Hier, le ministère de la Santé palestinien, dont les chiffres sont jugés crédibles par l'ONU, a annoncé que 96 personnes avaient été tuées dans les frappes nocturnes sionistes, portant le bilan de l'agression barbare à 29.878 martyrs et 70.215 blessés depuis le 7 octobre. Environ 70% des victimes sont des femmes et des enfants. Aux yeux des Palestiniens, «le nombre énorme de femmes, enfants et personnes âgées tués ne laisse aucun doute sur le fait qu'il s'agit bien de massacres». Les civils sont pris au quotidien dans les combats, entre bombardements aériens et tirs d'artillerie et de snipers, qui n'ont épargné aucune zone, dévasté des quartiers entiers et forcé de nombreuses familles à fuir, souvent sans rien pouvoir emporter avec elles. Beaucoup ne survivent que grâce à la solidarité des proches, parfois d'inconnus, sur une bande de terre d'environ 40 kilomètres de long et 10 de large, déjà minée avant la guerre par un blocus israélien imposé depuis 2006, la pauvreté et le chômage. Plus de 70% des 2,4 millions d'habitants de Gaza ont été déplacés par la guerre et la population est menacée de famine, souligne l'ONU. Cette dernière, comme de nombreux dirigeants internationaux, craignant désormais un carnage à Rafah, où Israël a la ferme intention d'achever rapidement son offensive terrestre, alors que près d'un million et demi de personnes, à 80% des déplacés, s'y entassent. Très peu d'aide humanitaire est entrée dans la bande de Ghaza, ce mois-ci, avec une baisse de 50% par rapport à janvier, a déclaré lundi le Commissaire général de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés (UNRWA), Philippe Lazzarini. Il a indiqué sur la plate-forme, X, que «l'aide était censée augmenter et non diminuer» pour répondre aux besoins énormes des deux millions d'habitants de Ghaza, qui vivent dans des conditions désespérées. En moyenne, près de 98 camions humanitaires sont entrés à Ghaza ce mois-ci, a indiqué l'agence des Nations Unies qui vient en aide aux réfugiés palestiniens, dans son dernier rapport de situation, publié lundi. Plus de 75% de la population de Ghaza, soit jusqu'à 1,7 million de personnes, ont été déplacées depuis le début des hostilités à la suite des agressions sionistes depuis le 7 octobre 2023. Les agences des Nations Unies continuent de mettre en garde contre l'aggravation de la crise alimentaire dans l'enclave. Les audiences publiques de la Cour internationale de justice (CIJ), consacrées à la demande d'avis consultatif sur les conséquences juridiques découlant des politiques et pratiques de l'entité sioniste dans le territoire palestinien occupé, y compris à El Qods-Est, ont été achevées lundi soir à La Haye. Six pays, à savoir la Turquie, la Zambie, l'Espagne, les Iles Fidji, les Maldives et les Comores, devraient faire leurs présentations, au même titre que trois organisations, à savoir l'Union africaine (UA), l'Organisation de la coopération islamique (OCI) et la Ligue des Etats arabes. Au dernier jour des audiences, l'OCI a pour sa part, demandé de cesser d'exporter des armes et des munitions vers l'entité sioniste, tandis que la Ligue arabe a déclaré que l'occupant sioniste méprisait la justice internationale. Dans son argumentation, l'UA a appelé à la fin de l'impunité et de l'injustice à l'encontre de la population de Ghaza, réaffirmant le droit du peuple palestinien à l'autodétermination. Pour rappel, l'entité sioniste est poursuivie devant la plus haute juridiction des Nations unies pour crime de génocide. Mais un mois après la décision de la CIJ sur le génocide dans l'enclave palestinienne et les mesures provisoires édictées pour empêcher de tels crimes, l'armée sioniste poursuit toujours son escalade meurtrière et barbare contre des civils à Ghaza et en Cisjordanie occupée. Deux ONG ont accusé lundi Israël de continuer à limiter l'aide humanitaire dans la bande de Gaza malgré la demande de la Cour internationale de justice (CIJ) de tout faire pour empêcher un génocide dans le territoire assiégé. Amnesty International a déclaré que les dirigeants sionistes n'ont «pas pris les mesures minimales nécessaires pour se conformer» à l'arrêt de la CIJ rendu en janvier. Selon Amnesty et Human Rights Watch (HRW), le nombre de camions d'aide humanitaire entrant à Ghaza a diminué d'environ un tiers depuis la décision de la Cour, rendue dans le cadre d'une affaire intentée par l'Afrique du Sud accusant Israël de violation de la Convention des Nations unies sur le génocide.»Le gouvernement israélien affame les 2,3 millions de Palestiniens de Ghaza, les mettant encore plus en danger qu'avant l'arrêt contraignant de la Cour», a déclaré lundi Omar Shakir, le directeur de HRW pour Israël et les territoires palestiniens.