Les rebelles Houthis ont affirmé qu'ils riposteront aux attaques menées vendredi par les Etats-Unis et le Royaume-Uni au Yémen, en frappant les intérets des deux pays, considérés désormais comme des «cibles légitimes». Du coup, la tension est encore montée d'un cran dans la région du Moyen-Orient où, pour le troisième jour depuis le déclenchement de leurs attaques à coups de missiles contre le Yémen, les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont effectué de nouvelles frappes contre des villes houthis, accusant le mouvement de résistance solidaire de la population palestinienne de «menacer» le trafic maritime international en mer Rouge. Selon la chaîne al-Masirah, des frappes américaines ont eu lieu, tôt hier, contre la capitale Sanaa. Après les frappes britanniques et américaines de vendredi, les Houthis avaient répliqué avec «au moins un missile». Les Houthis ont procédé depuis le 19 novembre à 27 attaques près du détroit de Bab el-Mandeb qui sépare la péninsule arabique de l'Afrique. L'Iran a aussitôt réagi en condamnant une «violation flagrante de la souveraineté» du Yémen. Des centaines de manifestants ont ténu un meeting vendredi, à Téhéran, en soutien aux Houthis et aux Palestiniens de Ghaza. À Sanaa, ce sont des centaines de milliers de personnes qui ont dénoncé les frappes américaines et britanniques, scandant: «Mort à l'Amérique, mort à Israël». Malgré ses frappes, Washington ne «cherche pas de conflit avec l'Iran», a assuré vendredi la Maison- Blanche. De son côté, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé vendredi soir «toutes les parties» à «éviter l'escalade», les frappes des Etats-Unis et du Royaume-Uni contre le Yémen, ayant été dénoncées comme «une agression flagrante» par la Russie au Conseil de sécurité. «Le secrétaire général appelle toutes les parties concernées à éviter une escalade de la situation dans l'intérêt de la paix et de la stabilité en mer Rouge et dans l'ensemble de la région», a déclaré le porte-parole d'Antonio Guterres, Stéphane Dujarric, lors d'un point presse. «Nous assistons à un cycle de violence qui risque d'avoir de graves répercussions sur la sécurité politique, l'économie, et l'aide humanitaire au Yémen et dans la région», a considéré pour sa part le sous-secrétaire général en charge des affaires politiques pour l'Asie devant le Conseil de sécurité, Khaled Khiari. «Ces développements en mer Rouge et le risque d'exacerbation des tensions régionales sont alarmants», a-t-il averti, au cours d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité, réclamée par la Russie qui a fustigé une «frappe massive» contre «le territoire du Yémen». «Je ne parle pas d'une attaque contre un groupe à l'intérieur du pays, mais d'une attaque contre la population du pays dans son ensemble», a accusé le représentant russe au Conseil de sécurité, Vassili Nebenzia, dénonçant l'utilisation d' «avions, navires de guerre et sous-marins». L'Algérie, «profondément préoccupée», exprime «ses regrets» L' Algérie a exprimé sa «profonde préoccupation et ses regrets», suite aux frappes américaines et britanniques ayant ciblé plusieurs villes de la République du Yémen, pays frère, affirmant que cette escalade dangereuse «est à même de saper les efforts consentis par les Nations unies et les pays de la région pour parvenir à une solution au conflit au Yémen», a indiqué vendredi un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger. L' Algérie «tient à réaffirmer que la question de la sécurité maritime en mer Rouge ne saurait être résolue en ignorant la corrélation, manifestement visible, entre les attaques des Houthis contre la marine marchande et les massacres perpétrés par l'occupation sioniste dans la bande de Ghaza depuis déjà 3 mois, une provocation éhontée envers les sentiments de tous les Arabes et les Musulmans à travers le monde, du fait des frappes aléatoires sur les civils sans défense». «L 'Algérie réaffirme sa position appelant à la cessation des interventions militaires, au vu de leurs conséquences catastrophiques sur la paix dans le monde et du prix fort payé par les civils innocents. Elle appelle, également, toutes les parties à l'arrêt de cette escalade militaire dangereuse et disproportionnée, pour focaliser sur les causes profondes et réelles de la crise», conclut le communiqué.