classifications; tout est ordre. Ceci, pour l'expliquer, puis pouvoir le prendre en charge ou le prévenir, de façon scientifique en cas de dysfonctionnement.
En SHS, il faut donc aller vers le cognitivisme, puisque le déterminant du comportement c'est l'intelligence, commandée par le cerveau.
L'universitaire est un chercheur, il explique le fait observé et tout traitement symptomatique provoque la récidive, voué à l'échec et l'innovation ne pourra pas avoir lieu.
Les sujets de thèse que j'ai pu sauver décrivent, d'autres expliquent, d'autres rééduquent ou préviennent le déficit du comportement voco-verbal. Le comportement propre à la psychologie, c'est la psychopathologie, comme la névrose, l'hystérie ou la dépression. Le comportement propre à la neurobiologie, c'est le comportement cellulaire.
Le comportement propre à l'entreprise, c'est celui collaboratif. Le comportement propre à la physique quantique, c'est celui de l'électron.
Le comportement propre à l'intelligence artificielle, c'est le E-commerce le E-business. Ainsi l'actuelle décennie ou behavior decade circonscrit le courant neuroscientifique et l'Urnop est interdite de les créer en Algérie... Mais, le peu de projets sauvés suffisent à renverser l'ordre préexistant et c'est le pas innovateur, que nous voulions justement réaliser, il y a plus de 40 ans.
Ce modèle pluridisciplinaire science descriptive / science explicative a d'ailleurs été repris par l'ex-Dgrsdt, M. Aourag, dans sa conférence du 08 mai 2021, inscrite dans le cadre des activités de l'Académie des sciences et technologies. Je signale toutefois, qu'il l'a appliqué aux sciences exactes, mais de façon historique et philosophique, sans en proposer des exemples d'application, «idée» donc sans impact socio-économique.
La valorisation des neurosciences par la Dgrsdt n'est donc pas encore à l'ordre du jour, prône-t-elle l'innovation dans la pluridisciplinarité et le projet socio-économique..., mais, opte-t-elle, paradoxalement, pour le financement du projet sociologiste-descriptiviste du symptôme, à l'heure du cognitivisme explicatif du symptôme social.
Ainsi, par cette modélisation du concept de pluridisciplinarité, notons que si le concept de neurosciences cognitives est né en Europe et en pays anglo-saxons, il n'en demeure pas moins qu'en Algérie, il fait l'objet d'une révision créative et non d'une importation mécanique, sans leur adaptation au contexte algérien. Ses applications sont menées sur le terrain de la pratique, de l'enseignement et de la recherche scientifique en orthophonie.
Des pays modernes et scientifiques comme le Canada, priorisent d'ailleurs leurs revues nationales sur leurs revues internationales, du simple fait qu'elles résolvent leurs problématiques canadiennes. Il est donc regrettable qu'en Algérie, nos décideurs demeurent obnubilés par l'expertise du chercheur étranger ou, pire, du chercheur algérien resté à l'étranger grâce à son bénéfice d'une bourse, puis «ramené sur un tapis rouge», comme fabuleux expert des comités et agences nationales! Oui pour la contribution de la diaspora à l'expertise en Algérie, mais pas à l'exclusion de ceux-là, qui, malgré leur CV international, ne se sont pas exilés, affrontant le sabotage constant de leurs compétences à innover.
Vaincre le charlatanisme
L'adaptation au contexte plurilingue et socio-culturel des techniques diagnostiques, thérapeutiques et préventives des pathologies de la communication ou neurolinguistique, est un autre volet innovation-création né aux années 70-80. Depuis l'indépendance, le seul test diagnostic, qui existe en Algérie, c'est le MTA (1991-2002), résultat du Projet Cmep avec le Cnrs toulousain 91MDU177, que j'ai co-dirigé avec l'auteur-même de la batterie originelle, le MT86, publiée à l'ortho-édition en 1992. En effet, le charlatanisme n'a pas longue vie et sans test diagnostics, il n'y a ni recherche ni enseignement ni soin orthophoniques!
Ainsi, les orthophonistes, s'ils se veulent chercheurs pour réaliser un soin scientifiquement fondé, doivent s'atteler d'extrême urgence, à élaborer des protocoles linguistiques, acoustiques, phonologiques et phonétiques cliniques, adaptés aux systèmes linguistiques algériens: protocoles pour laryngectomisés, listes d'intelligibilité pour démutisation de l'enfant sourd implanté ou pas, protocoles pour les pathologies d'acquisition et d'apprentissages, pour les aphasies, les dysphasies, l'autisme, l'IMC, les bégaiements,... La tâche est certes très spécialisée et très lourde, car elle convoque une sérieuse formation en linguistique et en sociologie, mais il faut l'assumer, pour se mettre à jour de la réalité!
La débandade des faux doit cesser, penser pouvoir importer l'orthophonie de l'étranger est assez stupide et les prises en charge médicales en France pour les chanceux, ne sont qu'un beau gaspillage, sachant que le MTA est sollicité par les Cnrs et CHU français en vue de soigner leur patient arabophone ou kabylophone. Tout cela est donc bien de l'innovation-création.
Je suis partie d'une étude scientifique du besoin socio-économique algérien et en plus, il fallait déconstruire le faux que j'ai trouvé en 1979, une frauduleuse option de 02 ans, de la licence de psychologie, instaurée par une institutrice française en 1977-1978, pour indigènes et, simultanément, construire le juste, en créant la méthodologie d'adaptation des techniques cliniques au réel algérien, assortie de celle de la pluralité des spécialités de l'orthophonie, qui fera son autonomie en un département, le tout intégré dans le Modèle des neurosciences actuelles, ce que nul n'a fait.


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