La marque automobile chinoise Chery retrouve enfin le sol algérien après une longue période d'absence imposée par la suspension des importations de véhicules. C'est le ministre de l'Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun et le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Tayeb Zitouni, qui ont donné, à Alger, le coup d'envoi officiel de la commercialisation des voitures Chery. Celles-ci, habillées d'un design frais, seront proposées aux Algériens au prix mondial, a souligné Tayeb Zitouni, ce qui sonne comme un vrai avertissement en direction de la faune de spéculateurs à l'affût de «bonnes affaires». Ce à quoi a acquiescé Ali Aoun qui a dans la foulée fait savoir: «Le temps des privilèges et autres tours de passe- passe est bel et bien révolu. Se constituer un stock d'une douzaine de véhicules à achalander sur les trottoirs ne sera plus toléré», tout en n'excluant pas de faire bouger le bras de la justice pour mettre le holà au diktat des revendeurs de l'ombre. L'année 2024 sera l'année de l'industrie automobile en Algérie, a poursuivi Aoun en mettant en avant, l'attachement des pouvoirs publics à lancer une véritable industrie automobile en Algérie qui permettra d'apporter «une plus-value à l'industrie nationale et d'assurer des véhicules de qualité à des prix raisonnables». Chery qui retrouve ses marques en Algérie annonce de facto le retour à la normale du marché automobile national, notamment au plan des prix de vente des différents modèles dans les showrooms. Il est à ce titre question de jouer sur des paramètres déterminants comme l'abondance, la compétitivité et la disponibilité afin d'instaurer un nouveau deal. «De grandes marques automobiles avec lesquelles nous négocions actuellement ont affiché leur intérêt pour le marché local», a ajouté Aoun qui a signalé que la partie algérienne insiste auprès des constructeurs automobiles sur la fourniture de leurs produits à des prix raisonnables. Assurément, l'arrivée en Algérie du constructeur chinois Chery contribuera au réapprovisionnement du marché automobile du pays suite à une faiblesse chronique de l'offre de véhicules. Aussi, bien des choses vont changer dans un sens positif sur un marché qui aura longtemps été miné par les excès. D'ici décembre, 11 000 unités seront introduites sur le sol algérien rien que pour la marque Chery, selon son directeur général Aïmene Cheriet. Ce dernier a précisé que 2024 verra l'introduction de 50 000 unités et ce en prélude à l'entrée en production de l'usine Chery à Bordj Bou Arréridj où seront livrées 24 000 unités par an. L'usine passera à 100 000 véhicules au bout de la troisième année, avec pour objectif de créer une plate-forme d'exportation en Algérie. Des négociations sont par ailleurs en cours avec de grands motoristes en vue de l'acquisition de prestigieux modèles. Cette abondance annoncée influera nécessairement sur le marché de l'occasion qui ne manquera pas de connaître à son tour l'accalmie. Le représentant de la marque Chery en Algérie «Auto Leader Company», présent dans 30 wilayas, propose sept modèles de plusieurs gammes et à des prix qui démarrent à partir de 1, 999 million DA. Tayeb Zitouni a affirmé pour sa part que le lancement de nouvelles marques automobiles sur le marché national traduisait la volonté du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, de mettre au point une stratégie claire à même de jeter les fondements d'une véritable industrie.