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D'où vient cet or ?
MARCHE PARALLELE DE BIJOUX A CONSTANTINE
Publié dans L'Expression le 30 - 01 - 2002

L'Agenor est un organisme public, spécialisé dans la régulation du marché de l'or.
Il approvisionne régulièrement les bijoutiers en lingots d'or. Cela fait belle lurette que cette entreprise étatique ne fournit plus cette matière première. Mais en réalité, de grandes quantités de bijoux sont exposées au niveau du marché du «Rcif» situé en plein coeur de la ville que ce soit chez les bijoutiers ou chez les vendeurs de bijoux à la sauvette.
Une cinquantaine de jeunes s'adonne à la vente de bijoux à la sauvette. Le quartier en question est la Mecque de la gente féminine. Les jeunes vendeurs passent des journées entières debout. Ils vendent en toute quiétude, les bras chargés de colliers, de gourmettes, de bagues et de louis d'or. Les prix affichés défient toute concurrence par rapport aux bijoutiers du coin. Les parures sont cédées à 30.000 DA l'unité parfois moins. Le prix d'une bague varie entre 3.000 et 8.000 DA. Quant aux prix des colliers ces derniers sont fixés entre 6.000 à 9.000 DA la pièce.
Pour mettre la cliente en confiance, le vendeur lui suggère d'aller chez un bijoutier qu'elle choisit elle-même afin de contrôler l'authenticité de l'or et du produit qu'elle veut acheter. Question: d'où vient cet or?
Selon les spécialistes en la matière, les bijoux sont introduits frauduleusement par des trabendistes venant de Syrie, de Turquie, d'Espagne et d'Italie. Certains commerçants indélicats écoulent des bijoux «farcis» c'est-à-dire mélangés avec une matière de qualité douteuse.
La plupart des bijoux exposés ne sont pas poinçonnés. Et s'ils le sont c'est avec un faux poinçon. Toujours selon notre source, les faux bijoux sont introduits de manière frauduleuse à Constantine par des réseaux activant à Annaba et Alger.
Il est à signaler que les forces de sécurité effectuent des descentes au quartier du «Rcif» pour traquer les pseudo-bijoutiers et saisir leurs marchandises, mais ces derniers reviennent à leur endroit habituel dès que les forces de l'ordre relâchent la surveillance.
Si réellement les bijoux qui se vendent au marché parallèle sont vraiment en or, le fisc perd des sommes colossales au détriment de la trésorerie de l'Etat.


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