La chambre d'accusation près la cour d'Alger devait statuer hier sur l'appel interjeté par le parquet des ordonnances du juge d'instruction dans une lourde affaire de corruption. Elle impliquait trois anciens Premiers ministres et huit autres ministres, ainsi que des walis et d'autres cadres. Le dossier en question devrait être renvoyé devant le pôle pénal spécialisé de Sidi M'hamed. Néanmoins, le parquet avait requis la poursuite de l'instruction et interjeté appel des ordonnances de non-lieu prononcées en faveur de l'ancien wali d' Alger, Abdelkader Zoukh, l'ancien wali de Constantine, Hocine Wadah ainsi que d'autres accusés. Le dossier a été transféré au parquet par le juge d'instruction près la troisième chambre du pôle pénal économique et financier de Sidi M'hamed au début du mois en cours. Cependant, le parquet a requis l'annulation de l'ordonnance comportant un non-lieu en faveur de l'ancien wali d' Alger, Abdelkader Zoukh. À titre de rappel, la chambre d'accusation près la cour d' Alger avait reporté l'examen du dossier, prévu le mardi dernier, sur demande de la défense. Sur la longue liste des accusés figurent les trois anciens Premiers ministres sous le président déchu, le défunt Abdelaziz Bouteflika, à savoir Ahmed Ouyahia, Adelmalek Sellal, Noureddine Bedoui ainsi que plusieurs ministres dont l'ex-ministre de l'Industrie, Abdeslam Bouchouareb, l'ex-ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, l'ancien ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, Abdelhamid Temmar, l'ex-ministre de la Poste et des Télécommunications, Houda Imane Feraoun, les deux ex-ministres des Ressources en eau, Hocine Necib et Arezki Berraki et l'ex-ministre des Finances, Mohamed Loukal, également ancien gouverneur de la Banque d' Algérie. L'ex- wali de Jijel, Ali Bedrici est également poursuivi dans le cadre de cette affaire. Les deux walis de Constantine et d'Alger, respectivement Hocine Wadah et Abdelkader Zoukh ont bénéficié d'un non-lieu, une ordonnance du juge d'instruction qui avait fait l'objet d'appel de la part du procureur de la République près le pôle pénal économique et financier de Sidi M'hamed à Alger. D'après le journal Echourouk, les mis en cause sont poursuivis pour, entre autres chefs d'inculpation, «dilapidation de deniers publics», «abus de fonction», « passation de marchés publics et octroi d'indus avantages en violation de la législation et la réglementation en vigueur»....etc. Le dossier présenté devant la justice porte sur la passation de marchés publics relatifs aux multiples projets à l'exemple du projet de grand transfert d'eau à partir du barrage de Beni Haroun(Mila) vers la wilaya de Batna sur près de 200 km, attribué au gré à gré à l'entreprise KouGC des frères Kouninef. La transaction a été signée par la commission sectorielle présidée par le secrétaire général du département des ressources en eau . Le dossier porte également sur le contrat liant Algérie télécom à la Sarl Mobilink des frères Kouninef, ayant causé d'énormes pertes à Algérie telecom.