Coup sur coup, l'entité sioniste a bombardé deux camps de déplacés à Rafah, faisant dimanche 26 mai, 45 martyrs parmi lesquels des enfants et des femmes, puis le lendemain, 21 autres martyrs, dans les mêmes conditions abominables de feu et de sang. Ces actes barbares ont constitué un mépris flagrant de l'ordonnance de la Cour Internationale de Justice (CIJ) exigeant l'arrêt de l'agression génocidaire sioniste à Rafah, deux jours auparavant. De plus, les tirs de missiles ont visé cyniquement des endroits désignés par elle-même comme zone humanitaire où les civils contraints au déplacement seraient en sécurité. Plus d'un million et demi de déplacés se trouvent dans la ville de Rafah et ses alentours, où l'armée sioniste a entrepris un véritable nettoyage ethnique. L'horreur absolue déversée sur les réseaux sociaux a provoqué un choc émotionnel sans précédent, partout à travers le monde, jusqu'à mettre mal à l'aise les alliés inconditionnels du sionisme, et à leur tête les Etats-Unis. Les morts entassés, à peine sortis des tentes brûlées, des blessés sans possibilité de soins tant les bombardements sionistes ont détruit tous les hôpitaux de la bande de Ghaza, cette image atroce d'un enfant à la tête arrachée, voilà les actes dont se rend coupable chaque jour l'armée sioniste, avec des frappes de missiles et d'obus incessantes, qualifiant de «cibles légitimes» les camps de déplacés et toute la population civile palestinienne confrontée à un génocide accompli. Le tollé international suscité par ses agressions ne semble pas de nature à tempérer la fureur de l'armée d'occupation sioniste. Une fureur rendue extrême par le fait que, près de huit mois depuis le lancement de l'offensive contre Ghaza, portée par un soutien inconditionnel en armes et en munitions des Etats-Unis, les objectifs affichés par Netanyahu et les membres de son «cabinet de guerre» n'ont jamais été atteints. Les Etats-Unis «ne ferment pas les yeux» sur les victimes à Rafah mais maintiennent leur soutien à Israël, a assuré mardi un porte-parole de la Maison- Blanche, John Kirby, alors que la presse mondiale s'interroge sur la «ligne rouge» de Washington dans ce génocide. Mais la Maison- Blanche ne voit toujours pas d' «opération terrestre majeure» contre Rafah, affirme Kirby qui en conclut qu' «il n'y a donc pas de changement de la politique» américaine de soutien au génocide dont est victime la population civile de Ghaza. Tel n'est pas le sentiment qui agite bon nombre de capitales dans le monde et notamment certaines capitales occidentales. La fuite en avant de Netanyahu et de son cabinet extrémiste a provoqué un séisme majeur dont le sionisme commence à peine à faire les frais. La question palestinienne, quelque peu opaque avant le 7 octobre et l'offensive Touffan al Aqsa du Hamas, est revenue sur le devant de la scène et un consensus international se dessine avec une remarquable progression en faveur du droit du peuple palestinien à son Etat indépendant, avec El Qods-Est pour capitale. Dans ce contexte, l'Algérie qui déploie d'intenses efforts pour concrétiser cette reconnaissance de l'Etat palestinien comme membre à part entière au sein même des Nations unies a de nouveau interpellé le Conseil de sécurité de l'ONU, hier, avec un projet de résolution exigeant l'arrêt complet de l'offensive israélienne à Rafah ainsi qu'u cessez-le-feu immédiat, bloqué par trois fois par le veto américain. Au terme de la réunion d'urgence qu'elle a réclamée mardi soir, l'ambassadeur algérien à l'ONU, Amar Bendjama, a annoncé que notre pays va faire circuler auprès des autres membres du Conseil un «texte court, un texte clair, pour arrêter le massacre à Rafah». Selon ce texte, le Consei,, prenant en compte les décisions de la CIJ, «décide qu'Israël, puissante occupante, doit arrêter immédiatement son offensive militaire et toute autre action à Rafah». Il exige, également, «un cessez-le-feu immédiat respecté par toutes les parties» et «la libération sans condition de tous les otages». Si cette démarche qui obéit aux directives du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, totalement engagé aux côtés de la cause palestinienne, espère mettre au vote le projet de résolution au plus tôt, la Chine partage la même impatience «parce que des vies sont en jeu» alors que la France, par la voix de son ambassadeur à l'ONU, Nicolas de Rivière, affirme qu'il « est grand temps que ce Conseil agisse et adopte une nouvelle résolution» face à une «question de vie ou de mort».