Le ministère de la Santé de la bande de Ghaza a affirmé hier que l'armée sioniste a retiré ses chars de l'hôpital al-Chifa, le plus grand du territoire palestinien assiégé, et a dit y avoir découvert des dizaines de cadavres.»Des dizaines de corps de martyrs, certains en état de décomposition, ont été retrouvés dans l'enceinte et aux abords de l'hôpital d'al-Chifa», a affirmé le ministère de la Santé dans un communiqué, précisant que les dégâts matériels sont «très importants» sur l'ensemble des bâtiments. Un médecin a déclaré que plus de 20 cadavres ont été récupérés. D'après lui, certains corps se sont fait rouler dessus par les véhicules militaires en train de se retirer. Dimanche, le directeur de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), le docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus, avait indiqué que 21 patients de l'hôpital al-Chifa étaient morts depuis le début de l'agression criminelle sioniste. Selon lui, il reste dans cet hôpital 107 patients, dont quatre enfants et 28 malades dans un état critique. «Beaucoup ont des plaies infectées et sont déshydratés» et depuis samedi, «il ne reste plus qu'une bouteille d'eau pour 15 personnes», a encore affirmé le patron de l'OMS sur le réseau social X. Près de six mois après le début de l'agression barbare le 7 octobre, les crimes de l'armée sioniste ne connaissent aucun répit dans la bande de Ghaza assiégée, avec un lourd bilan de 32.782 martyrs, une catastrophe humanitaire et des destructions immenses. L'armée sioniste a avoué hier que 600 de ses soldats avaient été tués depuis le 7 octobre, dont 256 dans la bande de Ghaza. Le territoire palestinien a été meurtri dimanche par de nouvelles frappes dont l'une a visé un hôpital selon l'ONU. D'après le directeur de l'OMS, une institution de l'ONU, «un campement dans l'enceinte de l'hôpital al-Aqsa a été touché par une frappe aérienne israélienne», faisant quatre morts. Une équipe de l'OMS était au moment de la frappe en mission dans cet hôpital de Deir el-Balah (centre), a précisé Tedros Adhanom Ghebreyesus sur X. Le premier ministre sioniste Benyamin Netanyahu - opéré dimanche soir d'une hernie - est défié depuis deux jours dans la rue par des dizaines de milliers de manifestants qui réclament sa démission et la libération des otages. La police a usé de canons à eau pour repousser les manifestants, criant «Elections!», Netanyahu «doit partir» et «Ramenez (les otages) maintenant!» et rassemblés devant le Parlement où des affrontements ont éclaté avec la police. Un accord de trêve est cependant loin, malgré les appels des organisations internationales, alertant sur un risque de famine pour la majorité des 2,4 millions d'habitants de la bande de Ghaza assiégée par l'armée sioniste.»Il n'est pas encore question d'un nouveau cycle de négociations», a assuré dimanche un responsable du Hamas, Osama Hamdan, dans un communiqué. Ces derniers mois, des discussions indirectes via les médiateurs internationaux -Egypte, Qatar, Etats-Unis - se sont tenues à Doha ou au Caire. Dans le centre de l'entité sioniste, à proximité d'Ashdod (centre), trois sionistes ont été grièvement blessés dans une attaque au couteau, dimanche, le jeune fidaï étant tombé en martyrs sous les balles de la police sioniste. Le bureau des médias à Ghaza a annoncé dimanche qu'un journaliste palestinien est mort en martyr dans un bombardement sioniste portant le nombre de journalistes tués à 137 depuis le début de l'agression génocidaire, après la mort d'Abdel Wahab Awni Abou Aoun». Abou Aoun était «un photo-journaliste (...) et a été tué lorsque l'occupation a bombardé sa maison dans le camp de Maghazi, au centre de la bande de Ghaza». Hier, le Hamas a, dans un long communiqué publié sur sa chaîne Telegram, «présenté ses excuses» à la population de Ghaza pour les difficultés causées par l'agression sauvage de l'armée sioniste qui dure depuis près de six mois. Mais il réitère aussi sa volonté de poursuivre la guerre, qui, selon lui, doit permettre de parvenir à «la victoire et la liberté» des Palestiniens. Il a adressé «un message de remerciement au peuple» dont il reconnaît «l'épuisement». Le mouvement a insisté sur les mesures en place pour amoindrir les difficultés. Il a également affirmé échanger avec «l'ensemble des composantes» de la société, les autres mouvements armés, les «comités populaires» et «les familles», afin de «résoudre les problèmes provoqués par l'occupation». Les Américains et leur allié sioniste ont tenu hier une réunion virtuelle autour de l'attaque de grande ampleur que le gouvernement sioniste veut lancer contre Rafah, alors que les livraisons d'armes se poursuivent avec la même intensité.