Une délégation russe dirigée par le ministre des Ressources naturelles Alexander Kozlov effectue une visite en Corée du Nord, ont annoncé hier les médias d'Etat de Pyongyang, la coopération accrue entre les deux pays inquiétant Washington et Séoul. Cette visite intervient environ une semaine après que le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a déclaré que les liens entre Pyongyang et Moscou étaient «croissants et dangereux», avant d'exhorter Pékin, l'allié de la Corée du Nord, à réfréner le pays doté de l'arme nucléaire. La délégation est arrivée à Pyongyang mardi, selon l'agence officielle KCNA, pour discuter de la «coopération dans les domaines du commerce, de l'économie, de la science et de la technologie». Une réception a été organisée à l'hôtel Koryo dans la capitale nord-coréenne mardi, selon KCNA, au cours de laquelle des discours ont été prononcés et les participants se sont mis d'accord pour «revitaliser davantage les relations bilatérales dans tous les domaines et les faire passer à un stade supérieur».Les alliées historiques sont toutes deux soumises à des sanctions internationales, la Russie pour son invasion de l'Ukraine et la Corée du Nord pour ses programmes d'armes nucléaires et de missiles. La Corée du Sud a accusé Pyongyang d'avoir fourni plus d'un million d'obus d'artillerie à Moscou pour sa guerre contre l'Ukraine, la Corée du Nord semblant bénéficier en retour de l'expertise russe sur la technologie des satellites militaires, un objectif majeur du régime nord-coréen. La Russie est «désireuse de développer une coopération substantielle conformément aux accords conclus lors du sommet Russie-RPDC», a déclaré hier KCNA, en utilisant le nom officiel de la Corée du Nord. L'agence d'Etat a également révélé le même jour qu'une délégation nord-coréenne dirigée par son ministre des Sports et de la Culture était partie pour la Russie afin de participer à un forum dans la ville russe de Perm. Selon des analystes, ces dernières mesures indiquent que les deux pays souhaitent mettre l'accent sur leur alliance croissante, malgré les critiques de la communauté internationale. Le Nord «pourrait potentiellement étendre son commerce planifié en exportant des produits liés à la guerre vers la Russie», a estimé auprès des médias Ahn Chan-il, un transfuge devenu chercheur qui dirige l'Institut mondial d'études sur la Corée du Nord. Pyongyang, appauvri, le ferait «en échange de l'importation de nourriture et de ressources énergétiques», a-t-il ajouté.