La problématique de l'eau ne sera plus qu'un mauvais souvenir, c'est ce qu'a signifié Mohamed Boutabba, directeur général de l'Algerian Energy Compay (AEC), filiale de Sonatrach, sur les ondes de la Radio nationale Alger chaîne 3. «Dès l'entrée en production des cinq nouvelles stations de dessalement, nous passerons à un pourcentage de 42% de quantité d'eau dessalée au profit de la population. Avec l'ajout d'autres réalisations qui viendront soutenir le parc de stations de dessalement existant, nous atteindrons le seuil des 60% en eau dessalée; la problématique de l'eau deviendra alors obsolète, elle n'existera plus, et l'eau conventionnelle que consommeront les Algériens ne représentera que 40% du total des eaux existantes, toutes sources confondues», a expliqué Boutabba dans l'émission matinale L'Invité de la rédaction, animée par Souhila El Hachemi. Après l'entrée en service de ces cinq nouvelles stations, dont chacune, a une capacité unitaire de 300 000 m3/jour pour un total de 1, 5 million m3/j qui s'ajouteront aux 2,1 millions de m3 déjà installés, la production d'eau dessalée atteindra les 3,6 millions de m3/j en décembre 2024. A-t-il révélé, en précisant que le nombre total des stations sera de 19 installations. Le processus de dessalement de l'eau de mer concernera tout le littoral algérien, à commencer par l'Ouest, notamment Oran, qui connaît un important stress hydrique. A poursuivi Boutabba, tout en citant la station de dessalement de Fouka, qui desservira la région de Blida et l'Algérois, puis celle de Cap Djinet, celle de Béjaïa et enfin celle d'El Tarf, à l'extrême est du pays. Soit une répartition qui englobe quasiment tout le littoral national. A-t-il souligné. «300 000 m3/j constituent une quantité qui permet d'approvisionner en eau potable une population de 3 millions d'habitants. «Mis à part Alger ou Oran, où, la densité de la population est importante, pareilles installations sont d'une grande envergure pour les autres villes», a-t-il étayé. Selon Boutabba, avant 2020, l'eau dessalée ne représentait que 18% d'apport en eau au pays. Toutefois, et face au stress hydrique qui sévit, la donne a complètement changé. «Le choix d'aller vers le dessalement n'est pas conjoncturel. Il s'impose de lui-même. Ce choix est pérenne. Toute quantité que nous pourrons mettre sur le marché et dont l'origine est le dessalement, permettra par ricochet de satisfaire les besoins en eau de l'agriculture, et ce grâce au recours aux eaux conventionnelles, toutes sources confondues. Que du bénéfice en perspective, a donc laissé entendre Boutabba. Le même responsable a rappelé que sur les cinq stations de dessalement, quatre sont détenues par des filiales de Sonatrach. Alors que celle de Fouka est réalisée par une filiale du Groupe Cosider. Au fil de son intervention, Boutabba a signalé que «la prochaine étape consistera à sécuriser les installations et ce, en produisant, in situ, c'est-à-dire en Algérie, tous les intrants participant à la maintenance des centrales de dessalement. Notamment tout le système de filtration, dont les filtres à osmose Il évoquera également l'option d'aller vers des stations de dessalement d'appoint, lesquelles répondront à certains besoins en fonction des besoins exprimés. «Des solutions conteneurisées», dira-t-il à ce propos, en ajoutant: «Nous veillons à la sécurité de l'alimentation en eau potable des Algériens.» Boutabba indiquera que 260 milliards de dinars constituent l'enveloppe dégagée par l'Etat pour la réalisation de ces mégastations de dessalement de l'eau de mer. Soit une moyenne de 58 milliards de dinars par station. «C'est là un challenge grandiose relevé par l'Etat et ce, à commencer par le programme d'urgence initié par le président de la République, lequel consistait, initialement, en la réalisation de trois stations dans l'Algérois dont celle de Bateau cassé, initiée en six mois et livrée en sept mois, un vrai défi! Idem pour celle d'El Marsa et celle de Corso réalisée en 18 mois sur fond d'épidémie de Covid-19. Toutes sont en production. Elles fournissent 150 000 m3/j», conclura-t-il.