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Une méditation sur la douleur et les fléaux
«les sept Fantomes de Hassina» de Said Boucetta
Publié dans L'Expression le 11 - 12 - 2023

«Les sept fantômes de Hassina» est un roman qui se caractérise par de nombreux personnages et une certaine complexité dans la narration. Le ton imprimé, adoptant le plus souvent celui du reportage, donne quelques difficultés à suivre le récit dans sa continuité. Les personnages, eux, sont (à l'exception de Hassina), presque pour ainsi dire éphémères. Ils forment toutefois un ensemble homogène, parfois uniquement par leur pauvreté et leur misère. Personnages où chacun certes, suit le cours de sa vie en fonction de son caractère à lui, mais ils sont tous en confrontation violente et perpétuelle avec le monde qui les entoure. Tout d'abord Lazhar, le frère de Hassina, du haut de son ivresse et de la colline qui domine la ville, s'emploie à égrener les jours. À la marge de la société, il se morfond avec ses douloureuses incertitudes. Tantôt vendeur de drogue, toujours consommateur, il ne voit la vie passer que dans les vapeurs de l'ébriété.
Se débattre avec la société pour une vie nouvelle
Un autre, Yacine, à peine les yeux ouverts, se retrouve dans un cachot, pour une histoire banale sans doute, mais surtout parce qu'il rêve haut, mais vit au ras des pâquerettes. Là, en prison, il rencontre Lazhar. Hassina, de son côté, se débat avec la société pour avoir une vie nouvelle, pour échapper à l'emprise de sa famille dont les mâles ne jurent que par la morale qui se complait à dénuer les droits de la femme. Avec sa noblesse d'âme (chose qui manquait aux garçons), elle ne se laisse jamais gagner par un désarroi insurmontable. À la mort de ses parents, de ses frères et de sa soeur, elle s'en va à la découverte du monde du dehors. Son analphabétisme rajoute à son drame, mais ne la dissuade pas à baisser les bras. À l'éclatement du récit, les personnages, eux, forment un monde, celui du «peuple de l'abîme», pour reprendre le titre du roman de Jack London. Mais à cet éclatement et ce foisonnement des personnages qui donnent une épaisseur au texte, se rajoutent les voix de l'extérieur comme derrière une brume épaisse.
Une polyphonie de paroles vibrantes
Les échos nous renvoient à des périodes vécues par le pays. Terrorisme, marches, actualités diverses... Le roman s'enrichit à chaque fois de nouvelles histoires, de nouvelles voix. Les phrases s'égrènent, rapides et succinctes, pour nous entraîner dans la réalité de tous les jours. Cette rapidité de la narration nous fait perdre les dénouements à la moindre inattention.
Un roman qui pourrait se lire comme une vibrante peinture avec une polyphonie de paroles et un foisonnement de couleurs. Comme s'il explorait des variétés de personnages et de voies à suivre, il s'enrichit presque à chaque détour de phrase. Cette force de transformation fait rentrer d'autres personnages comme Farida et son fils «illégitime» Farid, sans fractionner le récit. Mais, à partir de là, le texte prend un cheminement déroutant. Des voix nocturnes hantent les nuits de Hassina. Des voix qui se mêlent à sa vie de tous les jours. D'abord celle de sa soeur Bahia, morte assassinée par son propre frère, qui revenait à chaque nuit pour lui rappeler son sacrifice pour elle. Le monde des vivants fusionne alors avec celui des morts. Etait-ce le fruit de son imagination délirante? Etaient-ils, (ces fantômes qui reviennent après leur mort dans leur maison), des anges maudits par la vie? Hassina vivra alors des nuits entières en compagnie de sa famille disparue...Un roman peut-être déroutant dans ses dernières lignes mais qui nous aide à comprendre le monde du silence de cette frange de notre société, celle la plus vulnérable. Il est comme une méditation sur les douleurs et les fléaux de ce monde que nous vivons aujourd'hui et surtout au naufrage des valeurs anciennes et peut-être à la naissance de nouvelles. Un livre à lire.
Lounes GHEZALI


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