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Taous et Mustapha ou l'appel du pays
«CONTE» D'AUJOURD'HUI
Publié dans L'Expression le 25 - 07 - 2006

Le clinquant et les lumières de Paris semblent s'estomper devant les vérités.
Dans la Kabylie apaisée et promise au développement, avec les avancées sur ce front comme elle sait si bien le faire, ce sont les groupes d'émigrés que l'on rencontre aussi bien dans les villages que dans les villes de la région. Ils sont venus de Saint-Denis, de Paris, de Nanterre, de Lille ou encore de Lyon et autres régions françaises pour une période de retrempe dans la terre des ancêtres. Avec l'été et les fîgues fraîches ainsi que l'eau de source bue à la gargoulette après un copieux couscous, ce sont les soirées interminables à Tadjemaït et aussi les préparatifs pour la fête du fils ou de la fille. C'est que, émigré ou beur de seconde génération, les parents tiennent à ce que la fille surtout convole en justes noces au pays.
Un mariage au pays
Avec les valises bourrées de cadeaux aux parents restés au bled, les familles émigrées tentent de garder ce lien avec le pays, un lien qui est de plus en plus ténu mais que l'on tient à revivifier. La fille, accompagnant les parents dans ce village de Kabylie qu'elle n'a connu que lors des vacances d'été, se demande si finalement sa décision est la bonne. Inès ou encore Christine comme l'appellent ses camarades du quartier de Courbevoie où elle habite depuis sa tendre enfance est en plein questionnement. Ce «fiancé» du pays est-il vraiment son rêve? Beau, de belle taille, svelte et l'allure sportive, Chérif apparaît tout à son avantage dans cette tenue de «dandy». la chemise ouverte sur un poitrail velu et large aux muscles bien développés sentant bon l'homme qui ne refuse pas l'effort. A comparer à ces gringalets de la cité, Chérif fait vraiment homme. Le regard doux et la personnalité posée, il fait frémir son coeur de jeune femme. Mais la réserve de l'homme, sa timidité due certainement à son éducation et surtout sa retenue font que Inès se pose des questions. Le jeune couple qui a fait connaissance depuis déjà trois ans semble quelque peu disjoint. Chérif est prêt à aller vivre auprès de sa belle-famille même si cela lui coûte beaucoup. Installé au pays avec un travail intéressant et un appartement en ville, Chérif n'avait qu'un rêve: acquérir une voiture. Mais voilà, le hasard a voulu qu'il rencontre Inès, une fille du village, dont le père Dda Smaïl est un parent éloigné. Tout a commencé comme un jeu, Chérif essayant d'expliquer à Inès combien malgré tout il fait bon vivre au pays du soleil. Eros veillait et a décoché ses flèches atteignant les deux jeunes gens qui entreprirent alors de nouer une relation des plus tendres. C'est donc une suite logique des choses que ce mariage va se dérouler au pays. Inès a exigé et obtenu de son amoureux qu'il la suive à Courbevoie. C'est avec plein de regrets que le jeune homme accepta avec cette peur de se voir confronté à une vie à laquelle il ne s'attendait pas. Contrairement aux autres jeunes gens, Chérif appréhende l'étranger, surtout qu'il sait ce qu'il va perdre en Algérie et ignore ce qu'il pourrait trouver en exil. Il a fallu toute la diplomatie de Dda Smaïl pour que le jeune Chérif accepte d'aller vivre en France. Il est vrai que depuis la mort de sa vieille mère, Chérif est resté quasiment seul au monde. Son unique soeur Louiza est mariée depuis des années et est toute à son foyer. Aussi, c'est avec une certaine appréhension mêlée de joie que Chérif s'apprête à célébrer ses noces avec Inès. La maison de Dda Smaïl ressemble à une véritable ruche, les femmes du village sont toujours là à essayer de se renseigner et satisfaire leur curiosité. Le mariage s'annonce comme un événement plein d'agréables surprises pour tous. Dda Smaïl ayant promis pour tous une fête inoubliable. C'est que le vieux tient à soigner son image au village. Jusqu'au cheikh de la mosquée, qui est gratifié d'un mirifique cadeau lors des fiançailles et qui attend la célébration du mariage, car Dda Smaïl lui avait promis une montre de poche de valeur.
La maisonnée était sens dessus dessous et la vieille Tassadit, la mère d'Inès, était aux anges: marier sa fille au bled avec un beau jeune homme plein d'avenir, c'est le rêve de toute une vie. Les préparatifs vont bon train et les jeunes tourtereaux sont par monts et vaux afin d'être prêts pour le grand jour. Ce sont des robes de chez la couturière qu'Inès veut faire, ou encore les visites chez le traiteur pour le repas de noces et enfin tout simplement des sorties en ville pour que les deux jeunes gens se retrouvent dans un salon de thé à discuter de leur avenir.
Alors que Chérif et Inès tout pleins de leur bonheur négocient avec la vie afin que le futur ne soit pas une désagréable surprise, c'est Mustapha, le petit dernier de Dda Smaïl, qui s'est épris de Taous, une jeune fille du village.
Taous est une jeune lycéenne ayant eu récemment son baccalauréat. Dix-neuf ans à peine, le corps svelte et la taille bien prise avec une grâce sans pareille dans le maintien et aussi des traits fins et beaux, les yeux en amande soulignant un regard des plus posés. Dès qu'il l'a vue, Mustapha en perdit le sommeil. Cette fille est différente de ses amies de Courbevoie. Autant ces dernières étaient futiles, attachées à leurs discussions sur les chiffons, autant Taous était différente. La jeune fille, s'attache surtout dans ses discussions à des choses importantes, d'abord ses études qu'elle n'imagine pas d'interrompre.
Le rêve de Tassadit
Taous veut devenir avocate et elle le sera si Dieu lui prête vie. Mustapha, qui discute souvent avec Taous, ne s'est pas aperçu que ce qu'il prenait pour un simple penchant est en somme une véritable naissance d'un très fort sentiment. Mustapha pouvait rester des heures à écouter Taous parler du pays, de son soleil et de ses paysages à nul autre pareil. Taous a doucement et sûrement tissé de sa voix douce et musicale une toile autour de l'esprit de Mustapha. Mustapha, doucement mais sûrement, commençait par entrevoir son avenir au pays. C'est décidé, il reste après les vacances ; il se rapprochera de l'université de Tizi Ouzou pour voir dans quelle mesure il pourrait s'y inscrire. La vieille Nna Tassadit a eu une sorte de rêve assez étrange. C'est le vieux père Salem, son beau-père, mort depuis des lustres, qui était venu la visiter alors qu'elle somnolait dans sa chambre. «Tassadit, lui dit-il dans ce rêve, tu vas prendre un homme et laisser un autre au pays. La maison de Salem ne fermera plus ses portes.» Toute tremblante et émue de sa vision, Tassadit raconta ce songe à son époux Dda Smaïl. Ce dernier essaya de comprendre le sens caché et crut comprendre. Le destin voulait que l'un de ses enfants regagne le pays pour s'y installer. Mais qui? Alors que le vieux Smaïl faisait ces réflexions à haute voix, c'est la petite Nawel, sa dernière née qu'il aimait beaucoup pour ses facéties, qui lui donne la réponse. Elle met au courant son père de l'attachement de Mustapha à Taous. Dda Smaïl n'avait rien remarqué et, tout en souriant, dit tendrement à son épouse: «Tassadit, le monde est en train de se refaire devant tes yeux et tu ne t'es aperçue de rien!» Mise au courant, la bonne vieille s'en réjouit et entreprit de tout faire pour que Taous puisse venir l'année d'après en France. «La vie de la famille est là-bas et Mustapha a trop l'habitude de là-bas pour rester ici», se disait-elle un peu pour se réconforter, même si elle repense à son rêve et comprend qu'en fait, son Mustapha est parti pour rester au pays. Au village, les choses vont vite et bien en ce qui concerne la fête de Chérif et Inès. Les deux jeunes gens, Taous et Mustapha, construisent doucement leur romance.
La vie s'écoula doucement. Inès et Chérif se marièrent et Mustapha, de plus en plus amoureux de Taous, a cédé cependant à sa mère et consentit à repartir avec ses parents pour une dernière année en France tout en pensant préparer son retour au pays. C'est une tendance nouvelle qui s'inscrit dans le vécu de nos émigrés, et quelques jeunes gens, parmi eux, pensent sincèrement à revenir au pays de leurs ancêtres. Le clinquant et les lumières de Paris semblent s'estomper devant les vérités.
Le pays a besoin de tous ses enfants, et ses enfants ne seront à l'aise que dans ce pays. Des Taous et des Mustapha sont nombreux et entendent faire leur vie dans cette Algérie qui commence à sortir de la crise et à regarder vers l'avenir. Il faut juste se pousser un peu afin que tout le monde y trouve sa place.


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