La Chambre américaine des représentants a clos sa journée jeudi sans parvenir à élire son nouveau président, restant complètement paralysée par des dissensions dans les rangs républicains. Le favori Kevin McCarthy n'est toujours pas parvenu à accéder au perchoir après une troisième journée de tractations et 11 tours d'une élection qui paraît toujours sans issue. Les débats devaient reprendre hier à 12h00 (17h00 GMT). L'élu de Californie a tendu la main à la vingtaine d'élus trumpistes mais en vain. Le groupe, qui dit n'avoir aucune confiance en lui, refusait toujours de rentrer dans le rang, laissant la Chambre des représentants un jour de plus sans président — un scénario inédit en 160 ans.. Ce blocage a des répercussions très concrètes: sans «speaker», les élus ne peuvent pas prêter serment ni donc passer de projet de loi. Membres de la frange la plus conservatrice du parti, ces élus trumpistes profitent de la très fine majorité républicaine décrochée aux élections de mi-mandat de novembre pour poser leurs conditions.»Nous devons réparer ce système défectueux», a déclaré l'élu du Montana Matt Rosendale depuis l'hémicycle, exhortant d'autres républicains à se joindre à leur fronde. Kevin McCarthy, qui ne peut pas être élu sans leur soutien, a accédé à une de leurs requêtes visant justement à faciliter l'éviction du «speaker». Mais l'opposition à sa candidature semblait se cristalliser. Troisième personnage le plus important de la politique américaine après le président et le vice-président, le «speaker» a besoin d'une majorité de 218 voix pour être élu. Kevin McCarthy plafonnait pour le moment à 201. Combien de temps sa candidature restera-t-elle viable? Membre de l'état-major républicain depuis plus de 10 ans, l'élu ne dispose pas pour l'instant de concurrent crédible. Seul le nom du chef de groupe Steve Scalise circule comme possible alternative, sans que ses chances ne semblent sérieuses. Le président démocrate Joe Biden a qualifié mercredi cette situation d'«embarrassante», assurant que «le reste du monde» suivait de près la pagaille au Congrès. L'agacement et l'impatience se faisaient aussi sentir dans les rangs du «Grand Old Party», qui soutiennent très largement la candidature de Kevin McCarthy, donnant lieu à des débats très animés dans l'hémicycle. Les républicains se trouvent ainsi dans l'incapacité pour le moment d'ouvrir les nombreuses enquêtes qu'ils avaient promises contre Joe Biden.