Placée sous le signe de la coordination des efforts au niveau de l'ONU et de la dynamisation de la coopération, la visite du président de la République de Sierra Leone en Algérie a pris fin jeudi sur une note positive. Cette dernière a été résumée dans la déclaration commune qui vient acter la convergence entre Alger et Freetown sur plus d'une question: la Palestine, le Sahara occidental, l'Union africaine, la réforme de l'ONU... Ainsi, sur les plans régional, continental et international, le président Tebboune et son homologue sierra-léonais se sont félicités de la convergence des positions et des analyses des deux pays sur les principales questions, soulignant leur soutien aux principes de la Charte des Nations unies et de l'Acte constitutif de l'UA. Ils sont convenus de renforcer le dialogue et la coordination entre les deux pays, notamment au Conseil de sécurité de l'ONU et au sein de l'UA, dans le cadre du Groupe A3 (Algérie, Sierra Leone et Mozambique) afin de défendre les intérêts et les positions communes de l'Afrique. Les deux Présidents ont affirmé leur engagement à oeuvrer pour promouvoir la paix, la sécurité et la stabilité dans la région du Sahel, le président Bio étant l'un des représentants de la Cédéao, aux côtés du président togolais, dans le cadre de ses démarches de négociations avec le Conseil national pour la sauvegarde de la Patrie (Cnsp) au Niger. Le président Tebboune a réaffirmé son engagement à oeuvrer à l'instauration de la paix, de la sécurité et de la bonne gouvernance en Afrique durant son prochain mandat où il assurera la présidence tournante du Mécanisme africain d'évaluation par les pairs (Maep) relevant de l'UA, à partir de février 2024. S'agissant de la question du Sahara occidental, les présidents des deux pays ont souligné l'impératif pour les parties au conflit de reprendre les négociations sous l'égide du secrétaire général de l'ONU. Finalité: parvenir à une solution politique juste et durable à même de permettre au peuple du Sahara occidental de jouir de son droit à l'autodétermination. Cette solution interviendra conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et aux objectifs et principes prévus par la Charte des Nations unies et de l'acte constitutif de l'UA. Ils ont réaffirmé, dans ce registre, leur soutien aux efforts du secrétaire général de l'ONU et de son envoyé personnel, visant à parvenir à un règlement politique juste et durable de ce conflit. À propos de la Palestine, Tebboune et son homologue sierra-léonais ont affirmé leur soutien indéfectible au droit inaliénable du peuple palestinien à une solution juste et durable au conflit israélo-palestinien. Laquelle reconnaîtrait le droit légitime du peuple palestinien à l'établissement de son Etat indépendant, sur la base des frontières de 1967 avec El-Qods pour capitale, dans le cadre de la solution à deux Etats. Ils ont souligné que le règlement de la question palestinienne demeure la pierre angulaire de l'instauration de la paix et de la sécurité durables au Proche-Orient. Mercredi et lors du point de presse conjoint, Abdelmadjid Tebboune a affirmé que les deux pays continueront à interpeller la communauté internationale, notamment le Conseil de sécurité, à l'effet d'assumer «ses responsabilités historiques, légales et morales en ce qui concerne l'injustice historique infligée au peuple palestinien, en témoigne la situation prévalant actuellement dans la bande de Ghaza, en proie à un génocide et à des crimes de guerre inhumains, au vu et au su d'un monde impuissant et incapable de mettre un terme à l'occupation sioniste». Concernant la coopération multilatérale, le président Tebboune a salué, dans la déclaration commune, les efforts de son homologue en sa qualité de président du Comité des dix chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA sur la réforme du Conseil de sécurité de l'ONU (C10). Les deux Présidents ont plaidé pour une réforme profonde de l'ONU et réaffirmé leur engagement vis-à-vis du Consensus d'Ezulwini et d'une participation plus dynamique et plus large des pays africains à la prise de décision au sein de cette organisation. Les deux parties ont fait part de leur engagement commun à renforcer les relations de fraternité, de solidarité et de coopération. À cet effet, les deux Présidents ont instruit leurs ministres des Affaires étrangères respectifs afin d'engager les préparatifs pour l'ouverture, dans les plus brefs délais, de deux ambassades à Freetown et à Alger.