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Silence! On coupe
MES HOMMES DE MALIKA MOKEDDEM CENSURE
Publié dans L'Expression le 12 - 09 - 2006

Mais que lui reproche-t-on au juste? Lui en veut-on pour son athéisme? Lui reproche-t-on le fait d'avoir mis au pied du mur toutes les règles sociales?
En dépit du lourd tribut payé, l'Algérie continue encore à censurer les oeuvres produites par ses enfants. On a encore recours à cette répression! Pour avoir oser afficher ses idées, sa pensée, la traduction vers la langue arabe du roman Mes hommes, de l'écrivaine algérienne, installée en France, Malika Mokeddem est victime d'une censure. «Je ne comprends rien. Pourtant l'édition française de mon roman est en vente en Algérie. Nombre de lecteurs algériens l'ont lu et apprécié», a déclaré, hier, la romancière, en marge de la conférence de presse animée au Théâtre de verdure. «Mon roman a été censuré, ça me fait certes mal, mais cela n'est pas étonnant, d'autant plus qu'on l'a déjà fait, bien avant moi, avec des écrivains tels que Yasmina Khadra et Boualem Sensal», a ajouté l'écrivaine avec une pointe d'amertume.
A lire le roman, on ne trouve vraiment aucun passage qui fait l'apologie du crime, ou encore les fameuses scènes, dites osées. Et puis, on le sait, et depuis bien des siècles, rien ne sert de censurer, car le lecteur trouvera moyen, d'une façon ou d'une autre, de se procurer le bouquin. Mais que reproche-t-on au juste à Malika Mokeddem? Lui en veut-on pour son athéisme? Lui reproche-t-on le fait d'avoir déclarer, dans Mes hommes, qu'elle a mis au pied du mur toutes les règles sociales? La condamne-t-on parce qu'elle a osé écrire ses idées noir sur blanc?
Dans Mes hommes, elle revient longuement sur son parcours. Elle relate tous les événements qui l'ont marquée. De son enfance jusqu'à ce jour. Elle parle d'elle-même, de sa famille et de tous les hommes qu'elle a connus. «J'ai quitté mon père pour apprendre à aimer les hommes, ce continent encore hostile car inconnu. Et je lui dois aussi de savoir me séparer d'eux. Même quand je les ai dans la peau. J'ai grandi parmi les garçons. J'ai été la seule fille de ma classe de la cinquième à la terminale. J'ai été la seule pionne dans l'internat au milieu des hommes...Je me suis faite avec eux et contre eux. Ils incarnent tout ce qu'il m'a fallu conquérir, pour accéder à la liberté», lit-on sur le quatrième de couverture du roman Mes hommes de Malika Mokeddem. Celle-ci a souligné, en marge de la conférence de presse qu'elle a animée hier, que son roman est traduit au Maroc, sans pour autant toucher au moindre mot.
La traduction vers la langue arabe est conforme et authentique au texte original. Avec ce geste, les autorités algériennes ont, une fois de plus, franchi le ridicule. Au lieu de venir au secours du secteur de la culture, tombé au trente-sixième dessous, on ne fait que persister dans la bêtise. Est-ce de cette façon qu'on aspire à faire de l'Algérie un pays de droit et du respect des libertés individuelles et collectives? De toute façon, une chose est claire désormais: on veut revenir au régime stalinien où toute oeuvre ne faisant pas les louanges du communisme sont interdites et leurs auteurs essuient les pires atrocités.
Il convient de souligner, enfin, que Malika Mokeddem est née à Kenadsa, à Bechar, dans le Sud algérien. Elle vit actuellement à Montpellier, en France. Elle a déjà publié Le siècle des sauterelles (Ramsay, 1992), L'interdite (Grasset, 1993), Des rêves et des assassins (Grasset, 1995), Les hommes qui marchent (Grasset, 1997), La nuit de la lézarde (Grasset, 1998) et La transe des insoumis (Grasset, 2003).


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