L'Algérie commence tout juste à se remettre du fléau de la corruption. Un tsunami qui a mis à nu un système dont la gestion des affaires de la nation reposait sur la rapine et la prédation. Un fléau qui avait gangrené les institutions et le sommet de l'Etat qui s'est érigé en culture. Des sommes astronomiques sont détournées, des fortunes colossales se sont constituées jusqu'à assécher les caisses du Trésor public. Des affaires de corruption, de dilapidations des deniers publics en cascade, incroyables, ont montré que les caisses du pays ont été bel et bien mises à sac, carrément pillées. Trois ex-Premiers ministres, des ministres, des responsables de partis, de hauts fonctionnaires, des officiers supérieurs de l'armée, des chefs d'entreprise... se sont retrouvés sous les verrous. Une conséquence directe des marches pacifiques historiques de février 2019, uniques dans les annales de l'Algérie indépendante. Elles ont permis l'ouverture de la boîte de Pandore. Des procès retentissants liés à la corruption se sont tenus. Ils ont mis la justice sur les dents. Avec des affaires à la pelle qui n'ont cependant pas refroidi son ardeur. La cadence est maintenue. Le pôle pénal économique et financier et la cour de justice d'Alger ont connu une intense activité dans le domaine de la lutte contre la corruption, a indiqué, jeudi dernier, le président de cette juridiction, Kamel Ghazali, appelant à la poursuite des efforts en matière de traitement de ce type d'affaires et d'exécution des jugements définitifs. «La lutte contre la corruption est l'un des principaux axes auxquels l'Etat accorde un intérêt particulier», a rappelé ce haut magistrat saluant le travail colossal accompli par le pôle économique et financier, et la cour de justice d'Alger aux niveaux national et international, à travers l'activité judiciaire intense qu'ont connue ces deux juridictions dans le cadre du traitement de ce type d'affaires et de l'exécution des jugements définitifs. Il faut rappeler que la lutte contre la corruption sous toutes ses formes a été érigée par le président de la République en nécessité absolue pour restaurer l'autorité de l'Etat et regagner la confiance des citoyens. En prêtant serment le 19 décembre 2019 Abdelmadjid Tebboune a placé la lutte contre la corruption au rang de priorité mettant en exergue sa détermination à mettre fin à l'impunité. Le chef de l'Etat a ordonné, tout récemment, la création d'une Agence nationale chargée de la récupération des biens et fonds confisqués, lors d'une réunion du Conseil des ministres qu'il a présidée le 11 septembre 2022. «La Justice est le seul et unique pouvoir habilité à se prononcer sur les affaires de corruption. Elle est la seule et unique source chargée de la mise en place des mécanismes judiciaires de prévention de la société contre ce fléau», a déclaré à cette occasion le premier magistrat du pays. «La consolidation de l'arsenal juridique de lutte contre la corruption s'accompagne d'un engagement de protection des responsables intègres», avait précisé le locataire du Palais d'El Mouradia, le 25 septembre 2021. Autant de mécanismes dont bénéficiera la justice qui assure qu'elle a sévi et continuera de sévir d'une main de fer contre ceux qui ont pour objectif de mettre à mal les institutions et l'économie du pays. Les tribunaux ont traité les actes criminels dont les auteurs ont cherché à semer la panique et le chaos avec rigueur, la justice a fait preuve de fermeté face à la diffusion de fake news et de discours haineux, en veillant à la protection de l'économie nationale, a souligné le président de la cour de justice d'Alger qui s'est exprimé à l'occasion de l'ouverture de l'année judiciaire. Le bilan de l'activité de la cour et des tribunaux sous sa juridiction, durant la période allant d'octobre 2021 et mi-octobre 2022 indique que 70 320 affaires ont été tranchées au civil et 99 271 au pénal. La justice a encore du pain sur la planche...