L'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) a annoncé que le nombre de personnes déplacées de la ville de Rafah était passé à environ 110.000 à la suite de l'attaque sioniste qui a débuté le 6 mai en cours. Dans un communiqué repris her par des médias, l'UNRWA a affirmé que «le déplacement forcé des Palestiniens à Ghaza se poursuit en l'absence d'une zone de sécurité dans l'enclave palestinienne». Elle a ajouté que «le seul espoir de mettre fin à la tragédie dont souffrent les Palestiniens est un +cessez-le-feu urgent+». De son côté, le responsable du bureau des Affaires humanitaires de l'ONU (OCHA) pour Ghaza, Georgios Petropoulos, a indiqué aux médias que «quelque 30.000 personnes fuient la ville chaque jour», précisant que «la plupart de ces gens ont déjà dû se déplacer à 5 ou 6 reprises» depuis le début de l'agression sioniste. Cette agression barbare contre Ghaza, en cours depuis le 7 octobre 2023, a fait des dizaines de milliers de martyrs et de blessés palestiniens, pour la plupart des enfants et des femmes, et environ 10.000 disparus, dans un contexte de destruction massive et de famine qui a coûté la vie à des enfants et à des personnes âgées. Selon l'ONU, quelque 1,4 million de personnes se sont massées à Rafah fuyant les violents combats et bombardements plus au nord. L'armée sioniste a lancé une vaste agression terrestre dans la ville, selon l'ONU, fermant le passage entre Rafah et l'Egypte, l'un des points cruciaux d'arrivée de l'aide humanitaire. Sans approvisionnement en carburant dans les prochains jours, un grand nombre d'établissements de santé manquent du carburant nécessaire pour continuer à fonctionner, a précisé le responsable d'OCHA. Sont concernés, cinq hôpitaux gérés par le ministère de la Santé du Hamas, cinq hôpitaux de campagne, 17 centres de soins de santé primaires gérés par l'UNRWA (l'agence de l'ONU chargée des réfugiés palestiniens) et d'autres partenaires, 10 cliniques mobiles qui fournissent des services de vaccination, de soins de traumatologie et de malnutrition, et 23 installations médicales à Al Mawasi, une localité qui se trouve au nord de Rafah, en bord de mer. Selon OCHA, la production d'eau à Rafah a été arrêtée et les installations sont entretenues juste assez pour éviter qu'elles ne soient définitivement perdues. «La principale production d'eau dans les gouvernorats du nord de Gaza et de la ville de Gaza a été interrompue, laissant 450.000 personnes avec un accès très limité à l'eau potable», a encore précisé OCHA. Le Programme alimentaire mondial (PAM) et l'UNRWA seront à court de nourriture à distribuer dans les prochains jours, précise encore OCHA.»L'entrepôt principal du PAM est inaccessible et aucune aide n'est entrée dans Rafah depuis deux jours», souligne l'organisation. Quatre boulangers dans la ville de Ghaza sont toujours opérationnels avec suffisamment de carburant et de stock pour produire du pain pendant environ une semaine, ajoute t-elle. Au 10 mai, sur les 12 boulangeries soutenues par les partenaires humanitaires au sud de Wadi Ghaza, huit d'entre elles avaient cessé leurs activités faute de carburant et de stocks.»Les quatre qui fonctionnaient encore à capacité réduite à Deir al Balah et Rafah, seront également en rupture de stock et de carburant d'ici lundi si la situation humanitaire ne s'améliore pas», précise OCHA. Selon Andrea De Domenico, le chef du bureau de l'agence humanitaire des Nations unies (Ocha) dans les territoires palestiniens, la situation est catastrophique: «C'est fou, les Israéliens ont des chars partout, des troupes sur le terrain, ils bombardent la zone à l'est de Rafah et ils veulent que nous allions chercher du carburant ou des produits de base dans ces zones de guerre alors qu'ils savent que nous ne pouvons tout simplement pas y aller».»La situation est désastreuse», a renchéri la directrice exécutive de l'Unicef, Catherine Russell, affirmant que si le carburant n'était pas autorisé à entrer, «les couveuses pour les bébés prématurés ne seront plus alimentées, des enfants et des familles seront déshydratés ou boiront de l'eau non potable et les égouts déborderont en propageant des maladies». La situation à Ghaza devait être au programme hier d'une session spéciale de l'Assemblée générale à l'ONU, à la demande de l'Algérie qui a réclamé une réunion sur les nombreux charniers que l'armée sioniste multiplie à Ghaza depuis plus de sept mois.