La cérémonie de l'ouverture lundi dernier, de l'année judiciaire 2023/2024 rehaussée par la présence du président de la République, nous a permis de revoir des «têtes» de beaucoup de magistrats, dont nous avions couvert les nombreux procès du pénal notamment, durant des décennies entières. Ils étaient assez nombreux pour avoir une pluie de souvenirs noyer nos neurones. Et lorsque nous écrivons des magistrats, nous voulons aussi signifier qu'il s'agit aussi et surtout, des magistrates. Nous avons vu des visages d'anges disparus de la «circulation», des cours de justice, après leur nomination à la Cour suprême, que les mauvaises langues avaient, à un moment de notre jeune Histoire, gauchement, baptisée: «Voie de garage», car il y avait des magistrats mis à cette place, parce qu'on n'avait pas trouvé un poste spécifique valable pour eux. À propos de visages, nous avions reconnu, ceux des Abdelghafour Kahoul, Karima Megari-Bouchama, Djamel Gasmi, Fatiha Brahimi, Abdelhalim Bezaouacha, Meriem Derrar, Med Mounir Larbaoui, Malika Djabali, Farid Derrouiche. Des faces épanouies, surtout celles qui ont été brimées, opprimées, humiliées, effacées à un moment donné de leur carrière, puis retrouvées comme par enchantement, à la suite d'un providentiel changement de régime, ou un quelconque définitif départ de pseudo-responsables ou si vous voulez, des «diables-chercheurs d'histoires à dormir debout», éliminés définitivement de la sphère de la noble magistrature. Une magistrature qui a connu, à travers les décennies de sinistres coups bas, indignes de magistrats dont la belle vocation était, celle de rendre justice aux citoyens qui n'avaient pas d'autres issues, que celles de leur pays, l'Algérie. Or, la politique suivie par les différents staffs d'El Biar (Alger), était celle, avant tout, le régionalisme, le clanisme, l'amour du «copain», le rejet du méritant, au profit du pistonné, la délation, l'oppression, la haine de l'Autre, cet Autre qui ne voulait pas se plier aux milliers d'injustices, aux multiples vols d'honnêtes, justes, et fouillés verdicts. Ah, la Cour suprême, ce merveilleux et «délicieux», instrument de l'exercice exclusif du seul droit, l'authentique, le vrai, celui qui ferait rougir de plaisir n'importe quel citoyen, fier de sa justice. Qu'Allah veille sur «notre» Cour suprême, qui renaît de ses cendres!