L'armée américaine a mené samedi une nouvelle attaque contre des sites au Yémen après que les Houthis ont renouvelé leur détermination à frapper les navires destinés à l'entité sioniste lors de leur passage en mer Rouge. Tôt samedi, la chaîne des Houthis, al-Masirah, a fait état de frappes sur au moins un site de la capitale Sanaa, sous contrôle des rebelles. «L'ennemi américano-britannique cible (...) Sanaa, avec un (certain) nombre de raids», a déclaré le média sur son compte X. Le Commandement militaire central des Etats-Unis (Centcom) a ensuite confirmé une frappe américaine vers 03h45 (00hH45 GMT) «contre un site radar au Yémen». En début de soirée samedi, une source militaire et une source policière yéménites ont annoncé qu'une nouvelle frappe avait touché la ville de Hodeïda (ouest), en réponse à un tir de roquette effectué par les Houthis depuis cette cité portuaire. Selon un responsable de la défense américaine, il ne s'agissait pas d'une frappe militaire américaine. Dans le contexte de l'agression sioniste barbare contre la bande de Ghaza, la tension est montée en mer Rouge ces dernières semaines avec des attaques à répétition des Houthis visant le trafic maritime en solidarité avec les Palestiniens. Le président américain, Joe Biden, dont le pays est l'allié inconditionnel de l'entité sioniste, avait menacé les Houthis de frapper leurs positions si ces derniers ne mettaient pas un terme à leurs attaques. Les attaques des Houthis, qui contrôlent de vastes régions du Yémen, sont menées avec des missiles et des drones. Elles ont poussé de nombreux armateurs à délaisser le couloir de la mer Rouge entre Europe et Asie, au prix d'une hausse des coûts et du temps de transport. En réaction, Washington a mis en place en décembre une coalition multinationale afin de protéger le trafic maritime dans cette zone par où transitent 12% du commerce mondial. Or les Houthis ont poursuivi leurs opérations et lancé mardi 18 drones et trois missiles en mer Rouge, qui ont été abattus par trois destroyers américains, un navire britannique et des avions de combat. Le gouvernement britannique avait parlé de la «plus importante attaque» des Yéménites à ce jour. En début de semaine, le Conseil de sécurité de l'ONU avait exigé l'arrêt «immédiat» de leurs attaques et Washington avait averti de représailles en cas de nouvelles attaques en mer Rouge. Mais jeudi, les Houthis ont tiré un autre missile antinavire. Tôt vendredi des attaques ont visé les sites militaires tenus par les Houthis à Sanaa et dans les gouvernorats de Hodeïda, Taëz (sud), Hajjah (nord-ouest) et Saada (nord), avait indiqué le porte-parole militaire des Houthis, tandis que l'armée américaine avait évoqué 30 positions militaires ciblées sur un total de plus de 150 frappes. Après ces frappes, les Houthis ont tiré «au moins un missile» qui n'a cependant touché aucun navire, a indiqué l'armée américaine avant la frappe de samedi matin menée par le destroyer USS Carney utilisant des missiles Tomahawk. Reprochant aux Houthis d'avoir ignoré «les avertissements répétés de la communauté internationale», le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, avait qualifié les frappes de mesures «nécessaires (...) en état de légitime défense». À l'ONU, le secrétaire général, Antonio Guterres, a appelé «toutes les parties concernées à éviter une escalade (...) dans l'intérêt de la paix et de la stabilité en mer Rouge et dans l'ensemble de la région», selon son porte-parole Stéphane Dujarric. L'envoyé spécial des Nations unies pour le Yémen, Hans Grundberg, a de son côté fait part samedi de sa «vive inquiétude» et a appelé à «privilégier les voies diplomatiques», d'après un communiqué. Dans une déclaration commune, Washington, Londres et huit de leurs alliés, parmi lesquels l'Australie, le Canada et Bahreïn ont souligné que leur objectif était la «désescalade» en mer Rouge. Mais à Moscou, le Kremlin a condamné des frappes occidentales «illégitimes du point de vue du droit international», tout comme le président turc, Recep Tayyip Erdogan, parlant d'une réponse «disproportionnée». Le mouvement des Houthis fait partie de «l'axe de la résistance» établi par l'Iran, qui réunit dans la région des groupes hostiles à l'entité sioniste, notamment le Hezbollah libanais et des groupes armés en Irak et en Syrie. L'Iran, soutien clé des Houthis au Yémen et ennemi majeur de l'entité sioniste, a condamné une «violation flagrante de la souveraineté» du Yémen.