Les forces de l'occupation sionistes ont bombardé dans la nuit de vendredi à samedi, le sud de Ghaza et notamment le secteur de Khan Younès (sud), rapporte l'agence de presse palestinienne (Wafa). Plus tôt vendredi, l'agence citant une source sanitaire avait fait état de dizaines de martyrs dans des frappes sur Ghaza incluant Khan Younès. «Aujourd'hui, à Ghaza, quasiment tout est détruit et ce qui ne l'est pas est surpeuplé (...) On opère avec le minimum de médication pour être sûrs de ne pas manquer», a témoigné Enrico Vallaperta, spécialiste de la médecine de guerre qui rentre d'une mission de plusieurs semaines à Ghaza pour Médecins sans frontières (MSF). L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) déplore elle des «conditions de vie inhumaines» dans le petit territoire côtier, dont les 2,4 millions d'habitants manquent de tout y compris de télécoms. Vendredi soir, l'opérateur palestinien Paltel a toutefois annoncé un «retour progressif» des services téléphoniques et d'Internet après une semaine de coupure quasi-totale, la plus longue depuis le début de l'agression. 24.762 personnes, en grande majorité des femmes, enfants et adolescents sont tombés en martyrs et 62.108 blessées dans les agressions incessantes de l'armée sioniste. Dans la nuit de vendredi à samedi, les forces israéliennes ont bombardé le nord et le sud de Gaza, notamment le secteur de Khan Younès (sud), nouvel épicentre des combats au sol et des raids aériens après une première phase de la guerre concentrée dans le nord du territoire. Tôt samedi le ministère de la Santé du Hamas avait fait état d'au moins 90 morts dans des «attaques» israéliennes au cours de la nuit. Près de 20.000 bébés sont nés «en enfer» à Ghaza depuis le début de l'agression barbare sioniste contre le territoire palestinien, a rapporté vendredi l'Unicef tandis que l'ONU-Femmes s'inquiétait du nombre de «femmes et d'enfants» tués, disant craindre à ce propos un «trauma générationnel». Principal allié d'Israël et soutien clé dans sa guerre contre le Hamas, les Etats-Unis ont appelé ces dernières semaines l'armée sioniste à «réduire le nombre des victimes civiles» dans ses attaques et réitéré leur appui à la création d'un Etat palestinien, sujet au centre de dissensions avec le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu. Les Palestiniens ont aussitôt fustigé ses déclarations et Washington a fait état au grand jour d'un différend avec son allié sur cette question au coeur non seulement du conflit mais des scénarios d'après-guerre dans la bande de Ghaza. Au lendemain de ses déclarations, Netanyahu s'est entretenu au téléphone avec le président américain Joe Biden sur le futur de la solution à «deux Etats». Le président américain «croit toujours à la perspective et à la possibilité» d'un Etat palestinien, mais «reconnaît qu'il faudra beaucoup de travail pour en arriver là», a déclaré un porte-parole de la Maison Blanche, John Kirby, après ce premier entretien Biden-Netanyahu depuis le 23 décembre. A défaut de s'entendre avec Washington sur cette question, Israël a donné son feu vert à la livraison, via le port israélien d'Ashdod, de cargaisons de farine destinées à la bande de Ghaza, selon la Maison Blanche. Le Hamas, au pouvoir dans la bande de Ghaza, a rejeté hier les propos du président américain sur la possibilité d'un Etat palestinien, les qualifiant d'»illusion» qui «ne dupe» pas les Palestiniens.»L'illusion que Biden prêche en faveur d'un Etat de Palestine (...) ne dupe pas notre peuple», a réagi dans un communiqué Izzat al-Richiq, un membre du bureau politique du mouvement de résistance, au 106e jour d'agression sioniste. Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a soutenu que la solution à «deux Etats doit être imposée de l'extérieur» tout en affirmant qu'Israël avait «créé» le Hamas pour «empêcher» justement la fondation d'un Etat palestinien et «financé» ce mouvement islamiste armé afin «d'affaiblir» l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas. Le conflit actuel exacerbe les tensions entre l'entité sioniste et l'»axe de la résistance», rassemblant notamment au côté du Hamas le Hezbollah libanais et les Houthis yéménites. Les Houthis ont eux revendiqué de nouveaux tirs contre un pétrolier américain dans le Golfe d'Aden, provoquant de nouvelles frappes américaines vendredi contre eux. L'armée israélienne dit avoir attaqué vendredi des sites du Hezbollah dans le sud du Liban alors que le Hezbollah a revendiqué trois attaques en territoire israélien en promettant une «vraie claque» à l'entité sioniste si elle décidait «d'étendre son agression»