Le dernier bilan des victimes du monoxyde de carbone, établie par les services de la Protection civile, durant les dernières 24 heures est choquant. Deux familles entières ont été décimées. Le premier drame a eu lieu, lundi soir, à M'sila, vers 21h30. Neuf corps appartenant aux membres d'une même famille ont été retrouvés sans vie, dans un appartement sis à la ville de Bousaâda, suite à l'inhalation de monoxyde de carbone. Les victimes sont âgées entre quatre et 50 ans. Une heure plus tard, le tueur silencieux a encore frappé. L'alerte a été donnée au centre de commandement de la Protection civile de la wilaya de Sétif. Une fois sur les lieux, les secouristes, équipés d'un détecteur de monoxyde de carbone, ont engagé une course contre la montre. Le test a confirmé la présence de Co au domicile des membres d'une famille qui n'avaient pas donné signe de vie. Le père, âgé de 60 ans, sa femme, âgée de 55 ans, son fils, 33 ans et ses trois filles, âgées respectivement de 15, 20 et 23 ans, s'étaient regroupés avant de s'endormir, le dernier, pour eux. L'intervention rapide des secouristes et les efforts fournis afin de les sauver n'ont pas été payés de retour. Ni les tentatives de massage cardiaque externe ni encore moins les autres méthodes de réanimation d'urgence, n'ont pu sauver les membres de cette famille qui tentaient de se protéger du froid glacial de la région d'Aïn Oulmène. La cause apparente des décès s'explique par les émanations de gaz brûlé provenant de l'appareil de chauffage, installé à l'intérieur de la pièce, souligne le communiqué de la Dgpc. Deux autres personnes sont mortes par intoxication au monoxyde de carbone dans la wilaya de Mostaganem. Ce qui est (le) plus alarmant, c'est que le bilan macabre suscité aurait pu être plus lourd, sans l'intervention rapide des secouristes de la wilaya de Bordj Bou Arréridj. Sept personnes ont été sauvées in extrémis, par les équipes de la Protection civile quelques heures plus tôt. Le gaz Co continue de sévir, en dépit des nombreuses campagnes de sensibilisation organisées à chaque saison du froid. Le nombre de pertes en vies humaines causées par ce gaz inodore et incolore a dépassé la barre des 100 décès en 2022, comme déploré par le capitaine Zouhir Benamzal, chargé de communication auprès de la direction générale de la Protection civile (Dgpc). Plus de 1 941 personnes avaient été sauvées de justesse par les sapeurs-pompiers, a précisé le même responsable Une année qui s'était désastreusement terminée par le décès d'une famille composée de quatre personnes, à Khenchela, des suites d'une intoxication à ce gaz mortel. Le bilan des victimes risque de s'alourdir davantage, avec la baisse continue du mercure, mais aussi du manque de vigilance des citoyens. La série noire des asphyxies mortelles est là encore pour pointer les erreurs de prévention en matière de sécurité. Le laisser-aller des ménages pour ce qui est de la vérification des appareils de chauffage par un technicien compétent, avant leur mise en marche est toujours une recommandation de mise, qui ne cesse d'être rappelée par la Protection civile. En vain. Pour se prémunir contre le risque d'intoxication au monoxyde de carbone, ce corps constitué a de nouveau dressé une liste de gestes simples à adopter afin d'éviter de sombrer dans un sommeil éternel! La PC souligne l'impératif d'adopter les bons gestes préventifs, à savoir veiller à «toujours ventiler le logement lors de l'utilisation des appareils de chauffage (aérer au moins 10 minutes par jour)». Il est, également, recommandé de «ne jamais obstruer les entrées et les sorties d'air du logement», de «ne pas utiliser comme moyen de chauffage Tabouna et autres appareils de cuisson». La Protection civile préconise, en outre, d'«utiliser un détecteur de monoxyde de carbone comme moyen d'alerte» et de «ne pas laisser un moteur de voiture en marche dans un garage fermé». Cette institution a rappelé, à cette occasion, son numéro d'urgence le (14) et son numéro vert le (1021), recommandant aux citoyens de préciser, lors de leurs appels, l'adresse exacte et la nature de l'accident pour une prise en charge rapide et efficace.