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Macron, le baiser de Judas?
Tensions dans les relations algéro-françaises
Publié dans L'Expression le 11 - 02 - 2023

Clarifions dès le départ les choses: l'exfiltration d'Amira Bouraoui, ce diamant brut si rare au point de bouleverser les relations entre les deux pays, n'a pu se faire sans l'accord d'Emmanuel Macron. Et si on veut pousser le bouchon un peu loin, comme il le fait lui-même à chaque fois, on pourrait penser que c'est lui-même l'inspirateur, tant cette affaire trouble lui ressemble. Certains vont être choqués:en quoi le président français est trouble? Oui, trouble, opaque et même aussi changeant qu'un caméléon. Lisons ce que pense de lui, son ancien mentor, François Hollande: «Le moins que je puisse dire c'est que la cohérence n'est pas sa matrice principale.
Au début de son mandat, il a été flatteusement comparé à Bonaparte Premier consul. Mais il fut vite aussi flottant que l'autre était impérial, changeant d'opinion au gré des événements, sautant d'une conviction à l'autre comme une grenouille sur des nénuphars. Pour rester dans l'évocation du futur empereur, je suis tenté de parodier Victor Hugo parlant du Consulat: ´´Ce règne avait deux mois, déjà Caméléon perçait sous Bonaparte´´.» Caméléon. Retenons ce mot. Il était si caméléon, que avec Hollande celui -ci ne l'avait pas vu venir. Voici la méthode Macron: il chouchoute et câline le président Hollande, le serre contre son coeur, le pétrit comme du bon pain, lui caresse le dos, le gratte même et soudain il lui plante un couteau entre les omoplates, là où ça fait mal, si bien que le pauvre Hollande est mis K.-O....
Des termes comme code d'honneur
Debout. L'homme qui le caressait du regard a soudain les yeux d'un tueur, un regard dur où il n'y a ni pitié, ni remords.
Comment appelle-t-on cela? Traitrise? Pour vous c'est un geste déshonorant. Pour Macron c'est du marketing: c'est du clash qui n'est autre que la technique du choc et de la rupture, selon la com. Vous parlez d'honneur? Pour lui, c'est une valeur de plouc, de grand-mère, ou pour parler comme Zweig, du monde d'hier. Des termes comme code de l'honneur, éthique, morale sont étrangers à son vocabulaire. Seule la vérité du moment, sa vérité, lui importe. Et qu'est-ce la vérité, selon Bachelard, sinon la première forme du mensonge. Cette phrase est culte pour Macron qui en a même fait une ligne de conduite où tout se mêle où tout s'emmêle, où tout s'entremêle jusqu'à l'explosion ou la disruption pour utiliser un autre concept com à la mode. Pour vous séduire, il sort toute sa panoplie: yeux de biche, voix de velours énamourée, étreinte, caresses, bisous, et si vous cédez à son ardeur vous êtes cuit: l'homme n'a ni coeur, ni affect. Il vous trahit en toute bonne foi, la sienne, évidemment, qui n'a aucune relation avec la foi, la vraie, celle qui soulève des montagnes. Il n'a ni amour, ni haine pour personne. Il s'aime assez et ça lui suffit. Il s'aime tellement qu'il ne voit personne d'autre que lui-même, n'entend personne d'autre que sa voix qui lui dit: tu es le plus beau, le plus intelligent, les autres sont laids et bêtes. N'en fait qu'à ta tête si bien faite Manu!
Il faut s'habituer à ses arlequinades
Il n'est pas méchant, pire, il est fluctuant, déconcertant, toujours avec la même bonne foi. C'est un personnage gigogne, tout comme les poupées russes. On croit le connaitre et hop, il sort une autre facette totalement déroutante si bien qu'on se dit: «Mais ce n'est pas possible qu'un président soit comme ça!». Justement il est comme ça, et c'est un président réélu encore pour 5 ans. C'est dire qu'il faut s'habituer à ses arlequinades et dans ce domaine personne ne peut le suivre. Un artiste, un vrai de vrai. Ce portrait fait, on comprend mieux la barbouzerie qu'il a faite à l'Algérie. Posons l'équation. D'un côté vous avez un président, Tebboune qui croit à la coopération gagnant-gagnant entre Etats, qui croit au sérieux des relations bilatérales, qui a une vision sur ce que doit être le partenariat entre l'Algérie et la France, qui a une haute idée de la fonction de président et de l'autre, vous avez un président sans doute brillant, mais sans boussole, comme le qualifie Hollande, qui brise tout, comme un enfant briserait ses jouets. Hypothéquant ainsi les futurs partenariats économiques et leurs milliards d'euros. Et pourquoi tout ça? Pour Amira Bouraoui qui n'est, avec tout le respect qu'on lui doit, ni Camus, ni Sartre, ni même une personnalité française reconnue, juste une animatrice d'une radio pirate que la bienveillance de l'Etat a toléré, au-delà du raisonnable. En France, cette radio aurait été fermée le premier jour, en Algérie elle a duré 10 ans. Macron aurait dû remercier l'Etat algérien pour sa patience et sa tolérance, mais non, il use et abuse de sa patience. Mais la patience a des limites. Et ses limites sont clairement définies par le respect de l'Etat et de son peuple.
1 million et demi de martyrs ne sont pas morts pour rien. Ils sont morts pour le «nif» et pour la liberté. Ce n'est donc pas Macron à la dégaine de danseur de tango (sûr qu'il prendra ça pour un compliment) qui va piétiner ces valeurs même si lui n'en a pas. Ou si peu. Il lui reste à faire un geste en direction de ceux qu'il a trahis. Ce ne serait pas trop difficile pour lui. Il en a l'habitude. Il ne trahit que pour mieux se réconcilier. Comme il l'a fait il y a quelque temps après avoir remis en cause l'Algérie et son histoire.
Lisons encore Hollande
Du grand écart? Non, pour Macron c'est du grand art. Lisons encore Hollande qui le connaît mieux que personne. «Il n'est pas dans le ´´en même temps´´, il est dans la succession des temps ou dans l'humeur du temps. Il change selon la couleur du ciel et adopte les mots qui conviennent aux publics qu'il rencontre. Il ne dévie pas de sa route, puisqu'elle n'est jamais tracée. Il ne rompt pas avec une famille de pensée, il n'en a aucune. Il ne s'éloigne pas de son port d'attache, il n'a aucune amarre. C'est sa force autant que sa faiblesse» Pour faire court, un homme sans foi, ni loi. Rien ne l'arrête quand il veut obtenir quelque chose, mais aussi rien ne l'arrête quand il veut piétiner cette même chose.
Quel personnage tout de même qui aurait fait la joie d'un Dino Risi, ou d'un Ettore Scola à l'époque de la grande comédie italienne. Un acteur,Macron, et là au moins on peut le qualifier de grand. L'égal de Brando, Trintignant même si certains le voient plutôt en Charlot. Et il n'est pas sûr que Charlot aurait apprécié la comparaison. Lui au moins faisait rire et les spectateurs en avaient pour leur argent quand l'autre gaspille le temps de ceux qui assistent à son numéro de funambule de la politique.
Macon, du vent? La rime est faible, mais vraie. Alors allons y: Macron c'est du vent qui ne fait même pas bouger un cheveu à ceux qui connaissent sa faible amplitude.


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